Comme tous ceux qui sont dans les affaires ou qui poursuivent une carrière quelconque, les collaborateurs du Christian Science Monitor savent qu'il faut travailler dur pour obtenir les informations de dernière heure, vendre la publicité, s'occuper des abonnements et faire augmenter le tirage. Comme eux aussi, ils poursuivent un but primordial: produire le meilleur quotidien possible et le mettre à la disposition du public.
Toutefois, étant donné que ce journal est publié par La Première Église du Christ, Scientiste, rédacteurs et employés doivent aborder leur travail d'un point de vue spirituel qui n'est peut-être pas tout à fait semblable à celui des membres d'autres professions.
Ils sont conscients des injonctions de la Fondatrice de l'Église, Mary Baker Eddy, qui a déclaré avoir appelé son journal « Monitor, afin de diffuser intégralement la Science qui opère sans s'épuiser. Le but du Monitor est de ne nuire à personne, mais de bénir toute l'humanité » The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 353..
Ainsi, la publicité et le tirage, de même que les nouvelles et les diverses rubriques, tous les aspects du journal, atteignent à l'excellence dans la mesure où ils se conforment à la mission primordiale qui a été assignée au journal et qui est « de diffuser intégralement la Science qui opère sans s'épuiser ».
Les lecteurs du Monitor l'identifient à l'Église qui le publie. Les employés du Monitor ont, quant à eux, l'occasion de reconnaître ce que cette identification implique sur le plan spirituel et l'élan produit par leur propre engagement envers ce que l'Église représente et envers ce qu'elle fait pour l'humanité.
Ceci ne limite en rien l'emploi des talents nécessaires tant du point de vue commercial que professionnel; bien au contraire, ces talents sont rehaussés. Derek Holmes, Chef de Publicité au Monitor, nous a fait part de la manière dont il envisage son travail pour le Monitor et qui fait ressortir les possibilités de guérison qui apparaissent lorsque le journal est identifié comme partie intégrante de l'Église.
Possibilités de guérison
« Quand Moïse envoya douze hommes pour explorer la Terre Promise, ils revinrent et déclarèrent, unanimes, que c'était un pays où coulaient le lait et le miel. Mais dix hommes parmi les douze furent intimidés par les énormes difficultés qui se présentaient. Les villes étaient fortifiées et certains des habitants étaient des géants.
« Cependant Caleb dit: “Montons, emparons-nous du pays, nous y serons vainqueurs... Si l'Éternel nous est favorable, il nous mènera dans ce pays... L'Éternel est avec nous, ne les craignez point !”
« Mais les autres étaient effrayés et déclarèrent: “Nous étions à nos yeux et aux leurs comme des sauterelles.” Voir Nombres 13 et 14.
« La majorité craintive et plaintive l'emporta, de sorte que les enfants d'Israël errèrent encore quarante ans dans le désert.
« En tant que courtier en publicité, j'ai rencontré des difficultés presque identiques à celles auxquelles firent face ceux qui explorèrent la Terre Promise. Tout d'abord, nous voyons nos annonceurs éventuels “là-bas”, comme un pays symbolique où coulent le lait et le miel. Ils offrent au Monitor de nombreuses occasions de prouver son utilité.
« Un second examen de la situation révèle toutefois que le terrain semble déjà entièrement occupé par d'autres media, y compris les géants de la publicité, si solidement retranchés dans le bastion des pratiques commerciales se fondant sur des normes parfois discutables que l'on se sent comme une sauterelle à ses propres yeux. Il faut alors prendre courage et dire comme Caleb: “Montons, emparons-nous du pays.”
La quantité ne fait pas la valeur
« Il faut aussi se rendre compte que la valeur ne se mesure pas en chiffres, même si le monde pense en termes de quantité. Quand un client éventuel me demande quel est le tirage du Monitor, je lui dis que nous avons 18 000 annonceurs qui font régulièrement de la publicité et qu'aucun d'entre eux ne le fait parce qu'il a été impressionné par notre tirage. Ils le font parce que les résultats les impressionnent. Je vais vous donner un exemple de la façon dont cela s'applique au Monitor.
« Une organisation de bienfaisance nous avait donné presque une page entière de publicité pour un appel destiné à soulager la famine. Mais l'annonce comportait la photographie d'une mère et de son enfant émaciés et je savais que cela ne correspondait pas au but de notre journal, qui se propose de trouver des solutions plutôt que de se plonger dans le désespoir. La photo n'avait pas vraiment pour but “d'ennoblir la race” ni de “réveiller... la compréhension endormie”, choses qui, comme l'indique Mary Baker Eddy, sont les fruits de l'Église.
« Je suis donc retourné voir cette organisation et j'ai expliqué quelle était notre façon de voir et la raison pour laquelle cette annonce n'était pas acceptable. Le client était furieux. Il déclara que nous manquions totalement de christianisme en ne faisant pas connaître au public la souffrance et l'horreur de la situation. “Si vous désirez atteindre nos lecteurs, lui dis-je, je vous recommande de faire vibrer la corde sensible. Si vous leur montrez simplement une situation désespérée, vous n'atteindrez pas le résultat voulu.”
« Je savais que notre journal, fondé sur le Christ, était, parmi toutes les publications dont cet organisme humanitaire avait besoin pour promouvoir son but désintéressé, celle qui pouvait le mieux atteindre ce but. Cette publicité devait viser à ennoblir non seulement ceux qui étaient dans le besoin mais également ceux qui voulaient donner.
« Eh bien, l'annonce fut rédigée à nouveau selon nos indications, parce que cet organisme fut rédigée nos lecteurs de qualité. De toute leur campagne de publicité, ce fut celle du Monitor qui leur apporta les meilleurs résultats; en fait, cet organisme reçut en dons trois fois plus que ne lui avait coûté sa publicité dans le Monitor.
« Le directeur de cette œuvre de bienfaisance nous écrivit par la suite: “Les lecteurs du Christian Science Monitor ont démontré de façon pratique l'intérêt qu'ils portent à toute l'humanité.”
« Je sais que nous travaillons pour le Monitor parce que nous aimons Dieu, que nous aimons l'Église, que nous croyons en la mission de guérison du Christ, de sorte que, dans mon travail, je prends à cœur ces paroles de Mrs. Eddy: “Quiconque veut démontrer la guérison en Science Chrétienne doit en observer strictement les règles, tenir compte de chacun de ses énoncés, et progresser en partant des rudiments établis. Cette tâche n'a rien de difficile ou de pénible lorsque le chemin est indiqué; mais seuls l'abnégation de soi, la sincérité, le christianisme et la persistance remportent le prix, comme il en est habituellement dans tous les domaines de la vie”. Science et Santé, p. 462.
Bénédiction pour un client
« La persévérance est absolument essentielle pour vendre de la publicité et elle a souvent des conséquences d'une portée incalculable, comme en témoigne un des moments les plus difficiles que j'aie connus dans ce domaine.
« Je désirais entrer en contact avec un certain magasin d'alimentation à Londres. Je téléphonai et envoyai des numéros du Monitor en indiquant certains articles qui pouvaient intéresser ce genre d'affaires. Je téléphonai à plusieurs reprises, mais le propriétaire ne voulait pas me recevoir.
« Cela dura pendant des mois et pourtant je sentais que je devais persister. Un passage dans les Proverbes dit: “Si tu vois un homme habile dans son ouvrage, il se tient auprès des rois.” Prov. 22:29. Je décidai que j'avais le droit de me tenir auprès du roi — le propriétaire de la compagnie — et je continuai donc à lui envoyer le journal. Au bout d'environ dix mois, je lui téléphonai à nouveau et il accepta finalement de me voir.
« J'allai donc au rendez-vous et quand j'arrivai dans son bureau, il me dit: “Jeune homme, la seule raison pour laquelle j'ai accepté de vous voir, c'est parce que j'admire votre persévérance. Mais avant que vous ne disiez quoi que ce soit, je veux que vous sachiez que je déteste la Science Chrétienne et que je la déteste depuis vingt-cinq ans. Maintenant, qu'est-ce que vous allez me vendre ?”
« Jamais auparavant je n'avais priè le Père avec autant de ferveur afin qu'il mît les paroles dans ma bouche. Je voulais être pleinement conscient que le pouvoir guérisseur de la Vérité était présent et que rien ne pouvait l'entraver.
« Cet homme me dit qu'un membre de sa famille avait contracté une maladie déclarée incurable par les médecins. Cette personne s'était tournée vers la Science Chrétienne et n'avait pas été guérie. Telle était la source de sa rancune.
« Évidemment, je priais pendant qu'il me parlait et j'étais plein de compassion pour lui. “Je regrette, lui dis-je, ce qui est arrivé là, mais permettez-moi de dire ceci: la Science Chrétienne survit depuis plus de cent ans parce qu'une femme fidèle et sincère de la Nouvelle-Angleterre a perçu à travers son étude des Écritures que la guérison chrétienne est tout aussi accessible aujourd'hui qu'au temps de Jésus. Il y a aujourd'hui environ trois mille églises filiales qui sont un témoignage vivant du fait que la Science Chrétienne guérit vraiment.
« “De temps en temps, il y a des personnes qui ne sont pas guéries, comme votre parent, mais je me demande si vous accepterez l'analogie suivante. En Angleterre, nous vénérons Shakespeare et le considérons comme notre plus grand poète et dramaturge. Si vous assistiez à une représentation médiocre d'un de ses chefs-d'œuvre, vous ne vous en prendriez pas à Shakespeare, n'est-ce pas ? Il en est de même pour la Science Chrétienne. Il arrive parfois que quelqu'un ne réussisse pas à mettre la vérité en pratique. Mais si ce n'était pas un système de guérison efficace, la Science Chrétienne n'aurait pas survécu pendant cent ans.”
« A la fin, bien sûr, il accepta de placer une annonce et elle eut de bons résultats. Mais le plus important pour moi, ce fut d'avoir eu l'occasion d'effacer une idée fausse qui avait subsisté un quart de siècle. »
[Extraits de la rubrique « Church in Action » paraissant dans The Christian Science Journal.]