Isaac
Parvenu à l’âge adulte, Isaac, le fils d’Abraham, épousa Rebecca, qui vivait à Charan, la ville où Abraham avait vécu auparavant et où des membres de sa famille vivaient encore.
La foi d’Isaac dans les promesses de Dieu fut sérieusement mise à l’épreuve quand Rebecca resta stérile pendant vingt ans. Dieu avait dit que les descendants d’Abraham et d’Isaac hériteraient le pays. Mais Isaac et Rebecca n’avaient pas d’enfants. La promesse fut accomplie plus tard, quand Isaac et Rebecca eurent deux fils, Ésaü et Jacob.
Isaac, comme son père Abraham et son fils Jacob, était très proche de Dieu, du fait de la confiance qu’il avait en Lui. Dieu est désigné dans la Bible comme « le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob » Ex. 3:16..
C’était comme la relation de parenté qui existe entre père et fils. Le lien qui unissait Abraham, Isaac et Jacob à Dieu était fait de tendresse, de force, de permanence et d’intimité. Chacun d’entre nous peut faire l’expérience de cette même relation. Christ Jésus la comprenait mieux que quiconque et il la mit en lumière à notre intention lorsqu’il nous enseigna à prier: « Notre Père qui es aux cieux. » Matth. 6:9. Plus notre pensée sera de nature divine, plus nous sentirons et saurons que nous sommes les fils et les filles du Père aimant, Dieu.
Jacob
Isaac et Rebecca eurent deux fils. [Voir (1) dans la section Lectures complémentaires à la fin de cet article.] Le fils aîné s’appelait Ésaü, et le plus jeune, Jacob. Bien que frères, Jacob et Ésaü ne s’aimaient pas beaucoup; il n’y avait pas de coopération entre eux, mais beaucoup de rivalité et d’envie. Ce ne fut que bien des années plus tard, après que tous deux eurent compris davantage l’impartialité de Dieu, qu’ils devinrent de bons frères.
Isaac et Rebecca avaient chacun leur préféré. Isaac aimait Ésaü, qui vivait au grand air, qui était « un habile chasseur », « un homme des champs », et le père « mangeait du gibier » que lui rapportait son fils tandis que Rebecca aimait Jacob, qui était un homme tranquille, ordonné, un berger qui habitait « sous les tentes ». Gen. 25:27, 28.
Un jour Ésaü chassait dans les environs. Lorsqu’il rentra affamé et bredouille, il huma l’odeur de la nourriture que Jacob faisait cuire. Immédiatement, sur un coup de tête, il vendit son droit d’aînesse pour cette nourriture sans même savoir ce qu’il allait recevoir en échange.
Cet épisode nous enseigne à prendre garde de ne pas céder nos droits contre des pensées qui n’en valent pas le sacrifice. Nous avons le droit d’être libres et heureux et nous ne devrions jamais renoncer à ce droit par obstination ou sous le coup d’une impulsion.
Quand Isaac devint très vieux, il voulut donner sa bénédiction à son fils aîné, Ésaü. Il demanda à Ésaü d’aller chasser et de lui préparer un repas, et ensuite il lui donnerait sa bénédiction (2). Rebecca, la femme d’Isaac, entendit cela. Elle en fit vite part à son fils préféré, Jacob, et lui dit qu’elle préparerait un délicieux repas pour Isaac. Elle lui dit de revêtir les habits d’Ésaü et d’aller vers son père. Isaac ne voyait pas bien, il ne décela donc pas la supercherie, bien qu’il fût tiraillé par la méfiance et le doute. Une voix intérieure lui disait que quelque chose n’allait pas, mais il n’écouta pas cet avertissement et Jacob reçut la bénédiction. Quand Ésaü revint de la chasse et vit qu’il avait été dupé et son père trompé, il s’emporta et voulut tuer son frère. Rebecca conseilla à Jacob de fuir à Charan et de se cacher auprès de sa famille. Ici nous voyons qu’obtenir quelque chose par ruse ne rend pas les gens vraiment heureux. Cela produit, au contraire, des frictions et engendre la méfiance et la haine parmi les gens. Nous apprenons aussi qu’il n’est jamais souhaitable d’avoir mauvaise conscience. Agir contrairement à la bonté, c’est désobéir à Dieu. Cette désobéissance révèle un état de pensée stupide auquel manque la lumière du bien. Elle conduit à se cacher dans l’obscurité. A mesure que nous devenons plus conscients de Dieu, le bien, nous marchons de plus en plus à la lumière de Sa loi et de Sa discipline.
La culpabilité et la crainte firent fuir Jacob. De Beer-Schéba, où il habitait, il parcourut bien des lieues jusqu’à Charan. Mais avant d’arriver à Charan, il s’arrêta à Béthel; et c’est à Béthel que Jacob apprit quelque chose de nouveau au sujet de la nature de Dieu. Jacob reconnut que Dieu était là même où il se trouvait. Il dit: « Certainement, l’Éternel est en ce lieu, et moi, je ne le savais pas. » 28:16. Jacob entrevit peut-être que l’on ne pouvait pas fuir loin de Dieu ou se dérober à Lui. Dieu est toujours présent. Il n’y a pas d’endroit où nous ne puissions sentir Sa tendre sollicitude.
Quand Jacob arriva à Charan, il rencontra la proche famille de sa mère, y compris le frère de celle-ci, Laban. Laban avait deux filles et Jacob s’éprit de la plus jeune, Rachel. Il la demanda en mariage. Mais Laban le trompa et lui donna à la place sa fille aînée, Léa. Jacob subit maintenant dans sa propre vie la duplicité dont il avait fait preuve auparavant. Comme il est important de n’accepter que les pensées divines et de les vivre ! Cela éliminera le mal et rendra le bien suprême dans notre vie.
Longtemps après, Jacob put épouser Rachel. Mais Laban continua à traiter Jacob avec duplicité. Sur l’ordre de Dieu, Jacob quitta la maison de Laban sans bruit avec ses deux femmes et leurs enfants et se mit en marche pour effectuer le long voyage de retour en Palestine, le pays qu’il avait quitté vingt ans plus tôt. Tandis qu’il voyageait, il apprit que son frère Ésaü venait à sa rencontre. Jacob fut effrayé parce qu’il se rappelait comment il avait volé sa bénédiction à son frère. Il pensa qu’Ésaü venait pour le tuer.
Pendant la nuit qui précéda sa rencontre avec Ésaü, Jacob pria de tout son cœur. Mrs. Eddy parle ainsi de cet événement: « Jacob était seul, combattant l’erreur — luttant contre un sens mortel de vie, de substance et d’intelligence comme existant dans la matière avec ses faux plaisirs et ses fausses douleurs — lorsqu’un ange, un message de la Vérité et de l’Amour, lui apparut et frappa le tendon, ou la force, de son erreur, jusqu’à ce qu’il en vît l’irréalité; et, étant ainsi comprise, la Vérité lui donna la force spirituelle dans ce Péniel de la Science divine. » Science et Santé, p. 308.
Jacob n’interrompit cette lutte mentale que lorsque la Vérité eut transformé profondément sa nature. Il perçut quelque chose de cette véritable nature de fils parfait de Dieu lorsque la lumière de la compréhension spirituelle se leva sur lui. Nous lisons alors dans la Bible: « Jacob appela ce lieu du nom de Péniel: car, dit-il, j’ai vu Dieu face à face, et mon âme a été sauvée. » Gen. 32:30. Après que Jacob eut lutté contre les fausses croyances, son nom fut changé. « Nom », dans l’Ancien Testament, signifie « nature » ou « caractère ». Nous voyons le changement de sa nature dans le changement de son nom. Il s’était autrefois appelé Jacob, le trompeur et le rusé, mais maintenant son nom était Israël. Il avait livré un combat honnête. Sa vraie nature était devenue visible. Il avait fait face à ses manquements, combattu vaillamment, et vaincu. Il avait commencé à voir que Dieu est partout.
Il résulta naturellement de la prière de Jacob que, lorsque les deux frères se rencontrèrent, Ésaü se montra amical et courtois. Ésaü avait aussi changé. Et lorsque Jacob lui offrit en présent beaucoup de ses biens terrestres, Ésaü déclina l’offre aimablement en disant: « Je suis dans l’abondance, mon frère; garde ce qui est à toi. » 33:9.
En réalité, nous sommes tous les fils aînés de Dieu. Nous avons donc tous droit à notre propre héritage. Nul n’est jamais plus favorisé qu’un autre. Personne n’a droit, plus qu’un autre, au bonheur et à l’abondance. C’est le divin droit de naissance de chacun de nous.
[Le mois prochain, 3e partie: Moïse, un chef inspiré]
Lectures complémentaires
(1) Gen. 25:20–34.
(2) Gen. 27:1–46.
