La révolte qui continue à se manifester parmi les étudiants dans les universités du monde entier est un défi porté au Scientiste Chrétien qui cherche à prouver que « toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu », Rom. 8:28; conformément aux assurances données par l'apôtre Paul aux chrétiens de Rome. Le Scientiste a un vif désir de percevoir clairement les raisons profondes du mécontentement et, après y avoir réfléchi dans un esprit de prière, de recommander des correctifs appropriés. Bien qu'il doive regretter la violence qui porte souvent préjudice aux manifestations d'étudiants, sachant que de tels moyens résolvent rarement les problèmes humains quels qu'ils soient, il peut comprendre avec bienveillance les raisons du malaise général dans l'enseignement.
Nous vivons à une époque où les valeurs économiques, technologiques et sociales changent. Si pour beaucoup de gens ces changements paraissent être de plus en plus d'ordre matériel, pour d'autres ils sont l'indice d'une saine chimicalisation mentale, faisant remonter à la surface ce qui est erroné, pour que cela soit finalement détruit par l'influence de la Vérité, comme la Science Chrétienne le révèle, en accord avec les enseignements de Christ Jésus.
Le domaine de l'enseignement est peut-être celui qui est le plus touché par l'agitation générale actuelle. Alors qu'une trop grande proportion des protestations est influencée par des idéologies politiques étrangères au monde dit libre — les nations dans lesquelles la liberté, l'égalité et la fraternité ont progressé lentement, mais de façon constante pendant ces derniers siècles — les protestations légitimes s'élèvent contre la stagnation et un contentement indolent envers un statu quo qui ne donne pas entière satisfaction.
Les jeunes, sentant leur avenir en danger, ont été les pionniers d'une révolte organisée. Bien qu'ils n'aient pas toujours défini clairement leurs buts, il devient plus évident que ce qu'ils contestent, ce sont des études qui n'ont plus de valeur pragmatique, une scolastique théorique mais indémontrable, et n'indiquant pas la source de la vraie intelligence. Des concepts de logique et d'érudition entièrement matérialistes ne laissent pas entrevoir la base spirituelle fondamentale, ou Principe, de tout ce qui existe réellement.
La Science Chrétienne nous donne une base démontrable sur laquelle nous pouvons poursuivre notre effort pour résoudre les problèmes actuels d'ordre culturel et éducatif. Mrs. Eddy écrit: « Tout ce qui présente l'apparence d'une idée gouvernée par son Principe donne à réfléchir. Par l'astronomie, l'histoire naturelle, la chimie, la musique, les mathématiques, la pensée remonte naturellement de l'effet à la cause.» Elle poursuit: « L'éducation de la bonne espèce est nécessaire. L'observation, l'invention, l'étude et la pensée originale élargissent les idées et devraient encourager la croissance qui fait sortir l'entendement mortel de lui-même, de tout ce qui est mortel. » Science et Santé, p. 195; Les sujets qui permettent à un étudiant de mieux exprimer ses talents individuels, de la littérature comparée et des techniques artistiques à l'automation, traitent à la dynamique et à l'automation, traitent également d'idées qui peuvent conduire la pensée de l'effet à la cause.
Le Scientiste Chrétien, qu'il soit étudiant ou professeur, dans les affaires ou de profession libérale, peut être grandement utile en définissant les buts et en calmant les remous de la chimicalisation mentale qui opère actuellement dans le monde. Mrs. Eddy déclare dans Science et Santé: « J'entends par chimicalisation le processus que subissent l'entendement et le corps mortels pendant que la croyance change d'une base matérielle à une base spirituelle.» p. 168;
Le Scientiste sait que toute inharmonie a sa source dans l'entendement charnel, que l'apôtre Paul définit comme « inimitié contre Dieu, parce qu'[il] ne se soumet pas à la loi de Dieu, et qu'[il] ne le peut même pas ». Rom. 8:7; Mrs. Eddy nomme cette prétendue mentalité entendement mortel. Elle définit cet entendement en partie comme suit: « Une croyance que la vie, la substance et l'intelligence sont dans la matière et qu'elles sont matérielles; le contraire de l'Esprit, et partant, le contraire de Dieu, ou le bien ». Science et Santé, p. 592.
Le Scientiste constate dans ses rapports journaliers avec autrui et dans sa pratique quotidienne que l'intellectualisme humain ne reconnaît pas la vraie source de l'intelligence, mais présume qu'elle est une possession personnelle. Un tel raisonnement peut être ostentatoire et il est souvent faussé, conduisant à des conclusions désastreuses. Le Scientiste cherche plutôt à exprimer son divin héritage de Vérité et d'Amour, qui régénère et guérit. Il démontre dans une certaine mesure la supériorité de la vraie intelligence qui s'identifie à sa source, l'Entendement, sur l'intellectualisme humain et ses abstractions. Il perçoit la possibilité d'un nouveau concept du monde, dans lequel l'entendement mortel peut être une fois pour toutes abandonné. Il entrevoit, en d'autres termes, le temps où l'entendement mortel et toutes ses erreurs et ses contradictions auront subi le processus pendant lequel « la croyance change d'une base matérielle à une base spirituelle » .
Bien des professeurs prennent conscience aujourd'hui du défi devant lequel ils se trouvent de reconsidérer la manière de présenter leurs sujets. Ils abandonnent la didactique conventionnelle pour la participation ou l'étude en commun. Un mot qui leur est familier est le terme «dialogue ». Il existe des preuves que même dans les pays qui s'attachent à leurs traditions culturelles classiques et sont peu disposés à se demander si elles sont toujours valables, les étudiants aussi bien que le corps enseignant perçoivent dans une certaine mesure que « tout ce qui présente l'apparence d'une idée gouvernée par son Principe donne à réfléchir ». Et ce progrès ouvre assurément de nouvelles perspectives à l'accomplissement dirigé par Dieu.