La question de Pilate: « Qu'est-ce que la vérité ? » a fait l'objet de nombreuses spéculations. Jésus venait de dire à ce magistrat romain: « Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. » Voir Jean 18:37, 38; Ce qu'il voulait dire par là est illustré par sa vie. Durant les trois années précédentes, il avait guéri des maladies de toute sorte, ramené des morts à la vie, enseigné à aimer et à pardonner et il avait montré comment vivre humblement tout en exerçant le pouvoir divin. Lorsque ce qu'on appelle encore aujourd'hui la loi physique naturelle ne bénissait pas les habitants de la terre, il en avait changé l'action. Sa vie nous apprend que cette Vérité dont il témoignait est le Dieu Tout-Puissant, le Père-Mère infini, l'Amour éternel.
Jamais il n'employa cette Science de la Vérité à des fins égoïstes. Bien qu'il en ait eu la tentation, il refusa d'employer la Science en vue d'un gain, d'un pouvoir ou d'une popularité personnels. Il agissait à l'instigation de Dieu et il parlait selon l'impulsion de la Vérité divine. Ses actes et ses enseignements donnaient à penser que la connaissance de Dieu n'est pas quelque chose d'étranger à l'homme ou que l'homme s'efforce d'obtenir et d'utiliser, mais que l'être de l'homme est la démonstration même des lois de Dieu en action. Jésus vivait instant après instant, non dans une soumission irréfléchie aux exigences des circonstances, mais mû par l'intuition spirituelle, ce qui apportait la guérison là où elle était nécessaire.
C'est pour cette raison qu'on l'a appelé Christ Jésus. Dans la Clef des Écritures de Science et Santé, Mrs. Eddy définit « Christ » ainsi: « La manifestation divine de Dieu, qui vient à la chair pour détruire l'erreur incarnée. » Science et Santé, p. 583;
La vie de Christ Jésus est l'exemple suprême de la façon dont on doit marcher dans le chemin où nous conduit la Vérité et être de ce fait toujours à l'unisson du pouvoir guérisseur.
Personne n'aime se sentir impuissant lorsqu'il voit l'un de ses amis se battre contre la maladie ou lorsqu'on lui rappelle le problème de la faim dans le monde, ou qu'il voit ses semblables se débattre dans le tumulte des contestations. La promesse qu'apporte la Science Chrétienne, c'est qu'il est possible à chacun d'exprimer de façon logique le pouvoir guérisseur du Christ dans la mesure où il s'efforce de toujours suivre la Vérité, là même où la Vérité le dirige.
Lorsque nous nous apprêtons à étudier la Leçon biblique indiquée dans le Livret trimestriel de la Science Chrétienne;, il est peut-être nécessaire que nous nous demandions: « Est-ce que je cherche à découvrir quelque miette de vérité que je puisse utiliser pour parvenir au résultat que je désire ? Est-ce que je recherche seulement ce qui m'apportera confort et paix ? » Si tel est le cas, nous ne devrions pas être étonnés de ne pas retirer de notre étude autant que nous le pourrions.
Dans la mesure où nous mettons de côté tout problème que peuvent avoir nos amis, tout problème du monde, toute teinte d'égoïsme, et où nous abordons l'étude de Dieu et de Sa Science en étant disposés à suivre la Vérité partout où la Vérité nous conduit — que ce soit dans des sentiers familiers ou des sentiers nouveaux — nous découvrons que nous sommes toujours un avec la Vérité qui guérit. Cette inspiration qui découle de la Vérité atteint naturellement tous les domaines où la guérison est nécessaire, et tout aussi naturellement, nous sentons la paix et le réconfort que donne la présence de Dieu.
Refuser de nous attaquer à l'erreur et de nous plier à ses conditions, ce n'est pas ignorer le désarroi de nos amis, ni abandonner le monde à sa détresse, ni renoncer à nos espoirs de paix. Donner la primauté à la recherche de la Vérité nous conduit à trouver la Science de l'être véritable où tout est bienveillance, pur de toute malveillance, où la seule présence est l'Amour. Et ainsi, dans la mesure où nous sommes motivés par le Christ, notre prière va à l'endroit où le mal semble incarné et nous voyons clairement que le mal n'est rien d'autre qu'une erreur et n'a ni réalité ni substance.
Bien des problèmes individuels et certainement tous les problèmes mondiaux sont tissus d'innombrables mensonges de l'erreur. Voilà qui nécessite que nous priions jour après jour. Si nous nous contentons de suivre le motif compliqué que présente le problème, nous courons le risque d'être pris dans ses filets. N'étant plus libres d'aider comme il convient, nous devenons partie intégrante du problème.
Plus nous suivrons avec fermeté la Vérité, laissant celle-ci nous conduire dans ses sentiers, plus fermes serons-nous là où nous pouvons apporter la guérison. Nous découvrirons toujours davantage que la toile de l'erreur est tout aussi naturellement détruite que le sont les toiles d'araignée des sentiers de forêt par le fait même que nous empruntons ces chemins.
Cela n'implique pas d'ignorer l'avertissement donné par Mrs. Eddy: « Les métiers du crime, cachés dans les recoins obscurs de la pensée mortelle, ourdissent à toute heure des trames plus compliquées et plus subtiles. » Science et Santé, p. 102. Mais cela implique que nous consacrions chaque instant de notre existence à être l'expression de la Vérité. C'est reconnaître tant l'irréalité du mal que l'impuissance des moyens humains destinés à le détruire.
Tandis que nous avançons sur le chemin où nous guide la Vérité, notre existence se calquera de plus en plus clairement sur l'existence des premiers chrétiens que l'on appelait tout simplement ceux du « chemin » et qui nous ont légué le monde chrétien. Quel héritage laisserons-nous, si ce n'est la Science Chrétienne solidement établie ? Et en quoi consistera notre histoire ? En une marche de la guérison.