Le christianisme vécu est la Science divine vécue. Durant des décennies, et spécialement depuis que les sciences physiques ont pris une telle importance, des gens réfléchis ont éprouvé le besoin de réconcilier la religion et la science. Divers systèmes plus ou moins heureux ont été imaginés. Mais mises côte à côte, religion et science semblent toujours être en compétition l'une avec l'autre. La Bible nous exhorte à prendre position. Selon les paroles de Moïse: « J'en prends aujourd'hui à témoin contre vous le ciel et la terre: j'ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité, pour aimer l'Éternel, ton Dieu, pour obéir à sa voix, et pour t'attacher à lui: car de cela dépendent ta vie et la prolongation de tes jours. » Deut. 30:19, 20.
Traitant de la matière, les sciences physiques s'intéressent à ce qui n'est pas immortel. Et ainsi qu'un journaliste du New York Times le remarquait récemment dans un article en faisant allusion à ces sciences: « La science est un caméléon dont la couleur morale sera toujours celle de la société qui la nourrit. » The New York Times, 21 octobre 1980. Permettre aux sciences physiques amorales d'être l'unique gouverneur de notre vie, ce n'est pas choisir ce qui concerne la vie éternelle. Cependant, aujourd'hui, la tentation de faire de ces sciences des dieux nous sollicite avec insistance tout comme la tentation de servir la chair l'a toujours fait. Dans les petites comme dans les grandes décisions, la nécessité de choisir qui nous devons servir se fera toujours sentir si nous admettons qu'il existe dans la vie une zone d'influence où la matière puisse exercer sa domination, et si nous concédons à la religion, ou culte de Dieu, une autre zone d'influence dans notre existence. Car alors nous ne voyons pas Dieu comme l'alpha et l'oméga. La religion devient le culte d'un dieu. Dans ces conditions, on pourrait se demander: « Pourquoi s'en faire ? » Et si l'on considère les choses en toute honnêteté, n'est-ce pas ce que pensent aujourd'hui la plupart des gens ?
Pourtant Christ Jésus nous enseigne comment choisir la Science de la Vie en subordonnant tout le reste à cette Science spirituelle. Le Christ révélé nous montre que Dieu est l'unique Dieu, gouvernant à la fois la véritable religion et la Science pure. Dans une déclaration sans ambiguïté, Mrs. Eddy écrit: « Ceux qui raillent l'application du mot Science au christianisme ne peuvent enlever son caractère scientifique à ce qui est fondé sur le Principe divin, démontré selon une règle divine donnée, et susceptible d'être prouvé. » Science et Santé, p. 341. Elle vit que toute vérité, toute loi et leur application ne font qu'un; elle ne tenta pas de réconcilier deux sphères d'expérience différentes.
C'est à la lumière de la déclaration que Christ Jésus fit à Nicodème, « Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est esprit » Jean 3:6,, que la vie entière de Christ Jésus fut vécue. Et le témoignage de sa vie prouve que dans chaque circonstance, il voyait que l'unique un — l'Esprit — est suprême, et que toute chair est soumise à l'Esprit. Il n'essaya pas de réconcilier les deux. Lorsqu'on demanda à Mrs. Eddy ce qu'elle pensait des inventions matérielles, elle répondit: « Oh, nous ne pouvons pas nous y opposer. Elles tendent toutes vers des façons de vivre plus neuves, plus belles, plus éthérées. Elles recherchent les essences les plus pures. Elles éclairent le chemin conduisant à l'Église du Christ. Nous les utilisons, nous en faisons nos figures de rhétorique. Elles préparent le chemin pour nous. » The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 345.
Mais pas une seule fois elle n'a mis la matière et l'Esprit sur un pied d'égalité. Ses écrits établissent clairement qu'il y a une seule Science de l'être. Il est indispensable de permettre à cette Science divine d'illuminer tant la religion que la science matérielle. Reconnaître qu'il existe une seule Science vraie nous aidera à être plus vigilants face à la tendance à faire de la science une religion ou à faire une pseudo-science de déclarations et de symboles religieux.
Permettre aux sciences physiques, en particulier telles qu'elles sont utilisées dans la médecine matérielle, d'être les arbitres de nos jours équivaut à leur donner la place de la prière, à leur donner une dimension religieuse. Par ailleurs, essayer de donner une signification scientifique au nombre de fois, par exemple, que Mrs. Eddy utilise un certain mot en relation avec un autre mot, c'est bâtir une pseudo-science sur la base d'énoncés spirituels. Accorder une importance exagérée à l'utilisation de certains nombres dans les histoires de la Bible s'apparente à l'étude occulte de la « numérologie », qui n'a pas de rapport avec la Science de la guérison que Christ Jésus pratiquait.
En réponse à la question de savoir pourquoi l'élément guérisseur du christianisme avait été perdu, Mrs. Eddy explique: « Parce que nos systèmes de religion sont plus ou moins gouvernés par nos systèmes de médecine. » Science et Santé, p. 146. S'efforcer de jongler avec un système de science physique et un système religieux et leur accorder une importance égale dans notre vie nous amène en définitive à la nécessité de prendre une décision ainsi que l'exigeait Moïse.
Christ Jésus montra à l'humantié comment prendre cette décision. Il prouva que la Science divine est l'unique réalité. Tous ceux qui le suivent se décident de façon consciente en faveur de la suprématie de l'Esprit sur la chair. Cette décision majeure se reflète dans toutes les décisions ultérieures et chacun sait dans son propre cœur jusqu'où il est capable d'aller dans la voie de la domination des conditions matérielles.
La Science Chrétienne ne force jamais ses disciples, par la menace ou un sens de culpabilité, à aller au-delà de leur propre conviction formée par le Christ. Au lieu de cela, grâce à ses enseignements nous apprenons à connaître l'unique Dieu, l'unique Science de l'être. Dans la mesure où nous établissons un lien entre ce que nous apprenons et notre existence, nous prouvons pour nous-mêmes la suprématie, et même l'unicité, de la Science spirituelle. Et nous apprenons que c'est la Science de Dieu.