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La brume et la montagne

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de février 1978


Les Alpes suisses étaient juste en face de la fenêtre de ma chambre à coucher. Ces magnifiques montagnes entouraient notre petit hôtel. Éclairée par la lune, cette masse immense et compacte qui bouchait la vue de ma fenêtre paraissait assez proche pour qu’on pût la toucher. Bien plus tard dans la nuit, je me réveillai et regardai dehors. La montagne avait disparu. La forme massive était complètement effacée.

Le brouillard n’a rien d’exceptionnel, mais l’effet qu’il produisit sur mes sens cette nuit-là fut saisissant. Il y avait les arbres et le banc familier dans le jardin de devant, mais la montagne n’y était pas. Où était-elle partie ? Quelle prouesse phénoménale fallait-il pour restituer sa gloire, sa structure et sa beauté ? Combien de temps cela prendrait-il ?

Ces questions sont hors de propos, n’est-ce pas ? La montagne était là même. Mais ces questions sont celles que nous posons parfois quand les sens physiques obscurcissent l’harmonie qui appartient naturellement à notre vie — quand la maladie nous a convaincus que la santé nous fait défaut, ou que le chéquier dit que notre affaire périclite, ou qu’une forme ou une autre de dépression apparemment sape notre joie. Alors la question se présente: comment restaurer l’harmonie perdue ?

A mesure que nous étudions et appliquons les vérités de la Science Chrétienne, l’analogie entre la brume cachant la montagne et l’erreur cachant l’harmonie se clarifie. La Science Chrétienne déclare que Dieu, l’Entendement, est l’unique cause, ou Principe, de l’univers. L’Entendement divin n’a fait aucune erreur ayant besoin de correction. L’expression par Dieu de Sa propre infinitude est parfaite et ne laisse aucune place pour la catastrophe, l’accident, la maladie, la perte, l’imperfection de toute nature.

L’illusion que la matière a de la vie, que la matière est une cause ou un effet est la brume qui cache la montagne. Seuls les sens matériels déclarent qu’un os a été brisé ou que la maladie est présente, ou que l’offre et la demande sont en déséquilibre. L’étude de la Science Chrétienne révèle la vérité pratique que le secours ne vient pas quand on essaie de rétablir un état d’harmonie disparu, mais lorsque se dissout le mensonge des sens matériels qui voudraient obscurcir la présence de l’harmonie ou lorsqu’on regarde à travers ce mensonge.

Jésus eut à faire face à de semblables illusions — par exemple, une main desséchée, un homme d’affaires enchevêtré dans une tractation ardue, un invalide de naissance. Mais le temps requis pour ce que nous nommons le rétablissement, ou la guérison, n’était qu’un moment pour Jésus. Sa conviction de la réalité présente de la perfection divine était pour lui tout aussi naturelle et spontanée que ma conviction que la montagne était encore à sa place en dépit de la brume. Le rétablissement de la matière n’était pas ce qui était exigé, mais une connaissance et un discernement clairs du fait véritable que rien n’avait changé.

Lorsque Jésus se trouva en face de l’homme à la main desséchée, nous pouvons être sûrs que sa pensée n’était pas embrumée par des spéculations telles que: depuis combien de temps la matière se consumait-elle ? Quelle maladie dévastatrice avait bien pu faire cela ? Était-il possible de rétablir petit à petit une main entière ? Au lieu de cela, il a dû pouvoir voir en un instant, avec la pénétration omnipotente de la Vérité, la domination de l’homme soutenue par Dieu et sa pureté, que le mépris du pharisaïsme ne pouvait toucher. Cette reconnaissance de la présence de la perfection de l’homme a immédiatement dissout la brume de la fausse croyance.

Jésus dit: « Étends ta main. » Luc 6:10; Ce que l’homme fit. Aucun laps de temps ne fut nécessaire pour restaurer la chair, parce que Jésus n’opérait pas avec la chair. Il n’opérait qu’avec des concepts spirituels — des idées — qui sont communiquées par l’Entendement, Dieu. Commentant cette remarquable guérison dans son livre Unité du Bien, Mrs. Eddy déclare: « Jésus n’avait besoin ni de cycles de temps, ni de cycles de pensée, pour amener à maturité l’aptitude à la perfection et ses possibilités. » Unité, p. 11; La conviction inébranlable de Jésus que seule la perfection, non l’imperfection, est présente, a dû être le fondement de son raisonnement et de la guérison inévitable. Ce raisonnement scientifique était toujours tendre, compatissant et aimant, parce que Jésus aimait l’homme spirituel que Dieu fit.

Puisque la perfection présente était le point de départ de Christ Jésus, cela doit être aussi le nôtre si nous voulons guérir. Y a-t-il une terre plate et une terre ronde occupant le même espace ? Non. La terre ronde est toujours présente, malgré l’illusion d’une terre plate. La terre ronde apparaît, non par quelque action créatrice, mais parce que nous voulons bien abandonner un faux concept. Le rétablissement est à la fois une apparition et une disparition. Mrs. Eddy nous rappelle ceci: « Quand les fausses croyances humaines se rendent tant soit peu compte de leur propre fausseté, elles commencent à disparaître. » Science et Santé, p. 252; L’Esprit s’exprime comme substance spirituelle, non pas comme matière, et la substance spirituelle est toujours présente, elle ne peut jamais être ni perdue ni restaurée, parce qu’elle est maintenue et soutenue comme étant l’évidence positive de l’Esprit.

Lorsque le sens mortel voudrait nous faire croire qu’un os a été brisé ou que la maladie est présente, la logique divine nous assure que la réalité spirituelle — la création de Dieu — est réellement présente, comme elle l’a toujours été; elle n’est jamais partie.

La Science Chrétienne, en accord avec l’enseignement et les guérisons de Jésus, n’est pas venue pour nous dire que l’os se soudera et que la matière malade se guérira. Alors, quelle est donc sa sublime promesse ? Que tout est bien. Cela ne signifie pas fermer les yeux et ignorer ce qui apparaît comme une imperfection physique, morale ou mentale. Le discernement, par la pénétration spirituelle, du divin maintenant et de la présence de la plénitude spirituelle rend possible cette position mentale en faveur de la perfection présente.

La Bible raconte comment le prophète Élisée était entouré par l’armée syrienne et que son serviteur était rempli de crainte et de désespoir. Élisée pria: « Éternel, ouvre ses yeux, pour qu’il voie. » II Rois 6:17; Élisée était déjà sûr que l’amour de Dieu englobe tout, et il était certain de sa propre sécurité. De la même manière, nous devons laisser la conscience de la réalité divine remplir notre pensée à un point tel que nous voyions l’univers animé des forces du bien, y compris l’endroit même qui semble rempli de la clameur du mal.

L’Entendement crée-t-il un homme ou un univers capables de tomber dans l’imperfection et que Dieu Lui-même doit rétablir ? Non, la Science de la création déclare que l’expression de Dieu par Lui-même ne vacille ni ne fluctue. Dieu est Principe, et la loi immuable du Principe maintient la cause et l’effet indivisibles et harmonieux d’une façon permanente. Voir que Dieu est infini et indivisible ne révèle rien dans la totalité de la création qui soit moins que parfait.

Les effets de la guérison par la Science Chrétienne apparaissent comme un rétablissement physique et des conditions améliorées. Si nous ne prions pas pour la restauration de la matière, alors pourquoi cette restauration apparaît-elle lorsque nous prions ? Pour la même raison fondamentale que la montagne se trouvait à ma fenêtre le lendemain matin. Dans la Science, les véritables faits de l’être sont toujours présents: nous ne prions pas pour qu’ils reviennent mais seulement pour ne pas être trompés par la brume de la vie dans la matière.

Lorsque les sens physiques nous opposent le barrage de leurs imperfections, il est tentant de souhaiter, ou même de prier pour que la matière malsaine retourne a son état antérieur de santé. Mais même la matière saine n’est pas ce que Dieu a créé, et la désirer, c’est désirer la limitation et la fausseté. Ressentez la vigueur des paroles de Mrs. Eddy lorsqu’elle écrit: « Donc ne perdons pas cette Science de l’homme, mais saisissons-la clairement; nous verrons alors que l’homme ne peut être séparé de son Principe parfait, Dieu, étant donné qu’une idée ne peut être arrachée de sa base fondamentale. Cette connaissance scientifique fournit la preuve évidente en soi de l’immortalité, et aussi la preuve que le Principe de l’homme ne peut créer un homme moins parfait que celui qu’il créa au commencement. Un sens matériel d’existence n’est pas le fait scientifique de l’être, tandis que le sens spirituel de Dieu et de Son univers est le sens immortel et véritable de l’être. » Écrits divers, p. 186.

Affirmer avec la certitude de la connaissance scientifique que l’état spirituel véritable et actuel de l’homme est inchangé, intact et présent, c’est la base de la prière du rétablissement. Vivre les qualités dérivées de Dieu qui donnent de l’énergie, tel l’amour désintéressé, la tendresse, l’humilité, la moralité, c’est les revendiquer comme exprimant dans une certaine mesure notre identité et la substance de notre être présent. La prière ne consiste pas à espérer la transformation de la mauvaise matière en bonne matière, mais elle est une conviction intime, profonde et joyeuse, de la totalité de Dieu; le remplacement des faux concepts de matérialité par la substance saine de l’Esprit, qui n’est jamais absent et jamais imparfait.

Soyez contents que votre montagne soit toujours là. Sa beauté et sa permanence n’ont jamais été modifiées par la brume.

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