La prière en Science ChrétienneChristian Science (’kristienn ’saïennce) n'est pas une supplication adressée à Dieu dans le but de changer un mortel malade en un mortel en bonne santé ou un pécheur en un saint. Le but de la prière est plutôt de chercher à comprendre plus pleinement ce qu'est Dieu et ce qu'Il a déjà accompli pour l'homme créé à Sa propre image et ressemblance. Dans la mesure où nous saisissons la perfection de l'être de Dieu et la perfection de notre véritable identité qui en résulte et qui est le reflet spirituel de Dieu, la guérison s'ensuit.
« Demander à Dieu d'être Dieu est une vaine redite », écrit Mary Baker Eddy, Découvreur et Fondateur de la Science Chrétienne, dans Science et Santé avec la Clef des Écritures. Et elle déclare au paragraphe précédent: « Nous attendons-nous à changer la perfection ? Supplierons-nous la fontaine jaillissante, qui nous verse déjà plus que nous n'acceptons, de nous donner davantage ? » Science et Santé, p. 2;
Dieu est la source de toute action véritable, mais Il ne régit pas aux circonstances humaines. L'action de Dieu est partie intégrante et continue de Son être. Ce n'est pas un facteur variable qu'influence la prière des hommes.
Depuis les débuts de l'histoire, pour ainsi dire, les hommes se sont tournés par des sacrifices et des prières vers les divers concepts qu'ils avaient de la Divinité afin d'être délivrés des désastres, d'être guidés et guéris. Parfois ils ont prié en vue de conjurer la colère d'un Dieu qu'ils supposaient vengeur. Et parfois encore, ils ont supplié Dieu d'intervenir pour sauver et guérir. La prière de la supplication — demandant à Dieu d'agir — a été faite plus souvent que la prière d'affirmation qui reconnaît l'omnipotence et l'omniprésence de Dieu et de Sa création spirituelle et parfaite.
Le simple fait de se tourner vers Dieu dans la détresse constitue un pas dans la bonne direction. En soi, ce fait est un témoignage de foi, c'est reconnaître dans une certaine mesure, la puissance de Dieu. La supplication instinctive: « Dieu, aide-moi ! » peut élever la conscience jusqu'à admettre que nous pouvons, dès à présent, être protégés et guidés. Cette forme de pétition est valable et ne devrait pas être écartée, mais elle ne constitue pas le facteur majeur de la guérison par la Science Chrétienne.
Science et Santé déclare: « Notre système de guérison-Entendement repose sur la compréhension de la nature et de l'essence de tout être — sur l'Entendement divin et les qualités essentielles de l'Amour. » ibid., p. 460; A cet égard, ainsi qu'à tous autres égards, le système de guérison en Science Chrétienne est en accord strict avec les préceptes et la pratique de Jésus.
Jésus a dit: « La vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ » Jean 17:3; et: « Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. » 8:32;
Connaître implique un certain degré de compréhension, c'est plus qu'une simple déclaration de foi. Vraiment connaître Dieu, la Vérité, c'est avoir « la compréhension de la nature et de l'essence de tout être » sur laquelle repose la guérison-Entendement de la Science Chrétienne. La compréhension des « qualités essentielles de l'Amour » est la base de la pratique de la Science Chrétienne.
Christ Jésus exprima et démontra mieux que tout autre les qualités essentielles de l'Amour. Les récits évangéliques des guérisons effectuées par le Maître comprennent un grand nombre de cas où l'on voit Jésus « ému de compassion ». L'affection et la sympathie que témoignait Jésus à l'égard de ceux qu'il guérit, nourrit et instruisit étaient indiscutables, mais cette expression humaine d'amour n'était qu'une manifestation de l'Amour, Dieu, qui embrasse tout. Comprenant l'amour du créateur, Jésus voyait l'homme, spirituel et parfait, comme l'enfant bien-aimé du Père.
Bien que Jésus exprimât de la compassion, on ne dit nulle part qu'il déclara ou impliqua: « Oh ! ce pauvre malade, il faut que je demande à Dieu qu'Il le guérisse. » Au lieu de cela, il disait: « Mon Père agit jusqu'à présent; moi aussi, j'agis. » 5:17; Le travail de Dieu était déjà fait. De Sa propre perfection Il avait formé l'identité harmonieuse de l'homme à la ressemblance de l'Esprit et il la maintenait. La compréhension éclairée qu'avait Jésus de l'être de Dieu et du lien unissant l'homme à Dieu lui permit de guérir les malades, de réformer les pécheurs et de ressusciter les morts.
Science et Santé dit: « L'argument du Scientiste Chrétien repose sur la base chrétiennement scientifique de l'être. L'Écriture déclare que “l'Éternel est Dieu [le bien], qu'il n'y en a point d'autre”. » Science et Santé, p. 414. Suivant l'exemple de Jésus, le véritable Scientiste Chrétien considère avec compassion ceux qui lui demandent de l'aide, mais il ne les voit pas malades, pécheurs ou fatigués, découragés ou décourageants.
S'appuyant « sur la base chrétiennement scientifique de l'être », reconnaissant la totalité et la bonté de Dieu, le praticien Scientiste Chrétien n'attribue à l'homme aucune caractéristique ou condition contraire à la perfection de l'être de Dieu. L'homme, l'image, l'émanation de l'Esprit, ne peut être enfermé dans un corps fait de chair et d'os, dépendant d'organes physiques pour son bon fonctionnement, ou sujet aux limitations des prétendues lois physiques de l'existence.
Alors, que reste-t-il à guérir ?
Dans la Science absolue, il n'est nul besoin de guérison. L'homme spirituel — et en réalité il n'y en a pas d'autre — est déjà parfait et complet. Cependant, tant que la croyance à la vie et à l'intelligence dans la matière persiste dans la conscience humaine, cette fausse croyance doit être détruite afin de révéler l'identité spirituelle, véritable de l'homme. Il est nécessaire de corriger dans notre propre pensée (et dans celle du patient, si patient il y a) les manifestations erronées de la vie dans la matière, sous quelque forme qu'elles puissent paraître. Aujourd'hui, comme au temps de Jésus, une vue correcte de l'homme en tant que ressemblance de Dieu guérit.
Qui donc guérit — est-ce Dieu ou le praticien ?
Examinons une autre question. Si l'on ouvre complètement les persiennes d'une chambre obscure et qu'on y laisse pénétrer la lumière, qu'est-ce qui a éclairé la pièce, le soleil ou la main qui a fait disparaître l'obscurité ? La main a son importance dans l'affaire, mais la lumière provenait du soleil. La lumière n'a pas paru en raison d'une dispensation spéciale ou comme manifestation isolée de puissance. Elle a paru simplement parce que le soleil, de par sa nature, émet la lumière.
Les obstacles qui tenteraient d'obscurcir la lumière de la Vérité sont surtout mentaux. Préoccupations d'ordre matériel, crainte, entorses à la loi morale, acceptation des croyances du monde relatives à la maladie, à la contagion, au crime, à la guerre, à la pauvreté, au racisme ainsi qu'à d'autres maux. Ces maux proviennent de l'entendement mortel, la contrefaçon de l'Entendement divin. Lorsqu'ils prennent pied dans la conscience humaine, ils sont susceptibles de s'extérioriser sur le corps physique ou sur le corps de la société.
Le remède à de tels maux réside dans le fait qu'ils sont erronés et impuissants. Ils ne sont pas vrais parce qu'ils sont contraires à la nature de Dieu. Nous pouvons chasser ces croyances erronées en étant convaincus de l'omnipotence de Dieu et de Son amour et de Sa sollicitude immuables pour Sa création spirituelle. En reconnaissant et en acceptant la perfection de l'être de Dieu, nous ouvrons largement les persiennes de notre conscience et y laissons entrer la Vérité.
Nous n'avons pas besoin d'implorer Dieu de faire quelque chose. Dieu guérit en étant Dieu.