En l'an 1866, je découvris la Science du Christ ou lois divines de la Vie, de la Vérité et de l'Amour, et je nommai ma découverte Christian Science. Dieu, par Sa grâce, m'avait préparée pendant de nombreuses années à recevoir cette révélation finale du divin Principe absolu de la guérison mentale scientifique.
Mary Baker Eddy, Science et Santé, p. 107.
Bien que cette assertion de Mrs. Eddy puisse être rejetée par certains, personne ne peut apporter un démenti à sa déclaration. Elle représente un défi perpétuel pour les siècles à venir, un défi non moins exigeant pour ses adeptes qui, face à l'estimation claire et nette de leur Leader, doivent être prêts à répondre à certaines questions inévitables.
Pourquoi Mary Baker Eddy ? Pourquoi pas une autre personne ?
Pourquoi 1866 ? Pourquoi pas avant ou après ?
La réponse à ces questions ne conduit pas à une foi aveugle qui déifie, pas plus qu'elle ne conduit à un scepticisme dénué de vision et diffamateur. C'est une juste reconnaissance de l'accomplissement de la prophétie biblique qui apporte la solution.
Croire en la Parole de la Bible, c'est croire que finalement quelqu'un doit un jour ou l'autre accomplir la prophétie biblique, croire qu'aucune promesse inspirée ne peut demeurer inaccomplie. Comprendre la Parole de Dieu, c'est discerner l'union de la promesse biblique et de l'accomplissement historique.
Parce qu'ils ne surent pas discerner cette union, tous les compatriotes de Jésus, à l'exception de quelques-uns, refusèrent au Nazaréen le titre de Messie qu'il revendiquait. Ils acceptaient totalement la venue finale du Messie, telle qu'elle avait été promise. Ce qu'ils rejetaient, c'était l'homme qui accomplissait, sous leurs propres yeux, la prophétie messianique.
Les concitoyens de Jésus étaient les premiers à contester la mission prédestinée du Christ sauveur manifesté par Jésus. Après avoir cité la vision prophétique du Messie, dans le livre d'Ésaïe, Jésus leur dit en termes bien nets: « Aujourd'hui cette parole de l'Écriture, que vous venez d'entendre, est accomplie. »
Mais leur cœur rejetait ce que leurs oreilles avaient entendu. Ils demandèrent: « N'est-ce pas le fils de Joseph ? » Parce qu'ils concentraient leur attention sur le Jésus corporel, le Christ incorporel — la force divine impulsive et animatrice qui se trouvait à la base des œuvres du chrétien par excellence — leur échappa complètement.
Face à une telle étroitesse mentale, Jésus dit: « Aucun prophète n'est bien reçu dans sa patrie. » Luc 4:21, 22, 24; Ces paroles prophétiques vont bien au-delà de l'époque de Jésus. Leur portée s'applique à quiconque énonce la Parole de Dieu et à tous ceux qui entendent la Parole de Dieu.
En fait, l'histoire ne se répète-t-elle pas aujourd'hui ? Jésus nous a fait cette promesse: « Je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu'il demeure éternellement avec vous. » Jean 14:16; Cependant, la façon particulière dont le Christ est apparu à notre époque et la forme qu'a prise cette apparition n'ont guère été reconnues. La voix pleine d'assurance de celle qui a découvert la Science Chrétienne, disant: « Je comprends que ce Consolateur est la Science Divine » Science et Santé, p. 55;, demeure encore largement sans écho, et en bien des endroits, encore ignorée.
Outre la prophétie de notre Maître relative au Consolateur, Mrs. Eddy indique également certains passages de l'Apocalypse, tout spécialement le douzième chapitre prophétique, disant qu'ils suggèrent son propre siècle. voir ibid. 559:34-2; Par un symbolisme vivant, le Révélateur dépeint la venue d'une « femme enveloppée du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête. Elle était enceinte, et elle criait, étant en travail et dans les douleurs de l'enfantement. » Apoc. 12:1, 2;
Mrs. Eddy met en lumière la signification de la prophétie de Jean et des vérités éternelles et incorporelles qu'elle représente. Elle écrit: « La femme dans l'Apocalypse symbolise l'homme générique, l'idée spirituelle de Dieu; elle illustre la coïncidence de Dieu et de l'homme en tant que Principe divin et idée divine. » En outre, Mrs. Eddy explique que la femme caractérise l'idée spirituelle de la maternité de Dieu. Elle dit plus loin: « L'idée spirituelle est aussi symbolisée par une femme en travail d'enfantement, attendant d'être délivrée de sa douce promesse, mais ne se souvenant plus de sa peine dans la joie de voir que la naissance s'accomplit; car grande est l'idée, et le travail prodigieux. »Science et Santé, p. 561;
L'explication que donne notre Leader de la femme dans l'Apocalypse réfute toutes les spéculations selon lesquelles la prophétie du Révélateur concernait la personne de Mrs. Eddy ou la personnalité spécifique de quelqu'un en particulier. La vision de saint Jean dépeint symboliquement des vérités spirituelles, non des personnalités corporelles, les mêmes vérités spirituelles révélées à Mrs. Eddy et qu'elle transcrivit dans Science et Santé avec la Clef des Écritures: l'homme est l'expression spirituelle et incorporelle de Dieu et cette identification scientifique s'applique de façon générique à tous les êtres humains du monde; Dieu est Mère aussi bien que Père de l'homme, et le tendre amour de Dieu enveloppe toute la création; la venue sur terre de ces vérités, bien qu'accompagnée d'épreuves et de souffrances, triomphera, et la prophétie s'accomplira grâce à cet état de conscience qui saisit le plus clairement les qualités dépeintes par le Révélateur et leur rendra témoignage.
La lecture inspirée et impartiale, tant de l'Apocalypse que de Science et Santé, met en lumière la signification de la vision du Révélateur: Jean ne prophétisa pas l'histoire de la vie de Mrs. Eddy, l'être humain, mais, par contre, l'œuvre de Mrs. Eddy le Découvreur, Fondateur et Leader de la Science Chrétienne accomplit manifestement la prophétie de Jean.
Ce n'est pas là un jeu sémantique. Lorsque Leonard de Vinci suggéra qu'un appareil de vol propulsé manuellement était chose faisable, cette proposition précéda de quatre cents ans le premier vol mécaniquement contrôlé et capable de transporter des hommes. Mais, en toute vraisemblance, nous pouvons dire que le vol des frères Wright à Kitty Hawk en Caroline du Nord, États-Unis d'Amérique, en 1903, fut la réalisation de la vision de Leonard de Vinci. Mais, ceci dit, qui pourrait également affirmet que de Vinci vit deux hommes nommés Orville et Wilbur Wright volant pendant un court instant historique au-dessus des dunes de sable de la Caroline du Nord ? Ce que vit de Vinci, ce furent les éléments aérodynamiques essentiels qui rendirent le vol réalisable. Son concept naissant était très en avance sur son temps, mais ce qu'il entrevit demeura valable et permit à d'autres de mener à bien son projet. Seules étaient nécessaires une compréhension plus grande et une meilleure démonstration de ce qu'il était possible de faire.
De même, la découverte et l'établissement de la Science Chrétienne par Mrs. Eddy représentent une dispensation permanente, à notre époque, de la vérité concernant Dieu et l'homme — de cette vision transcendante de la réalité, prévue et prédite par le Révélateur. La réalisation de cette mission prophétique par Mrs. Eddy était uniquement et indubitablement la sienne. Il est certain que personne avant Mrs. Eddy n'a découvert la Science du Christ, et personne après elle n'a dû le faire. Il est vraisemblable que si quelqu'un d'autre avait pu le faire, il l'aurait fait. Mais tel ne fut pas le cas. Ce fut plutôt lorsque les temps furent accomplis — grâce à un concours d'événements tels que la Réforme protestante, l'invention de la presse à imprimer, l'accroissement du degré d'instruction des masses, la fondation des États-Unis dans le but de défendre les libertés politiques et religieuses et l'abolition finale de l'esclavage à l'intérieur de ses frontières nationales — que la présence affirmative de Dieu se révéla à la conscience de celle qui était le plus susceptible et le plus capable de la discerner.
Sans savoir ce qu'elle était destinée à découvrir, Mrs. Eddy y était préparée par des années de formation et d'expérimentation. La souffrance physique et mentale l'avait amenée à rechercher en différentes directions la guérison espérée. Elle avait examiné à fond l'homéopathie. Grâce à ses nombreuses années de recherches et d'étude, elle apprit de précieuses leçons, en particulier la nature mentale de la maladie et la futilité des méthodes matérielles et mentales de l'entendement mortel. Mais, à travers tout cela, l'amour pour Dieu qu'elle avait éprouvé toute sa vie et sa foi inébranlable en Lui la ramenèrent maintes et maintes fois à la Bible pour y trouver réconfort et soutien spirituels, de sorte qu'elle put dire: « Dieu, par Sa grâce, m'avait préparée pendant de nombreuses années... » Et puis, en 1866, à un moment de grande détresse, quand toute aide matérielle présentait peu d'espoir, l'influx de la vérité révélée par la Bible, selon laquelle Dieu est la seule et unique Vie, lui apporta la guérison. Plus tard, elle décrivit ce moment comme la chute de la pomme qui l'amena à sa découverte. voir Rétrospection et Introspection 24:13-17;
L'année 1866 n'a pas de vertus magiques particulières; elle marque plutôt le point culminant entre la logique des événements et la capacité grandissante de Mrs. Eddy à comprendre l'esprit de Vérité, le Consolateur promis. C'est alors que le temps échu et l'aptitude de la personne coïncidèrent avec le plan divin des événements et la prophétie s'accomplit. Avec un à-propos évident, Mrs. Eddy écrit: « Dieu choisit pour la plus haute mission celui qui s'est rendu si apte à la remplir qu'il lui serait impossible d'abuser de cette mission. Celui qui est toute sagesse ne confie pas Ses plus hautes charges à ceux qui en sont indignes. Lorsque Dieu donne pleins pouvoirs à un messager, Il choisit celui qui est spirituellement proche de Lui. »Science et Santé, p. 455;
Il ne peut y avoir aucun doute que le Découvreur, Fondateur et Leader de la Science Chrétienne parle par expérience lorsqu'elle se réfère à sa réception de « cette révélation finale du divin Principe absolu de la guérison mentale scientifique ». Reste à savoir si nous appliquons la promesse éternelle de Christ Jésus à notre propre époque: « Celui qui reçoit un prophète en qualité de prophète recevra une récompense de prophète. » Matth. 10:41.