La première fois que nous organisons quelque chose d'important ! Comment allons-nous relever ce défi qui se présente à nous: avec pondération, en nous y préparant calmement, ou bien avec une hâte et un souci effrénés ?
Si nous faisons preuve de sagesse, nous nous rendrons tout d'abord compte que nous avons le droit, et qu'il nous vient de Dieu, d'entreprendre tranquillement et avec assurance un projet digne d'intérêt et d'en élaborer les plans. Pour que cet événement soit un succès, nous suivrons le plan d'action que Paul nous indique quand il dit: « Par amour fraternel, soyez pleins d'affection les uns pour les autres; par honneur, usez de prévenances réciproques... Exercez l'hospitalité. » Rom. 12:10, 13; Nos projets se développeront sans accroc si nous surmontons la tendance à nous tourmenter, à nous presser et nous serons mieux à même d'offrir à tous une agréable soirée.
Un jour, je décidai de préparer tout un repas finlandais pour deux bons amis qui m'avaient témoigné beaucoup de gentillesse. J'allais leur servir toute la gamme des plats depuis le smorgasbord complet jusqu'au consommé de fruits froids, et tout cela sans la moindre compagne pour me faciliter la tâche ! Chaque jour, je téléphonais à mes amis pour leur annoncer un menu toujours plus raffiné et dans un moment d'enthousiasme, j'avais même allongé la liste de mes invités. Et le jour choisi presque arrivé, j'en vins à songer à ce que j'avais entrepris !
Qu'est-ce que j'avais fait ? Avais-je jamais pu prévoir tout le travail qui consistait à éplucher et à couper les victuailles en tranches et en dés comme l'exigeait un smorgasbord ? Ou bien les interminables courses en bicyclette pour trouver en ville les denrées nécessaires ? C'était incroyable ! Les corvées ménagères semblaient se multiplier et mon projet d'un dîner scandinave parfait reculait à l'horizon. Je n'allais jamais y arriver !
Le matin du jour où le dîner devait avoir lieu, quand je vis les montagnes de betteraves, de cornichons et de pommes à couper en dés, je me sentis saisi d'une véritable panique. Y arriverais-je à temps ? Serais-je trop fatigué pour faire la conversation ? Est-ce que... ?
« Halte ! me dis-je, va dans ton bureau, oublie tes betteraves et tes cornichons, assieds-toi et attends jusqu'à ce que tu sois tout à fait en paix. Alors cela s'arrangera tout seul. » Je fermai donc la porte, mis les pieds sur le bureau et puis, comme nous l'apprenons en Science Chrétienne, je me mis à écouter les directives venant de Dieu. Dieu est l'Entendement divin qui sait tout et l'homme est une idée que Dieu dirige et qui ne répond qu'à ce seul Entendement.
Comme je me tournais vers Dieu en prière, l'inquiétude et la tension cessèrent. Finalement, la pensée me vint: « “Tu dresses devant moi une table.” » Mais, bien sûr ! Je n'étais pas personnellement responsable de ce repas. Cette soirée allait être en réalité une expression d'amour, de gratitude pour de nombreuses gentillesses, de joie et de camaraderie. Aucun amoncellement de nourriture coupée et découpée ne pouvait créer ces qualités, car elles avaient leur origine en Dieu et je pouvais tout naturellement les exprimer.
Je me citai la phrase entière des Psaumes: « Tu dresses devant moi une table, en face de mes adversaires. » Ps. 23:5;
Quels étaient mes ennemis ? Je me mis à sourire: certainement pas les invités. Les ennemis étaient la crainte, la tension, la fatigue, le zèle; et ils étaient impuissants puisque c'était Dieu qui dressait la table.
Pourquoi, pensai-je, me sentir responsable à un tel point de la nourriture même ? Après tout, ce n'était certes pas la seule occasion qu'avaient mes invités de prendre un bon repas cette semaine-là ! C'était bien naturel que je désire offrir un dîner délicieux à mes amis, mais j'avais oublié qu'en réalité l'homme est soutenu par l'Esprit, non la matière. J'avais négligé le fond en faveur de la forme.
Et aussi, pourquoi étais-je si préoccupé à la pensée de faire la conversation ? Chaque invité n'amènerait-il pas à ce dîner sa propre expression d'amour et de joie ? Et n'allait-il pas s'asseoir à une table dressée avec amour ? Je pensai à l'interprétation spirituelle que Mrs. Eddy donne au Psaume vingt-trois: « [L'amour] dresse la table devant moi, à la vue de ceux qui me persécutent; [l'amour] oint ma tête d'huile; ma coupe déborde. » Science et Santé, p. 578; Que pourrait demander de plus un hôte ?
Le dîner fut un succès. En fait, il y avait longtemps je ne m'étais tant amusé. Et les vérités que j'appris à cette occasion me furent très utiles quelques mois plus tard quand trois membres de ma famille, d'âges très différents, vinrent passer trois semaines avec moi. Je n'avais que ma bicyclette et ma petite maison de campagne à mettre à leur disposition, mais les vérités dont j'avais pu prendre conscience lors du dîner à la scandinave s'avérèrent indispensables et firent de cette visite une occasion où chacun exprima la joie et l'harmonie.
Quand il nous arrive d'inviter des amis, nous pouvons nous rappeler l'exemple que donna Christ Jésus lorsqu'il nourrit sur la montagne cinq mille personnes au moyen des cinq pains d'orge et deux poissons (voir Jean 6:5–13). Le travail à faire ne l'effraya pas. Il pourvut au besoin de chacun avec calme et sans précipitation. Avant de préparer une soirée, il est bon de se rappeler les idées spirituelles qu'expriment ces mots de Mrs. Eddy: « Une fois encore, je vous écris: Affectionnez-vous aux choses d'en haut; aimez-vous les uns les autres; communiez dans un même esprit à la table de notre Seigneur. » Christian Science versus Pantheism, p. 14;
Si nous méditons ces pensées tandis que nous vaquons aux préparatifs, nous ne serons pas l'hôte que précède et qu'accompagne une pesante atmosphère de détails culinaires. Nous nous joindrons plutôt à nos amis avec en pensée cette recommandation de Paul: « Soyez... remplis de l'Esprit; entretenez-vous par des psaumes, par des hymnes, et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout votre cœur les louanges du Seigneur. » Éph. 5:18, 19.
