Skip to main content Skip to search Skip to header Skip to footer

LA CONTINUITÉ DE LA BIBLE — PAUL, L'APOTRE MISSIONNAIRE

[Série d'articles destinés à montrer comment le Christ, la Vérité, fut progressivement révélé dans la Bible]

Milieu et origines de Saul de Tarse (1re partie)

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juin 1975


La vie et l'œuvre de Paul, qu'on appelle souvent de son nom hébraïque Saul, constituent un sujet qui, en importance, vient immédiatement après le ministère de Christ Jésus lui-même.

Les disciples directs de Jésus, Pierre, André, Jacques, Jean et les sept autres qui lui restèrent fidèles, ont joué un grand rôle dans la propagation de l'Évangile, « la bonne nouvelle » du christianisme, dans toute la Palestine et probablement en Asie Mineure, tandis que, selon la tradition, Pierre alla même jusqu'à Rome. Mais c'est Paul qui s'est acquis les nobles titres d' « apôtre missionnaire » et d' « apôtre des païens ». Cest lui plus que tout autre qui a présenté au monde païen les enseignements du Messie sous forme de religion universelle. C'est ainsi qu'en examinant ce qui a été dit de la société, ou église, des disciples de Jésus, après l'ascension de leur Maître — ces disciples pour lesquels les hommes d'Antioche, en Syrie, inventèrent le mot de « chrétien » qui à l'époque était un terme de mépris — un nom se détache distinctement de tous les autres, celui de Paul.

Au premier abord, cela peut paraître étrange et presque contradictoire. A Césarée de Philippe, le Maître interrogea ses disciples pour savoir qui les gens pensaient qu'il était. Les réponses varient: les uns le prennent pour Jean-Baptiste, d'autres croient qu'il est Élie, ou Jérémie, ou l'un des autres prophètes revenu sur terre. Lorsqu'il demanda aux disciples leur propre opinion, Pierre fit cette déclaration inoubliable: « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » et il entendit de la bouche du Messie cette déclaration remarquable: « Tu es Pierre, et... sur cette pierre je bâtirai mon Église » (voir Matth. 16:13–18; cf. Marc 8:27–29; Luc 9:18–20). On pourrait donc s'attendre, dans ces circonstances, à voir Pierre avoir le rôle principal dans la croissance de l'Église chrétienne, mais si, comme Jésus l'avait donné à entendre, la vérité que Pierre avait proclamée était la pierre sur laquelle son église devait être bâtie, la construction même sur ces fondations incomba principalement à Paul, qui, lui aussi, reçut une grande promesse: « Cet homme est un instrument que j'ai choisi, pour porter mon nom devant les nations, devant les rois, et devant les fils d'Israël » (Actes 9:15).

Afin de comprendre pourquoi Paul était si particulièrement indiqué pour être l'apôtre des païens, il est essentiel d'examiner un peu ses origines et son éducation. Lorsqu'il écrivit: « Je me suis fait tout à tous » (I Cor. 9:22), ce n'était pas par vaine gloire. Les influences marquant ses premières années ont été si diverses, si complexes qu'elles l'ont mis en contact non seulement avec les idées et les préjugés des Hébreux, mais également de ceux de nombreux peuples divers, notamment les Grecs et les Romains, chefs culturels et politiques du monde méditerranéen de son époque.

Il y a peu d'informations précises au sujet de ses parents et de sa famille, mais les possibilités sont intéressantes. Le latiniste Jérôme rapporte une tradition d'après laquelle les parents de Saul seraient venus d'une ville de Galilée nommée Giscala, et à la suite de guerres dans leur pays natal, ils se seraient enfuis à Tarse en Cilicie. Toujours de la même source, leur fils Saul serait en réalité né à Giscala, bien que ceci soit en contradiction avec l'énoncé d'Actes 22:3, où il dit qu'il est « né à Tarse ».

Giscala est située à environ quarante kilomètres à peine au nord de Nazareth et il serait intéressant que le Fondateur du christianisme et son premier apôtre missionnaire fussent tous deux de la même province galiléenne. Natif ou non de Palestine, le fait que Paul revendiqua par la suite être « Hébreu né d'Hébreux » (Phil. 3:5) suggère que ses parents venaient de là; car à cette époque, le mot « Hébreux » qualifiait les Juifs qui parlaient l'araméen, langue parlée en Palestine, plutôt que les Juifs helléniques chassés de ce pays longtemps auparavant et qui ne parlaient que le grec.

On ne connaît pas la date de naissance de Paul, bien qu'on parle de lui comme d'un jeune homme au moment du martyre d'Étienne (voir Actes 7:58). Il pourrait être né en l'an 1 de l'ère chrétienne, et dans ce cas, il serait de quelque cinq ans plus jeune que Jésus, dont la véritable date de naissance a été confirmée antérieure à ce que nous appelons l'an 4 avant l'ère chrétienne.

Paul avait au moins une sœur. Il est parlé d'elle vers la fin du livre des Actes; nous apprenons qu'elle vivait à Jérusalem et c'est son fils qui avertit l'apôtre du complot que trament certains Juifs fanatiques pour le mettre à mort (23:16). Dans Romains, Paul mentionne quelques « parents » — Andronicus et Junias, Hérodion et Lucius, Jason et Sosipater (16:7, 11, 21) — mais par « parents », il entend peut-être simplement ses compagnons hébreux.

Il est évident que Paul considérait Tarse comme sa ville natale, et même s'il était né en réalité en Galilée, il aurait probablement été trop jeune pour se souvenir de ce qui s'y était passé avant la fuite de ses parents en Asie Mineure.

Le contraste entre ces deux régions était considérable. Giscala était un petit village palestinien dont nous ne savons pour ainsi dire rien, mais c'était probablement une petite communauté juive typique. Tarse, d'autre part, était la capitale commerciale animée d'une région païenne connue sous le nom de Cilicie, bande de terre en Asie Mineure — environ quatre cent cinquante kilomètres de long sur quatre-vingts kilomètres de large — située entre les montagnes du Taurus et la Méditerranée. Paul allait en devenir le citoyen le plus célèbre, mais c'était une cité ancienne et bien connue avant l'époque de Paul.

Tarse était située sur une plaine riche et fertile, à environ quinze kilomètres de la mer, arrosée par le fleuve navigable Cydnus, qui apportait le commerce mondial à ses portes mêmes. Si Paul avait vécu un demi-siècle plus tôt, il aurait pu voir la reine Cléopâtre descendant la même rivière sur sa barque à la rencontre de Marc Antoine. Mais le fleuve servait encore à d'autres fins: on faisait descendre jusqu'à la Méditerranée les grands troncs en provenance des forêts du massif du Taurus, tandis que Tarse servait de débouché pour les riches produits d'Asie Mineure destinés à l'Italie et à la Grèce; les marchandises que ces dernières envoyaient en retour passaient également par Tarse. Tout ce commerce était si typique de la ville que des balles de marchandise figuraient même sur les pièces de monnaie. C'est dans cette ville riche et animée que le petit Saul passa son enfance.

Sous de nombreux aspects, c'était un milieu très différent du milieu familier à l'enfant Jésus dans la tranquille petite ville de Nazareth en Galilée. D'autre part, Jésus ne vivait qu'à quelques kilomètres de la plaine d'Esdrélon sur laquelle se déversait un flot constant de voyageurs suivant la route des grandes caravanes entre Damas et l'Égypte. Des collines surplombant son village natal, le Nazaréen peut avoir vu le trafic constant des caravanes de chameaux lourdement chargés, des hommes fortunés avec leur suite de serviteurs et les mendiants inévitables de l'Orient. Il a dû souvent descendre dans la plaine, se mêlant avec enthousiasme aux voyageurs et exprimant cet intérêt vital toujours en éveil, dont il a fait preuve, par exemple, envers les docteurs de la loi juive, lorsqu'il visita Jérusalem, « les écoutant et les interrogeant » (Luc 2:46). Il ressort de ses paraboles qu'il avait connaissance des activités des négociants et des riches qui entreprenaient de longs voyages, laissant leurs serviteurs administrer leur argent et leurs biens.

La vie de Paul à Tarse, au milieu du trafic constant et souvent peu scrupuleux de ses commerçants affairés, doit avoir de même fourni bon nombre des métaphores que l'on retrouve dans ses épîtres.

Pour découvrir plus de contenu comme celui-ci, vous êtes invité à vous inscrire aux notifications hebdomadaires du Héraut. Vous recevrez des articles, des enregistrements audio et des annonces directement par WhatsApp ou par e-mail. 

S’inscrire

Plus DANS CE NUMÉRO / juin 1975

La mission du Héraut

« ... proclamer l’activité et l’accessibilité universelles de la Vérité toujours disponible... »

                                                                                                                                 Mary Baker Eddy

En savoir plus sur le Héraut et sa mission.