Dans son emploi général le mot « intolérance » en est venu à désigner la bigoterie irraisonnée et insupportable, la répugnance à tolérer les opinions d'autrui. Comme tel, le terme « intolérant » est une étiquette qui, une fois attachée à une personne, adhère comme la glu. Toutefois peu de gens parmi ceux qui attachent cette étiquette prennent le temps de déterminer si l'on peut être intolérant de façon louable.
L'auteur du passage suivant en aperçoit les possibilités: « Loin d'exprimer trop d'intolérance, nous n'en manifestons pas suffisamment ! Car si nous désirons avoir un ouvrage bien exécuté, nous devons être intolérants à l'égard du travail bâclé. Si nous désirons avoir l'érudition, nous devons être intolérants à l'égard de l'ignorance. Si nous désirons avoir la beauté et la poésie, nous devons nous montrer intolérants à l'égard de la vulgarité. Si nous désirons avoir l'excellence en quoi que ce soit, nous devons être intolérants envers la médiocrité. » John J. Pullen, The Transcendental Boiled Dinner (Philadelphia: J. B. Lippincott Co., 1972), p. 51; La tolérance est la bonne volonté de supporter les choses. L'intolérance est le refus de supporter les choses. Il est nécessaire aujourd'hui que le courage chrétien s'engage en une campagne en faveur de l'intolérance scientifique.
La Science Chrétienne nous amène à refuser d'admettre la prétention que tout ce qui est dissemblable à Dieu peut exister même en tant que fausse croyance. La haine, la cupidité, la crainte, l'envie, la pénurie, la maladie, les accidents, la mort sont illégitimes. Ils n'ont pas de fondement dans le Principe divin et n'ont donc pas d'existence réelle. Grâce à l'étude de la Science Chrétienne, nous devenons conscients du statut spirituel pur et parfait de l'homme en tant qu'héritier de l'Amour divin. L'acceptation de ce statut spirituel parfait nous fournit une base scientifique pour revendiquer notre affranchissement de toutes les fausses caractéristiques que l'erreur voudrait attacher à la création spirituelle de Dieu.
Les erreurs de croyance peuvent être accueillies par un rejet immédiat et leur néant peut être reconnu clairement si nous sommes scientifiquement intolérants à leur égard et acceptons avec joie la totalité de l'Esprit. Nous pouvons refuser d'être privés de notre joie et de notre domination.
Être intolérant scientifiquement, c'est être conscient de l'intolérance du Christ à l'égard de tout ce qui est mal, de tout ce qui est dissemblable à Dieu, le bien; c'est ce que Jésus exprima quand il dit: « Arrière de moi, Satan ! » Matth. 16:23; La haine peut être instantanément rejetée, par exemple, quand on considère qu'elle n'est qu'une fausse prétention du magnétisme animal et qu'on ne lui donne aucune réalité. Le rejet scientifique de la haine ne consiste pas à tergiverser ou à transiger avec elle, à la craindre ou à la dorloter, mais à la détruire calmement en reconnaissant la totalité inaltérable, l'infinité de l'Amour toujours présent qui renferme tout, dans lequel il n'existe pas le moindre signe d'un opposé s'appelant la haine. Le Tout-en-tout connu en tant qu'Amour infini remplit complètement tout l'espace, et cela ne laisse aucune place pour quoi que ce soit de dissemblable — en fait, la totalité de Dieu exclut jusqu'à la croyance erronée qu'un opposé puisse exister. Ainsi est-on conscient de la nature curative et vivifiante de la totalité infinie de l'Amour.
Une insatisfaction intransigeante à l'égard de l'orgueil n'envisage l'orgueil que comme une erreur hypothétique de la fausse croyance mortelle, un aspect du faux concept de l'homme en tant que mortel, soit plein d'orgueil soit dénué d'orgueil. L'intolérance à l'égard de tout ce qui n'est pas le réel, basée sur une acceptation sans équivoque de la totalité de l'Amour, est une marque d'intolérance scientifique. Dans la mesure où la totalité de l'Esprit est comprise et acceptée, l'humilité apparaît. Cette qualité dérivée de Dieu, lorsqu'elle est entretenue, libère des traits mortels d'orgueil et d'arrogance.
Aujourd'hui, comme au temps de Jésus, l'orgueil et l'arrogance doivent être expulsés de notre pensée sur la base de leur néant. Cela fait, nous pouvons voir que la présence de l'Amour qui guérit tout n'a jamais été contestée. En même temps, la reconnaissance de la Vie, de la Vérité, de l'Amour toujours et partout présents, ainsi que leur manifestation bienaimée — l'homme pur que Dieu crée et maintient — bannit effectivement la croyance nommée orgueil orientée vers ce qui est mortel.
L'affranchissement de ce trait encombrant et désagréable qu'est la cupidité est accompli quand nous considérons la cupidité comme un concept erroné de la croyance mortelle à la réalité de la substance. La croyance mortelle voudrait définir la substance en fonction de choses, manquant ainsi complètement le but. Seul le penser matériel erroné pourrait entretenir la croyance mesmérique que la possession de choses matérielles constitue la richesse et que l'absence de telles choses constitue la pénurie. Le sentiment satisfaisant de la totalité de l'Amour nous amène à voir que seules les choses de l'Esprit sont présentes.
Dans l'intolérance scientifique est incluse la prise de conscience reconnaissante que tous les dons de Dieu appartiennent à chacune des idées spirituelles de Dieu. Puisque chaque idée individuelle possède déjà tout, il n'y a pas de place ou d'occasion où l'envie ou la cupidité puisse s'exprimer. Par conséquent dans la protestation scientifique à l'égard de la cupidité est comprise la conviction certaine et sereine que la substance spirituelle qui satisfait complètement et paisiblement ne peut faire défaut où que ce soit ou à quelque moment que ce soit. Il est immensément réconfortant de se rendre compte que le bien qui peut sembler faire défaut dans le concept matériel et faux des choses est déjà présent de façon abondante en tant que substance spirituelle, puisque Dieu est Tout-en-tout.
Pour chasser la crainte sommairement, il faut la voir comme simplement un faux sens mesmérique de l'absence de Dieu, le bien. L'Esprit infini, ce qui est toujours présent, peut-il jamais être absent ? Mrs. Eddy demande: « Si l'Esprit est tout et s'il est partout, qu'est-ce que la matière, et où est-elle ? » Science et santé, p. 223; L'intolérance scientifique nous pousse à poser la question: Si Dieu, le bien, est tout et partout, qu'est-ce que la crainte et où est-elle ? N'est-ce pas un fait que la crainte pourrait être considérée comme l'incapacité de reconnaître la totalité de Dieu, le bien ? Lorsque nous considérons la crainte de cette façon, nous voyons simultanément le remède de la crainte; et ce remède consiste à s'attendre à voir la totalité de Dieu et à la reconnaître, là même où la crainte semble régner, et à accepter la totalité de Dieu comme la seule et unique vérité de l'être. Le bannissement instantané refoule ainsi la crainte, qui voudrait prétendre être réelle, jusque dans les limbes du vide et du néant. La crainte ne peut se trouver nulle part dans la totalité de l'Amour. En vérité, « l'amour parfait bannit la crainte » I Jean 4:18;.
Et nous pouvons être tout aussi intransigeants avec l'envie. Si le mensonge appelé « envie » n'était pas enrayé et détruit, il voudrait nous persuader que nous sommes des mortels désavantagés, des mortels défavorisés. Alors l'apitoiement sur soi et la propre justification nous assiégeraient et nous pourrions bien nous trouver en mauvaise santé, insociables et peu aimants. L'envie peut et doit par conséquent être vue comme l'irréalité qu'elle est et sommairement réprouvée. Nous pouvons nier avec force ce mensonge appelé « envie » qui mettrait deux amis aux prises l'un avec l'autre et accuserait notre Père-Mère Dieu de favoritisme ! Le message du Père est: « Mon enfant... tu es toujours avec moi, et tout ce que j'ai est à toi » Luc 15:31;; ainsi vous et moi et nous tous sommes dotés d'une manière égale parce que l'homme ne possède pas seulement une part, mais la totalité de la largesse de Dieu par réflexion.
Comment pourrais-je vous envier puisque je possède déjà tout ? Ou bien comment pourriez-vous m'envier puisque vous avez déjà tout ? Mais nous avons besoin de connaître ce fait éternel et d'être conscients qu'aucune phase de l'erreur ne peut nous éloigner de la vérité de l'abondance inépuisable de Dieu pour nous tous, vérité toujours présente, libératrice et dispensatrice d'amour.
Christ Jésus donna un exemple de l'intolérance scientifique à l'égard de la mort en arrêtant le cortège funèbre à Naïn, en ressuscitant la fille de Jaïrus et en rappelant Lazare de la tombe. Et Mrs. Eddy nous assure: « Toute évidence matérielle de la mort est fausse, car elle contredit les faits spirituels de l'être. » Science et Santé, p. 584;
Nous pouvons certainement mettre fin à chaque suggestion de l'erreur que nous dénommons à tort nous-mêmes ou nos semblables. Nous pouvons résister puissamment à l'erreur qui s'attache à la pensée que nous entretenons d'un autre et, ce faisant, nous assurer que l'erreur ne peut s'attacher à la pensée que nous avons de nous-mêmes. « Tu ne porteras point de faux témoignage contre ton prochain. » Ex. 20:16; Voyons notre prochain non pas à travers la myopie de l'entendement mortel, mais de la façon dont nous savons que Dieu le voit — spirituel, libre, parfait, joyeux, utile.
A mesure que nous nous montrons scientifiquement et joyeusement intolérants à l'égard de toute fausse prétention que l'erreur présente, et que nous reconnaissons que Dieu nous a libérés de toute pareille prétention, une sorte de nettoyage mental a lieu. Les canaux de la pensée sont ainsi purifiés pour recevoir et entretenir la vérité fixée par Dieu en ce qui nous concerne, nous-mêmes, nos semblables et notre univers. La promesse suivante de Mrs. Eddy est alors accomplie: « Fixez votre pensée fermement sur les choses permanentes, bonnes et vraies, et vous les ferez entrer dans votre expérience dans la mesure où elles occuperont vos pensées. » Science et Santé, p. 261.
Quel accord y a-t-il entre Christ et Bélial ? ...
Quel rapport y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles ?
Car nous sommes le temple du Dieu vivant,
comme Dieu l'a dit: J'habiterai et
je marcherai au milieu d'eux ;
je serai leur Dieu,
et ils seront mon peuple.
II Corinthiens 6:15, 16