La gratitude amène la guérison. Dans sa signification spirituelle, la gratitude consiste à reconnaître de tout cœur, et à apprécier, le fait que le bien est présent là même où nous sommes. C'est un enjeu important pour la guérison, parce qu'elle ouvre la porte de notre conscience à une reconnaissance plus intense de Dieu, de Son omniprésence, de Son omnipotence, de Sa bonté et de Son amour envers tout ce qu'Il crée et qui est inclus en Lui. La gratitude nous ouvre les yeux — c'est-à-dire le discernement spirituel — à ce qui est réel. Elle renouvelle notre vision spirituelle. Et la vision spirituelle, c'est-à-dire la perception de ce qu'est Dieu et de ce qu'est l'homme en tant qu'expression de Dieu et qui Lui est chère, est fondamentale dans la guérison chrétienne.
Un élément essentiel pour voir clairement est une mise au point correcte. Tous les amateurs de photographie le savent. Il en va de même pour le métaphysicien: il sait que les rayons de la lumière spirituelle doivent être l'objet d'une parfaite mise au point pour que soit révélée de façon tout à fait distincte l'image, ou idée, divine. La gratitude contribue à la bonne mise au point de notre vision du bien. Elle nous incite à avoir une vision plus claire des idées spirituelles et des lois divines. Comme l'écrit Mary Baker Eddy, qui découvrit et fonda la Science ChrétienneChristian Science (´kristienn ’saïennce), « qu'est-ce que la gratitude sinon une puissante chambre noire, quelque chose qui focalise la lumière là où l'amour, la mémoire et tout ce qui remplit le cœur humain sont présents pour rendre manifeste la lumière ? »The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 164.
Mais de quoi serons-nous reconnaissants ? Une des caractéristiques de la Bible, par comparaison avec d'autres œuvres de la littérature religieuse universelle, est qu'elle met l'accent sur la reconnaissance envers un Dieu unique et infini, tout aimant, pour Sa bonté, une reconnaissance alliée à la louange pour Son pouvoir et Sa puissance, et Ses « merveilles en faveur des fils de l'homme » Ps. 107:8.. Et il n'y a vraiment rien d'étonnant à ce que les grandes figures de la Bible, les prophètes et les psalmistes, Lui aient offert de ferventes expressions de gratitude et L'aient loué ! La vision très élevée qu'ils avaient de Dieu, par contraste avec les stupides idoles taillées dans le bois et la pierre et les esprits mystérieux des divinités tribales révérés par les peuples qui les entouraient, était celle d'« un Dieu vivant », « le Dieu des dieux », le « Je Suis », le « Dieu de notre salut », qui n'a pas d'égal Voir Jér. 10:10; Ps. 136:2; Ex. 3:14; Ps. 79:9..
Christ Jésus a remercié Dieu avant de donner à manger à la foule, avant de ramener Lazare à la vie, avant sa crucifixion et sa résurrection Voir Marc 8:6 et Jean 6:11; Jean 11:41; Luc 22:19.. Jetés en prison à Philippes et chargés de chaînes, « vers le milieu de la nuit, Paul et Silas priaient et chantaient les louanges de Dieu », et ils obtinrent leur délivrance. Paul, emmené comme prisonnier à Rome sur un minuscule navire secoué par la tempête, rassura l'équipage terrifié, « et, après avoir rendu grâces à Dieu devant tous », il les fit manger Voir Actes 16:25, 26; 27:35.. Dans tous ces exemples de cas vécus, jamais la gratitude n'est venue après que les bénédictions divines eurent été reçues, que les besoins eurent été pourvus, la protection éprouvée; elle est venue avant tout cela, comme pour ouvrir la voie à la manifestation du pouvoir divin.
Nous pouvons être reconnaissants pour la moindre lueur de bonté et de lumière qui apparaît dans notre existence. Nous pouvons être reconnaissants à Dieu, qu'Il soit ce qu'Il est, reconnaissants pour la révélation de ce qu'Il est, pour la Science de la Vérité et de l'Amour, qui sauve et guérit, pour les fruits que produit la compréhension de Dieu. Il est important de voir que la gratitude — un état de pensée qui s'installe sous l'impulsion de l'Amour et qu'illumine la joie — contraste formellement avec la froide indifférence et le détachement empreint de scepticisme qui caractérisent les schémas de pensée et l'attitude de tant de nos contemporains.
L'ingratitude est comme la pierre qui ferme l'entrée du tombeau: c'est une barrière qui doit être enlevée avant que nous puissions remporter les victoires que nous vaudront notre confiance en la Vie, la Vérité et l'Amour divins et la compréhension que nous en avons. Mrs. Eddy rapproche l'ingratitude de quelques-uns des éléments les plus odieux de l'entendement mortel: la convoitise, la malice, la trahison et « des vies stériles » Voir Unité du Bien, p. 56; Message to The Mother Church for 1902, p. 18; Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 3 et 4..
La gratitude relève du domaine affectif plutôt que simplement intellectuel, c'est quelque chose qu'il nous faut ressentir de façon si profonde et si familière qu'elle en vienne à modeler nos actes et toute notre existence. Comme le dit Mrs. Eddy, « les actes expriment plus de gratitude que les paroles ». Et plus loin elle ajoute: « Garder les commandements de notre Maître et suivre son exemple, voilà notre vraie dette envers lui et la seule preuve valable de notre gratitude pour tout ce qu'il a fait. Le culte extérieur ne suffit pas en soi à exprimer la reconnaissance sincère venant du cœur, puisqu'il a dit: “Si vous m'aimez, gardez mes commandements”. » Science et Santé, p. 3 et 4.
Pour le Scientiste Chrétien, il est naturel de ressentir envers Christ Jésus une indicible gratitude pour tout ce qu'il a fait pour nous et pour l'humanité en général, pour le sacrifice de soi qu'il a consenti par amour, pour les preuves qu'il a données du pouvoir divin de guérir et la splendeur de sa victoire finale dans la résurrection.
Il est également naturel d'être reconnaissant envers Mrs. Eddy, ce fidèle disciple du Sauveur, pour la Science du Christ qu'elle a découverte, ainsi que pour la Cause et l'église établies par elle en vue de rétablir le christianisme primitif et son exceptionnel pouvoir de guérir.
La gratitude n'est cependant jamais à sens unique. Ceux qui travaillent au siège de L'Église Mère sont aussi reconnaissants envers les autres membres partout dans le monde et dans quelque pays qu'ils se trouvent, envers tous ceux qui démontrent que la Science Chrétienne est pratique, en guérissant les malades et en remportant la victoire sur le mal sous tous ses aspects, grâce à leur spiritualité, à leur courage et à un amour qui leur fait oublier le moi.
Pour quiconque a rencontré des groupes de Scientistes Chrétiens organisés dans diverses régions du monde, et a entendu relater les guérisons des membres et les autres démonstrations réalisées à titre individuel et dans les affaires d'église, c'est là une expérience inoubliable, bien propre à apporter de l'inspiration et à rendre très humble. Impossible de ne pas se sentir tout petit devant cette confiance profonde dans la Vérité, cette fidélité pleine de courage, ces victoires spirituelles. De splendides guérisons sont accomplies par des Scientistes Chrétiens appartenant à de nombreuses cultures différentes et parlant des langues diverses, et quelques-unes sont publiées régulièrement dans la section de cette revue consacrée aux témoignages. Certes, L'Église Mère a toute raison d'être profondément impressionnée par ses loyaux adhérents répartis sur tous les continents.
Chacun d'entre nous peut trouver, même aux heures les plus sombres de l'existence mortelle, la lueur de lumière spirituelle qui lui inspire de la gratitude envers l'Amour divin pour la révélation de l'être éternel de l'homme. Une lueur de gratitude est déjà comme le grain de sénevé dont le Maître a parlé: il grandit, jusqu'à ce qu'il devienne le support de notre inspiration spirituelle et de nos aspirations, comme un arbre dont les branches portent les oiseaux du ciel Voir ibid., p. 511..
Ceux qui étudient la Science Chrétienne le savent bien, le Manuel de L'Église Mère par Mrs. Eddy comporte entre autres des règles et des préceptes destinés à guider les pas des membres. Il en est une qui énonce avec la plus parfaite simplicité concevable l'idée que cet éditorial a cherché à évoquer: « La gratitude et l'amour doivent demeurer dans le cœur de chacun chaque jour de toutes les années. » Man., Art. XVII, Sect. 2.