Le terme « indépendance » signifie des choses différentes pour des personnes différentes à diverses époques. Chaque année, le 4 juillet, ce mot incite inévitablement des millions d'Américains à considérer les merveilles de la naissance d'une nouvelle nation. Le 14 juillet, des millions de Français se souviennent des efforts acharnés déployés pour obtenir la liberté en 1789, treize ans et dix jours après l'indépendance américaine, lorsque leurs ancêtres prirent d'assaut la Bastille. Ces événements furent d'une importance capitale pour le monde entier et pour les citoyens des pays en question.
Mais l'indépendance qui vient par d'autres moyens plus individuels est aussi importante et aussi profondément chérie par chacun. Pour certains ce peut être une voiture avec un permis de conduire. Pour d'autres, la possibilité de marcher sans assistance après une longue maladie, ou la libération d'une habitude asservissante. Pour d'autres encore, un salaire bien gagné après une période de chômage, ou la liberté de penser, de parler, d'agir ou de pratiquer un culte selon les injonctions de leur propre conscience.
Les peuples se sont battus pour la liberté, et ils lui ont sacrifié leur vie tout au long des siècles. Les mortels ont souvent trouvé qu'elle était difficile à obtenir, pourtant l'apôtre Paul se réfère à « la liberté de la gloire des enfants de Dieu » Rom. 8:21; et il suivit l'exemple de Christ Jésus en se libérant lui-même et en libérant les autres, non seulement de la captivité et des chaînes mais aussi de la maladie, du danger et même de la mort.
Le Maître enseigna que la liberté est pour l'homme un droit divin et il prouva que l'humanité obtient ce droit, grâce au Christ — la vraie idée de Dieu, qu'il représentait. Cette vraie idée révèle le fait spirituel que l'homme, l'expression de Dieu, est éternellement libre. Quand nous nous attachons à cette vérité, nous savons que l'homme — l'homme que Dieu a créé — n'a jamais été emprisonné dans la matière, victime de la volonté mortelle ou de la malveillance, esclave des limitations, sujet aux accidents, à la détérioration ou à l'annihilation et qu'il ne l'est pas, maintenant. Cette compréhension de la liberté actuelle de l'homme réel, lorsqu'elle est acceptée dans la pensée, ouvre la voie à l'indépendance qui se manifeste dans l'existence humaine grâce aux ajustements voulus.
Mais le don spirituel de liberté, comme toute autre qualité divine que l'homme reçoit de Dieu, n'apparaît pas dans la vie humaine simplement pour qu'on en abuse. Un criminel qui prie pour être libéré de prison afin de commettre un autre crime ne peut pas s'attendre à ce que sa prière soit exaucée. « Vous demandez, et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, dans le but de satisfaire vos passions » Jacques 4:3;, expliqua un écrivain du Nouveau Testament.
La Science Chrétienne insiste sur le fait que la véritable indépendance ne peut être qu'une bénédiction pour autrui aussi bien que pour celui qui l'obtient. Si la liberté est pervertie et interprétée comme la licence de nuire à autrui ou de lui enlever sa liberté, cette liberté est supprimée. La liberté est inséparable du sens de la responsabilité. Utilisée inconsidérément, sans égard à l'expression de toutes les qualités de la Vérité et de l'Amour, ainsi qu'à la liberté et au bien-être des autres, elle risque d'être perdue.
Quand Paul et Silas furent libérés de prison après avoir prié et loué Dieu, ce fut grâce à la démonstration de la justice divine. Ces deux hommes n'avaient enfreint aucune loi humaine ou divine et la justice exigeait leur indépendance. Par la suite, ils poursuivirent leur mission inspirée par Dieu et continuèrent à prêcher l'évangile du Christ, utilisant leur liberté, comme le dit la Première épître de Pierre, « sans faire de la liberté un voile qui couvre la méchanceté, mais agissant comme des serviteurs de Dieu » I Pierre 2:16;. Ou, suivant la traduction de la nouvelle Bible anglaise: « sans fournir un écran pour mal faire, mais comme des esclaves au service de Dieu. »
La vraie liberté s'acquiert seulement en s'en remettant totalement à Dieu, le Principe divin, et en Lui obéissant. C'est une qualité divine que l'homme reflète. L'homme n'est pas indépendant de Dieu, mais il dépend complètement de Dieu. L'homme ne peut exister seul, mais doit sa propre existence et sa continuité à Dieu, dont le pouvoir le soutient. Dieu est responsable de l'homme, et nous pouvons démontrer que nous possédons « la liberté de la gloire des enfants de Dieu » seulement si nous sommes constamment sensibles à Sa volonté, en toute humilité et en toute obéissance. Mrs. Eddy écrit: « Nous ne pouvons obéir à la fois à Dieu, le bien, et au mal — en d'autres termes, aux sens matériels, aux suggestions erronées, à la volonté personnelle, aux mobiles égoïstes et aux lignes de conduite humaines. » Et elle continue plus loin: « Dans chaque situation et en toute circonstance, l'honnêteté est la règle indispensable de l'obéissance. » Écrits divers, p. 118;
En 1900, Mrs. Eddy fit paraître cet avertissement solennel: « A mon sens, les dangers les plus imminents auxquels le prochain siècle devra faire face sont: le fait d'ôter aux gens la vie et la liberté, sous le couvert des Écritures; les prétentions de la politique et du pouvoir humain, l'esclavage industriel et l'insuffisance de liberté dans le cadre d'une concurrence honnête; les rites, les credos et les trusts remplaçant la Règle d'or: “Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux.” » The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 266.
Aujourd'hui, trois quarts de siècle plus tard, nous pourrions bien trouver qu'il nous est utile de regarder au plus profond de nous-mêmes pour déterminer si l'indépendance et la liberté que nous avons gagnées — tant sur le plan national qu'individuel — sont préservées comme il se doit. Si la réponse est affirmative, nos libertés sont plus fermement établies que jamais auparavant. Si la réponse est négative, il n'est pas trop tard pour prendre des mesures susceptibles de les purifier et de les renforcer grâce à une plus grande obéissance à notre divin Principe, l'Amour.