Christ Jésus a donné aux hommes une représentation imagée des « derniers temps » sur terre: « Une nation s'élèvera contre une nation... il y aura de grands tremblements de terre, et, en divers lieux, des pestes et des famines... Et sur la terre, il y aura de l'angoisse chez les nations qui ne sauront que faire... les hommes rendant l'âme de terreur dans l'attente de ce qui surviendra pour la terre. » Luc 21:10, 11, 25, 26.
A chaque époque particulièrement troublée, les chrétiens se sont remémorés cette prophétie pour se demander: « Est-ce que ce seraient là les signes des “derniers temps”? Ces bouleversements annoncent-ils la seconde venue de Jésus ? » Le signe, attendu par les chrétiens, qui doit couronner tout cela, a été annoncé par Jésus lui-même: « Alors on verra le Fils de l'homme venant sur une nuée avec puissance et une grande gloire. » Luc 21:27.
Cette prophétie est généralement interprétée de façon littérale, matérielle. Et en s'attendant à une seconde apparition, dans la chair, du Jésus personnel, la chrétienté a dans une grande mesure manqué, ou mal compris, la seconde venue véritable qui, comme l'explique la Science Chrétienne, est spirituelle. « La seconde venue de Jésus est incontestablement l'avènement spirituel de l'idée de Dieu, idée qui s'avance, comme dans la Science Chrétienne » Rétrospection et Introspection, p. 70., écrit Mrs. Eddy.
Jésus a été l'incarnation humaine de « l'idée de Dieu, idée qui s'avance ». Par son ascension, notre Maître bien-aimé a pleinement parachevé sa carrière terrestre, pour ne plus jamais revenir dans la matière. Mais la vraie idée de Dieu, ou le Christ, qu'il a si pleinement illustrée en tant que Fils de Dieu, a existé à travers les âges et elle poursuit ses progrès dans la pensée humaine avec une puissance croissante, et c'est dans la conception complètement incorporelle qu'en donne la Science Chrétienne qu'elle atteint son point culminant.
Mrs. Eddy et le Consolateur
Nous avons le grand privilège de vivre à une époque de l'histoire où un être a eu la pensée suffisamment spirituelle pour pouvoir comprendre dans sa plénitude l'idée qui s'avance, et la traduire en une Science démontrable. C'est là l'œuvre extraordinaire accomplie par Mary Baker Eddy en offrant au monde la Science Chrétienne, en écrivant Science et Santé, et en fondant l'Église du Christ, Scientiste.
On n'appréciera jamais trop l'impact de ce qu'a accompli Mrs. Eddy. Nous sommes réellement entrés dans une période apocalyptique. Avec la venue du Consolateur promis, « comme dans la Science Chrétienne », la bataille finale entre l'Esprit et la matière a commencé. Notre Leader, Mrs. Eddy, a lancé cette dernière phase, et tous ceux qui comprennent la signification universelle de cette Science se rendent compte que ce sont là des temps qui exigent (et suscitent) un summum de courage moral et de vision spirituelle.
Les « derniers temps » sur terre
A quoi faut-il s'attendre pour ces « derniers temps » ? Et comment y trouver la sécurité et la paix ? Christ Jésus a prophétisé de grandes tribulations, mais il nous en a avertis à l'avance en sorte que nous y soyons préparés et que nous restions sans crainte. Dans le même ordre d'idées, notre livre d'étude, Science et Santé, nous fournit par l'explication métaphysique de ces bouleversements les armes pour nous défendre: « La désagrégation des croyances matérielles peut sembler être la famine et la peste, la misère et le malheur, le péché, la maladie et la mort, qui passent par de nouvelles phases jusqu'à ce que leur néant se révèle. Ces troubles continueront jusqu'à la fin de l'erreur, lorsque toute discordance sera engloutie dans la Vérité spirituelle. » Science et Santé, p. 96.
Si l'on considère la masse énorme de l'erreur qui doit être détruite et la ténacité du péché, on est facilement porté à désespérer de l'avenir. Ainsi que Jésus l'a expliqué, il est nécessaire que viennent ces temps révolutionnaires. L'erreur doit obligatoirement se désintégrer sous la poussée de la Vérité, pour qu'apparaisse le royaume de Dieu et du Christ. Et nous ne sommes pas sans protection. La Science divine est le Consolateur promis, et tous ceux qui cherchent refuge dans la Science y trouveront la sécurité. Le livre d'étude nous fait un peu plus loin cette promesse: « A mesure que ce dénouement approchera, celui dont la vie aura été conforme à la Science divine demeurera ferme jusqu'à la fin. » Ibid.
La personne, la famille ou la nation qui suit la voie tracée par le Consolateur trouvera sécurité et paix dans un monde troublé. Mais si nous-mêmes, et aussi ceux que nous aimons, notre église et l'humanité elle-même devons demeurer « ferme[s] jusqu'à la fin », il nous faut nous efforcer de vraiment vivre la Science divine de façon aussi radicale que Christ Jésus. Et notre but ultime ne devrait être rien de moins que « la fin de l'erreur, lorsque toute discordance sera engloutie dans la Vérité spirituelle ».
La fin du monde de l'erreur
Jésus a prouvé qu'il était possible de mettre fin à l'erreur et que c'était là une démonstration individuelle. Il a démontré par tout ce qu'il a dit et fait, mais surtout par son ascension, que la seule erreur qui puisse nous affecter — la seule erreur qui puisse nous sembler réelle — est la conscience que nous en avons individuellement, les fausses croyances collectives et individuelles que chaque personne accepte et auxquelles elle croit.
Mais si lors de l'ascension, le monde matériel a pu paraître continuer d'exister aussi réel et mauvais que jamais pour certains, ce monde de faux-semblants de la matière a été prouvé irréel à la conscience entièrement spiritualisée de Jésus, qui reconnaissait l'Esprit et son idée comme la seule réalité. Ainsi le monde matériel disparut définitivement de sa vie, et lui-même disparut de la vue matérielle de l'humanité. Il ne s'agissait pas de la fuite en avant dans un nirvāna. L'ascension a été le plus grand acte d'amour de Jésus, la preuve ultime qu'il a donnée du fait que l'homme ne vit pas et n'a jamais vécu dans la matière, mais qu'il est perpétuellement présent dans l'Esprit, Dieu.
Nous pouvons, nous aussi, prouver ce grand fait, mais sa démonstration finale requiert une très grande croissance spirituelle, et la même profondeur d'obéissance et d'amour que Jésus a manifestée. Malgré cela, l'irréalité de la matière et la réalité de l'Esprit et de son idée peuvent dès maintenant commencer à nous apparaître. Dans la mesure où nous extrayons l'erreur de la pensée et où nous acquérons la vraie idée de l'être, nous écartons dans la même mesure l'erreur de notre existence et nous pouvons voir Dieu, le bien. Ainsi, pas à pas, chacun de nous peut mettre fin à « la famine et la peste, la misère et le malheur, le péché, la maladie et la mort » dans son propre monde personnel de la croyance mortelle.
Le salut est individuel
Bien entendu, le concept que nous avons personnellement de l'erreur ne constitue pas, à lui seul, toute la croyance que représente l'erreur. L'erreur prétend être tout autant universelle qu'individuelle. Il n'en reste pas moins que l'erreur qui peut sembler réelle ou affecter une personne n'est rien autre que ce que cette personne accepte et croit, comme Jésus l'a prouvé par son ascension. Mrs. Eddy fait la lumière sur ce point dans sa réponse à la question: « Les sens physiques ont-ils connaissance de quoi que ce soit de réel ? » Sa réponse débute ainsi: « Tout est aussi réel que vous le rendez, et pas davantage. Ce que vous voyez, entendez, ressentez, est un mode de conscience, et ne peut avoir d'autre réalité que celle que vous lui accordez. » Unité du Bien, p. 8.
Songez à tout ce qu'implique cette déclaration, et aux responsabilités qu'elle entraîne. L'univers de la matière tel qu'il semble exister n'est pas plus réel ni durable que le concept matériel que nous en avons personnellement. La réalité divine est tout aussi présente que notre sens spirituel. Ainsi il incombe en définitive à chacun de nous, à mesure que nous renonçons au sens matériel de la vie pour adopter le sens spirituel de la Vie, d'être totalement sauvé de toute erreur. Quelle maîtrise cette vérité nous apporte dans notre vie ! Quel réconfort de savoir qu'il n'existe pas en réalité de problème qui échappe à toute solution individuelle !
La plupart d'entre nous, par exemple, sont sans doute préoccupés par l'éventualité d'un holocauste nucléaire. Il peut sembler qu'humainement une personne seule ne puisse pas y faire grand-chose. Mais si, grâce à la Science Chrétienne et au sens spirituel, elle devient progressivement capable de discerner l'irréalité de la guerre et d'anéantir dans sa propre vie la haine et l'agressivité propres à l'entendement mortel, alors elle est en voie de bannir littéralement la guerre de son existence, une croyance après l'autre. Cette personne est en train de s'éveiller à la réalité de la Vie divine et de son expression, l'homme. Et elle sera à même de prouver toujours davantage grâce au pouvoir du Christ que la croyance générale de l'humanité à la guerre n'a aucune autorité sur celui qui est éveillé à Dieu et à la réalité de l'homme. Cette personne-là se délivre véritablement de la guerre, en acquérant et en démontrant la vraie idée de la paix et de la sécurité, « comme dans la Science Chrétienne ».
Les effets universels du salut individuel
Est-ce que tout ceci implique que nous nous désintéressions froidement de la situation difficile où se trouvent les autres et le monde en général ? Certainement pas ! Quand, grâce au pouvoir-Christ, une personne est en passe d'extraire de sa propre conscience la croyance à la guerre (ou toute autre fausse croyance), elle affaiblit par là même d'autant la croyance générale à la guerre. Elle contribue à supprimer la guerre (ou la haine, la pauvreté, la maladie) de la façon la plus radicale et la plus effective — seule façon qui soit en fait définitive. Et tous ceux sur qui repose la conscience spiritualisée de cette personne: famille, quartier, humanité entière en ressentent bénédiction et bienfaits.
Cependant la nécessité n'en subsiste pas moins pour chacun sur terre de reconnaître et de comprendre le Consolateur. Personne ne saurait donner à quelqu'un d'autre la conscience de la réalité spirituelle ou la lui imposer, conscience de la paix, de la sécurité, du bien, cette conscience qui seule assure notre sécurité et notre salut face au mal. Chacun de nous doit faire l'effort personnel d'acquérir cette conscience. Il est clair que notre attitude envers notre propre salut et celui d'autrui devrait être dictée par ce que Science et Santé nous dit de l'exemple donné par Jésus lui-même: « Il accomplit parfaitement l'œuvre de la vie, non seulement pour être juste envers lui-même, mais aussi par miséricorde envers les mortels, afin de leur montrer comment accomplir la leur, mais non de l'accomplir à leur place, ni de leur épargner une seule responsabilité. » Science et Santé, p. 18.
Impossible de manifester plus grande miséricorde envers le monde que de travailler à notre propre salut, comme Jésus l'a fait, pour être justes envers nous-mêmes. C'est là tout le secret: Jésus ne s'est pas coupé du monde et de ses problèmes. Sa compassion était profonde. Il a prouvé par la guérison que l'erreur est irréelle. Parlant de lui-même il a dit: « Je suis au milieu de vous comme celui qui sert. » Luc 22:27. S'il nous est impossible de décharger quiconque d'une seule responsabilité dans l'accomplissement de l'œuvre de sa vie, nous nous devons à nous-mêmes et nous devons à notre prochain de mener une vie qui ait toute la chaleur de l'esprit du Christ, une vie d'amour tout à fait détachée du moi, la vie de service d'un chrétien, une vie de guérison.
Nous devrions nous considérer comme appelés avant tout à guérir, et constamment nous demander: « Le péché, la maladie, la guerre, la pollution, la famine dont je suis conscient, quelle réalité ont-ils pour moi ? » Si l'erreur qui nous apparaît en nous-mêmes, chez les autres ou dans le monde, semble réelle, formidable, n'est-ce pas par suite de notre propre consentement ? Bien entendu cela ne signifie nullement que nous soyons moralement responsables de chaque erreur qui se produit dans le monde, ni que nous devrions nous sentir fautifs parce que nous avons nous-mêmes à nous libérer de fausses croyances. Mais une fois que nous avons pris conscience d'une forme quelconque du mal, il nous appartient de nous repentir et de cesser d'accorder au mal une réalité quelconque. C'est là l'unique moyen d'extirper le mal de notre existence et d'aider réellement le monde.
L'idée de Dieu qui s'avance
Comment s'effectue ce changement radical de pensée ? Ce n'est pas en fermant les yeux ou en faisant comme si le mal n'existait pas. La Science Chrétienne n'est pas un tour de passe-passe de l'esprit humain qui nous permettrait en quelque sorte de nous convaincre qu'en dépit des circonstances matérielles, « en réalité » tout est bien. La guérison métaphysique est un événement spirituel: c'est la naissance dans la conscience humaine de « l'idée de Dieu, idée qui s'avance, comme dans la Science Chrétienne ». Cette idée est l'apparition de la réalité. Elle guérit. Et à mesure que l'idée véritable de la réalité progressera dans le cœur et l'esprit de chaque Scientiste Chrétien, il sera pourvu aux immenses besoins de notre époque; nous verrons les signes de la seconde apparition du Christ: Dieu mieux compris comme le seul Entendement, et l'homme comme l'idée de l'Entendement, un amour et une loyauté beaucoup plus grands envers notre courageux Leader et envers sa vision spirituelle qui a apporté la Science au monde, un christianisme de plus haut calibre qui soit un exemple d'honnêteté, de compassion, d'humanité et de moralité.
Si l'idée vraie de Dieu et de l'homme se développe dans la pensée et nous élève à une plus grande spiritualité et à une utilisation plus vaste de cette spiritualité pour remédier aux maux de l'humanité, alors notre église n'avancera-t-elle pas, elle aussi ? Avec chaque Scientiste Chrétien qui persévère avec patience, demeure ferme jusqu'à la fin de sa propre croyance individuelle que la matière est douée de pouvoir et de réalité, l'Église du Christ, Scientiste, elle aussi, demeurera, ferme jusqu'à la fin et accomplira la destinée que Dieu lui a assignée. L'Église fondée par Mrs. Eddy sera alors perçue comme étant réellement L'Église Mère, qui embrasse le monde entier et qui le guérit.
Ne désespérons pas, même si nous vivons effectivement à une époque troublée. « La désagrégation des croyances matérielles » prouve que l'idée de Dieu qui s'avance est en train de démasquer l'erreur et de la détruire et de mettre en lumière la réalité. Le Christ est là. Le Consolateur promis est venu. Et « celui dont la vie aura été conforme à la Science divine » trouvera la sécurité et la paix auxquelles il aspire. Travaillant à son propre salut de la façon que Christ Jésus a montrée, il démontrera finalement « la fin de l'erreur » et le royaume des cieux au-dedans de nous.