La plupart d'entre nous, à un moment ou à un autre, ont eu besoin d'un endroit où se cacher. Peut-être avons-nous fait, sans y penser, un commentaire regrettable en présence de quelqu'un et avons-nous souhaité pouvoir tout simplement rentrer sous terre. Les victimes d'un crime aspirent à un endroit où elles seraient en sécurité, hors d'atteinte des agresseurs. Les désastres naturels, tels que les tremblements de terre et les ouragans, font s'enfuir les gens vers un refuge.
Les lieux de refuge habituels connaissent des limites. Mais il existe un sanctuaire sûr, quel que soit le genre de péril auquel nous devons faire face. Nous n'en sommes séparés ni par le temps ni par la distance. La sécurité y est totale. C'est la véritable nature de l'homme. L'homme n'est pas un lieu physique vers lequel nous nous enfuyons, mais l'identité spirituelle par laquelle nous sommes bénis. L'homme est l'enfant de Dieu. Le mot « homme » décrit celui que nous sommes réellement du point de vue de l'Esprit — notre véritable identité, « cachée avec Christ en Dieu » Col. 3:3;. Le mot « matière » recouvre ce que nous semblons être d'après une façon de voir personnelle et ignorante.
Ce sens spirituel de l'homme est un sanctuaire, un lieu de refuge sacré. Ésaïe nous dit: « Chacun sera comme un abri contre le vent, et un refuge contre la tempête, comme des courants d'eau dans un lieu desséché, comme l'ombre d'un grand rocher dans une terre altérée. » Ésaïe 32:2;
Faute de comprendre la nature de l'homme, c'est la matière que l'on considère habituellement comme un lieu de refuge, au lieu de voir l'homme comme un état de sécurité. L'homme est entièrement spirituel. Il exprime pleinement l'Esprit, Dieu, qui l'inclut. La sécurité qu'offre la matière est illusoire parce qu'elle est l'opposé de l'Esprit, la seule réalité. Dieu et Sa création sont totalement parfaits. L'homme existe en tant qu'identité substantielle et définissable, mais il n'est ni dans la matière ni de la matière.
Quand nous commencerons à prendre conscience de notre nature véritable — l'homme que l'Esprit a fait et qu'il inclut — nous découvrirons que cette spiritualité est un bouclier impénétrable. Aucune phase du matérialisme ne peut le transpercer.
Trouver dans la matérialité un lieu où se soustraire au danger, c'est un peu faire comme l'autruche qui se cache la tête dans le sable afin d'échapper à des situations désagréables. Bien que l'on puisse prendre en cas de danger des précautions humaines raisonnables, il arrive cependant que l'on se trouve souvent placé dans des situations où il n'existe simplement aucune protection adéquate ou bien où le temps manque pour trouver un refuge. En de telles circonstances, nous pouvons trouver la sécurité dans la compréhension de l'homme réel. Et à mesure que nous devenons de plus en plus capables de prouver que cette sorte de protection est valable, nous prenons conscience que cela sera finalement le seul moyen de défense nécessaire.
Discerner la spiritualité qui est la substance véritable de l'homme nous protège de la croyance mortelle. Dans la présence immortelle de Dieu, il n'existe pas de pouvoir destructeur ou violent. Dieu est Tout, et Sa création est intacte. Quelque réelles et terrifiantes que puissent paraître les circonstances matérielles, elles appartiennent au royaume des concepts mortels. Prendre conscience de notre véritable identité d'homme ne nous protège pas contre la réalité. L'homme est une expression individuelle de la réalité. Percevant le rôle qui est le nôtre en qualité d'homme, nous n'ignorons pas les difficultés. Nous les surmontons vraiment.
Comment apprenons-nous à tirer parti de ce lieu de refuge d'un genre tout à fait différent ? Comment accédons-nous à la lumière de la réalité où il n'y a ni hostilité, ni pouvoir destructeur, ni condition regrettable ? En bref, comment pouvons-nous découvrir notre véritable nature d'homme et la comprendre suffisamment afin qu'elle devienne pour nous une protection permanente ? La Science Chrétienne nous révèle que la réponse se trouve dans la compréhension de Dieu. Dieu est éternellement présent. Il est éternellement immuable. Sa création représente Son intégralité et Sa bonté. Dieu est Amour, et la totalité de l'Amour ne laisse aucune place pour la discordance. Dieu est substance et ne peut jamais être brisé. Dieu est infini et il n'y a pas de lieu où Il ne S'exprime.
L'homme est l'évidence sainte et spécifique, la preuve même, de la nature et de la présence de Dieu. Et, par conséquent, trouver notre sécurité dans cette vérité de l'homme équivaut à nous mettre à même d'exprimer Dieu, de refléter Sa nature parfaite. Nous pourrions dire, pour être plus précis, que prendre conscience que nous sommes, à cet instant, l'image bénie et intacte de Dieu, joue le rôle d'un pouvoir qui nous abrite contre les croyances discordantes et nous en protège. Le Christ, le message guérisseur et plein de tendresse adressé par l'Amour à l'humanité, ouvre nos yeux au fait que l'homme demeure dans la présence de l'Amour divin, présence qui le soutient.
Chacun peut se mettre à l'abri des conditions humaines troublées quelle qu'en soit l'origine apparente: le temps, les conflits de personnalité, les accidents ou la contagion. La compréhension de ce qu'est notre véritable nature d'homme est là pour nous abriter parce que Dieu est là S'exprimant Lui-même. Mrs. Eddy, dans sa tendre sollicitude envers ses disciples, écrivit au sujet de ceux qui adorent Dieu avec droiture: « Ainsi fondés sur le roc du Christ, quand l'orage et la tempête se déchaînent contre cette fondation solide, vous qui êtes bien à l'abri dans la forteresse de l'espérance, de la foi et de l'Amour, vous êtes les oisillons de Dieu; et Il vous couvrira de Ses ailes jusqu'à ce que l'orage se soit éloigné. » Écrits divers, p. 152.
Comme l'homme est béni d'être ainsi l'bojet de la sollicitude de l'Amour ! Et comme nous sommes bénis lorsque nous commençons à comprendre et à apprécier ce fait.
Au fur et à mesure que nous en apprenons davantage sur la nature de l'homme en tant qu'expression de Dieu, nous battons moins souvent en retraite vers un asile secret dans la matérialité mais plutôt, nous progressons vers un asile secret dans la spiritualité, la véritable nature de l'homme.