Un jeune homme abattu et dérouté en raison de la contestation, de la violence même, régnant effrénées chez ses camarades d'université qui ne pouvaient guère plus que les professeurs sympathisants lui en fournir une explication claire, se tourna finalement vers un étudiant, un Scientiste Chrétien, qu'il avait remarqué parce qu'il ne participait pas, semblait-il, à la confusion générale.
« As-tu trouvé les réponses à tout ce chambard ? » demanda-t-il.
« Peut-être pas encore, répliqua l'ami, mais je sais que les réponses justes existent, pour moi aussi bien que pour quiconque s'accroche à la vérité. »
« Quelle vérité ? »
Mon jeune ami Scientiste Chrétien admet qu'il ne savait trop comment répondre à cette question si directe, mais faisant un effort pour trouver les mots adéquats, il se rappela les paroles d'un énoncé fondamental de Science et Santé, dont l'auteur est Mrs. Eddy: « Tout est Entendement infini et sa manifestation infinie, car Dieu est Tout-en-tout. » Science et Santé, p. 468;
« C'est cette vérité-là, dit-il, et je me rends compte que ça marche. »
« Qu'est-ce que tu veux dire, ça marche ? »
« Eh bien, dans la mesure où je m'accroche au fait qu'il y a un Dieu, un Entendement, source de toute vie et de la véritable intelligence, et où j'identifie constamment ma pensée à cette source, je m'aperçois que certaines idées justes me viennent, qui me permettent d'éviter les erreurs que j'étais peut-être sur le point de commettre, ou d'en corriger d'autres que j'ai déjà pu faire. »
« Ainsi donc, tu crois que tu es tranquille ! » gronda l'autre.
« Absolument pas, il s'en faut ! Mais je ne cesse de tirer des leçons des erreurs que je continue de faire. Telle par exemple celle que j'ai commise l'autre soir: par curiosité, je m'étais rallié à une bande qui brisait à coups de pierres les carreaux de nos bâtiments scolaires, qui dégradait les murs et hurlait des slogans sans aucun rapport avec la réforme de l'enseignement ni avec l'élaboration de programmes mieux adaptés aux besoins du jour. Au lieu de cela, cette démonstration prenait un air de nihilisme qui aurait justifié une destruction totale, avant de prendre quelques mesures utiles en direction d'une réforme. »
« Bon, je commence à saisir. Mais j'aimerais bien en savoir davantage. »
Et en terminant la conversation, ils prirent date en vue d'assister ensemble, le mercredi suivant, à la réunion de témoignages d'une Église du Christ, Scientiste.
Mais oui, dans notre monde troublé où abondent les idéologies politiques, religieuses et sociales marquées d'antagonisme et souvent d'inimitié, les étudiants dévoués de la Science Chrétienne, quel que soit leur âge, apprennent peu à peu que la compréhension de la Vérité, Dieu, l'Esprit infini, et du fait qu'Il gouverne l'homme, vous apporte une paix intérieure et vous rassure. Ils sont reconnaissants des occasions qu'ils ont de communiquer cette paix à leur prochain. De leurs prières, ils soutiennent ces hommes et ces femmes qui, de par le monde, sont mus par leur amour envers Dieu, le bien, et envers leur prochain, quels que soient sa race, sa religion, son âge. Les étudiants de la Science Chrétienne sont en train d'apprendre qu'il n'est pas nécessaire de détruire le bien qui jusqu'ici s'est avéré utile, mais qu'ils peuvent le rendre, en l'identifiant à la source dont il découle, plus positif et plus efficace. Ils savent qu'à cette époque de mutation rapide il faut faire preuve de promptitude — se montrer prompt à encourager le bien en toutes circonstances et prompt aussi à abandonner les attitudes négatives, aussi bien que les moyens destructifs de tentatives de réforme. Ils reconnaissent que les méthodes de progrès brutales et cruelles ne font que le retarder ou le corrompre.
Les Scientistes Chrétiens savent la valeur que revêt une protestation honnête contre l'erreur sous n'importe quelle forme, mais ils ne perdent pas de vue que la protestation la plus utile est celle que l'on élève contre la supposition que l'homme est mortel et que, par conséquent, il est inévitablement la victime de ceux de ses semblables qui sont dépourvus de scrupules. Dans la mesure où ils demeurent fidèles à la vision que leur apporte la Science Chrétienne, ils adhèrent au fait suivant et le démontrent: l'homme, dans sa véritable condition, est l'image et la ressemblance de Dieu, l'Esprit, ainsi que le rapporte le chapitre inspiré sur lequel s'ouvre la Genèse, révélant et définissant le Principe créateur de l'univers.
Les Scientistes Chrétiens demeurent profondément conscients de l'action bienfaisante qu'exerce ce Principe créateur sur les affaires humaines, le reconnaissant comme le Principe de l'être sur lequel Jésus fonda, au cours de sa brève carrière terrestre, ses œuvres de guérison et de régénération. Jésus illustra le Principe et révéla le Christ, l'idée de Dieu rendue manifeste à la conscience humaine. Il a fait à ses semblables un legs extraordinaire. Il nous affirme ceci: « Je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais. » Jean 14:12;
Presque vingt siècles après, la Science de l'œuvre régénératrice accomplie par Christ Jésus devint scientifiquement applicable en tant que la Science Chrétienne; les preuves pragmatiques qu'elle a données de son efficacité, se sont avérées continues et incontestables. Jamais, plus qu'à l'époque révolutionnaire dans laquelle nous vivons, il n'y a eu plus grand besoin du discernement radical qu'apporte cette Science concernant les influences bonnes et mauvaises, tandis que les maux autrefois cachés sont amenés en surface et que les promesses de l'entendement charnel, ou mortel, vocifèrent. L'immoralité et la sensualité sont représentées comme normales, satisfaisantes et même inévitables. Et même dans les foyers où les membres de la famille, jeunes et moins jeunes, honorent Dieu, les attraits du monde souvent engendrent des désaccords.
Heureusement, on remarque toutefois que ceux qui s'accrochent avec persistance, quel que soit leur âge, à la vérité que Dieu est la source de tout amour permanent, de toute intelligence infaillible et de toute vérité, sont susceptibles de se voir récompensés par une vie heureuse au foyer, une activité éclairée marquée par la réussite, et une existence civique pleine d'utilité. Comme l'écrit Mrs. Eddy: « Cher lecteur: la droiture de pensée, de sentiment et d'action — l'honnêteté, la pureté et le désintéressement — observée dès la jeunesse, mène l'âge mûr au succès, à l'intellectualité et au bonheur. Bien commencer permet de bien finir, et c'est ainsi que l'on atteint à la Science de la Vie, démontrant la santé, la sainteté et l'immortalité. » The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 274.