Dans la plupart de nos villes modernes on ne peut aller bien loin sans remarquer à certains signes que pour certaines personnes le temps passe pesamment: on voit des gens qui n'ont rien à faire qu'à passer le temps assis sur les bancs des jardins publics, qui tuent le temps, en attendant l'heure de rentrer chez eux, ou bien des files de gens recherchant les distractions et l'amusement que leur offrent les salles de jeux et autres centres d'attractions. Les réformateurs sociaux d'il y a un siècle s'étaient surtout efforcés de diminuer le nombre d'heures de travail; avec la perspective de la semaine de trente heures et l'avancement de l'âge de la retraite, il est maintenant évident qu'un excès de loisirs peut poser un problème tout aussi grave que le manque de loisirs.
Ce ne sont pas les moyens de passer le temps qui manquent aujourd'hui. Les industries des loisirs foisonnent et la télévision absorbe une part de plus en plus importante de la vie de chacun. Mais il existe un sérieux besoin de mieux stimuler l'esprit, besoin qui parfois ne semble guère être reconnu.
Un jour j'ai accepté un emploi qui s'avéra promptement être une impasse; il ne comportait pratiquement aucune responsabilité. Le seul avantage était que je faisais trois journées de douze heures pour bénéficier ensuite de trois jours de repos. Mais bientôt cela non plus ne m'apporta aucune satisfaction. Le sentiment de ne rien faire de valable dans mon travail ne manqua pas aussi de se manifester bientôt dans les trois journées que je passais à la maison, et je me sentais sombrer dans un état de paresse dépressive. Moins j'en faisais, moins je désirais en faire et plus j'étais mécontent. C'était grave pour le jeune homme que j'étais.
Connectez-vous pour accéder à cette page
Pour avoir le plein accès aux contenus du Héraut, activez le compte personnel qui est associé à tout abonnement au Héraut papier ou abonnez-vous à JSH-Online dès aujourd’hui !