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LA CONTINUITÉ DE LA BIBLE

[Série d'articles destinés à montrer comment le Christ, la Vérité, fut progressivement révélé dans la Bible]

La sainte Cène

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de décembre 1974


Selon Matthieu et Marc, l'événement qui suit l'onction de Jésus dans la maison de Simon à Béthanie, a lieu le jeudi, et Marc le décrit comme « le premier jour des pains sans levain, où l'on immolait la Pâque » (14:12). Ceci se réfère naturellement au sacrifice de l'agneau pascal qui devait avoir lieu cet après-midi-là, avant l'ouverture officielle de la fête, au coucher du soleil. Lorsque les disciples demandèrent à Jésus ce qu'ils devaient faire pour préparer la Pâque, il en envoya deux à la ville avec des instructions spécifiques. Ils rencontreraient un homme portant une cruche d'eau, qui les conduirait jusqu'à une certaine maison. Là, on leur montrerait la place d'honneur, une grande chambre haute, meublée et toute prête pour son usage lorsqu'il mangerait la Pâque avec ses amis.

Obéissant à ses instructions, les disciples le précédèrent à la ville et firent les préparatifs. C'est ainsi que, le soir étant venu, le Nazaréen et ses apôtres se réunirent pour ce repas mémorable qu'ils prirent ensemble à la veille de sa crucifixion. (Voir Matth. 26:17–20; Marc 14:12–17; Luc 22:7–14; cf. Ex. 12:1–28.)

La Pâque était un repas solennel; des préparatifs étaient nécessaires à cause des aliments et du vin de rigueur et du caractère religieux qu'il dénotait. Certains en ont conclu que le Maître connaissait l'hôte et qu'il avait déjà pris toutes les mesures préliminaires nécessaires, y compris le signe facilement reconnaissable, un homme portant une cruche d'eau, fait frappant dans un pays où cette tâche incombait aux femmes. Selon une tradition, cela se passait chez Jean Marc, fils d'une certaine Marie, et auteur du deuxième Évangile (cf. Actes 12:12). Quoi qu'il en soit, l'hôte s'était apparemment donné beaucoup de peine pour préparer cette pièce et la rendre confortable.

Tandis qu'ils étaient assis ensemble, nous dit Luc, le Maître leur parla de son désir de célébrer cette dernière Pâque avec eux avant sa crucifixion (voir 22:15). Il avait précédemment fait allusion à la trahison qui hâterait son arrestation et sa condamnation, mais maintenant il déclara clairement que le traître était l'un de ses propres apôtres. Jean rapporte ainsi cet épisode, le plaçant un peu plus tard dans la soirée: « Jésus fut troublé en son esprit, et il dit expressément: En vérité, en vérité, je vous le dis, l'un de vous me livrera. » Bouleversés, ils se tournèrent les uns vers les autres, même vers Jésus, pour savoir qui le coupable pouvait bien être.

En réponse à la question posée par le disciple « que Jésus aimait », le Maître dit qu'il allait tendre au traître un morceau de pain trempé de sauce et ainsi le démasquer. Les autres évangélistes décrivent l'incident d'une façon plus générale; Jésus indique simplement que le traître est l'un de ceux qui se trouvent à table (voir Jean 13:21–26; cf. Matth. 26:21–23; Marc 14:18–20; Luc 22:21–23). Pour inévitable que fût sa destinée, Jésus s'exclama (Matth. 26:24): « Malheur à l'homme par qui le Fils de l'homme est livré ! Mieux vaudrait pour cet homme qu'il ne fût pas né. » Puis Judas, par sa propre question: « Est-ce moi ? » montre bien que c'est de lui qu'il s'agit (voir verset 25).

Bien que les écrivains synoptiques portent quelques variantes dans le récit de ce repas, ils sont essentiellement d'accord quant au fait central. Selon saint Luc, Jésus « prit du pain; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna, en disant: Ceci est mon corps, qui est donné pour vous; faites ceci en mémoire de moi. Il prit de même la coupe, après le souper, et la leur donna, en disant: Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est répandu pour vous. » (Voir Luc 22:17–20; Matth. 26:26–28; Marc 14:22–24; cf. I Cor. 11:23–26.) Jean ne fait pas mention de cet événement d'une signification profonde, mais il en offre à une date antérieure, un parallèle assez proche, avec ces paroles de Jésus (6:56): « Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi, et je demeure en lui. »

Ce repas de l'alliance aurait désormais pour Jésus et ses disciples une nouvelle signification profonde. Néanmoins, selon saint Luc, une contestation s'éleva parmi les douze: « Lequel d'entre eux devait être estimé le plus grand ? » Cette rivalité semble les avoir empêchés de remarquer la déclaration alarmante de Jésus, à savoir que c'était là la dernière Pâque qu'il célébrait sur la terre avec eux. Les réprimandant gentiment quant à leur désaccord, il leur fit remarquer qu'ils ne devaient pas se conformer au concept de la préséance des rois des nations. Celui qui est le plus grand devait devenir comme le plus petit, et le plus important comme celui qui sert (voir Luc 22:24–27).

Jean nous fournit une illustration de Jésus lui-même donnant un exemple pratique de cette humilité: « Jésus, qui savait que le Père avait remis toutes choses entre ses mains, qu'il était venu de Dieu, et qu'il s'en allait à Dieu », se leva de table, et se mit à laver les pieds de ses disciples, tâche qui était généralement accomplie par des esclaves. Cela dut en effet sembler étrange à Pierre, et aux autres aussi sans doute, jusqu'au moment où Jésus déclara que cet acte était nécessaire pour avoir une part avec lui. L'impulsion de Pierre le poussa alors à l'autre extrême, et il s'écria: « Seigneur, non seulement les pieds, mais encore les mains et la tête. » Si celui qu'ils nommaient leur Seigneur et Maître, expliqua Jésus, pouvait leur rendre ce service, ils devaient certainement en faire autant les uns pour les autres. (Voir Jean 13:3–17.)

Dans leur consternation quant à l'identité du traître, les apôtres semblent n'avoir pas entendu, ou en tout cas, n'avoir pas compris, la réponse de leur Maître sur la signification du morceau de pain trempé qu'il passa à Judas. Lorsqu'il dit à Judas: « Ce que tu fais, fais-le promptement », ils ne comprirent pas ce qu'il voulait dire. Le traître disparut dans la nuit. (Voir Jean 13:26–30.)

Telles que les rapporte l'Évangile de Jean, après le départ de Judas, les paroles du Maître atteignent une nouvelle élévation d'inspiration et de tendre conseil: « Maintenant, le Fils de l'homme a été glorifié, et Dieu a été glorifié en lui... Mes petits enfants, je suis pour peu de temps encore avec vous. Vous me chercherez; et, comme je l'ai dit aux Juifs: Vous ne pouvez venir où je vais, je vous le dis aussi maintenant. Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avec de l'amour les uns pour les autres » (Jean 13:31–35).

Les onze qui restaient n'allaient pas s'abaisser jusqu'à trahir comme Judas, mais ils allaient probablement eux-mêmes faire preuve de déloyauté d'un moment à l'autre. Jésus les avertit que ce même soir, il serait pour eux tous « une occasion de chute » (voir Matth. 26:31). La loyauté de chacun de ses disciples serait mise à dure épreuve. Mais il ne les abandonnerait jamais; c'est d'ailleurs à ce moment-là, selon Matthieu, qu'il leur promit qu'après sa résurrection, ils se réuniraient en Galilée (voir 26:32). Et il désigna Pierre, disant, comme le rapporte Luc: « Simon, Simon, Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment. Mais j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point; et toi, quand tu seras converti, affermis tes frères. » Malgré toutes les protestations de Pierre quant à sa fidélité et son dévouement indéfectibles envers son Maître, il le renierait trois fois avant la fin de la nuit (voir Luc 22:31–34; cf. Matth. 26:31–35; Marc 14:27–31; Jean 13:36–38).

Avant de quitter la chambre haute et de se mettre en route pour Gethsémané, Jésus est décrit comme adressant à ses disciples ces paroles magnifiques et familières du quatorzième chapitre de Jean. Il s'agit en effet d'une bénédiction — un message de consolation et d'amour, de tendresse et de paix. Il allait lui-même bientôt les quitter, mais il leur enverrait un autre Consolateur qui demeurerait avec eux pour toujours. Et en concluant cette partie de son discours, il dit: « Levez-vous, partons d'ici. »

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