Cette prophétie de Christ Jésus: « Vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres: gardez-vous d'être troublés, car il faut que ces choses arrivent... Celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé » Matth. 24:6–13; lance, à l'adresse de chaque chrétien, une invitation à l'effort en même temps qu'un appel joyeux au devoir.
Comment pouvons-nous nous garder « d'être troublés » par la fausse évidence de la discorde et du désordre si apparente dans le monde aujourd'hui ? C'est en reconnaissant, dans un esprit de prière, la souveraineté absolue et incontestée de l'Entendement divin que nous pouvons jouer un rôle important en vue d'abréger les jours d'inquiétude universelle. Le règne de la Vérité immuable est un règne de justice et d'harmonie et reconnaître ce fait précipite l'erreur vers sa fin inévitable, le néant.
La réponse aux prétentions qu'il y a des injustices et des heurts ne se trouve pas tellement dans des sentiments forts en matière politique autant que dans le fait de nous tourner calmement vers Dieu en Le reconnaissant comme étant la puissance créatrice incontestée, gouvernant l'univers. Nos prières spirituellement éclairées sont indispensables pour la paix du monde; cependant, il ne faut pas permettre à un élément d'émotivité, à la physicalité ou à l'anxiété de venir en diminuer l'efficacité.
Si nous injections dans notre attitude mentale le trouble et l'agitation, il nous sera impossible d'éjecter le mal de nous-mêmes et du monde. Nous devrions pouvoir dire avec le Psalmiste: « J'ai cherché l'Éternel, et il m’a répondu; il m’a délivré de toutes mes frayeurs. » Ps. 34:5;
Nous entendons fréquemment dire: « Si seulement nous pouvions nous débarrasser des personnes déterminées à être autoritaires et tyranniques, la paix universelle que l’humanité désire si ardemment serait plus près de sa réalisation. » Cependant, grâce à notre compréhension de la Science Chrétienne nous voyons que nous pouvons atteindre la paix non pas seulement en écartant certaines personnes, mais en détruisant la cause impersonnelle de la discorde. La malice, l’injustice, le despotisme sont de faux états de pensée venant de l'entendement mortel — c'est-à-dire une intelligence fictive opposée à Dieu. La cause des maux dont souffre le monde est la croyance persistante dans la puissance du mal. Le bien seul est réel. Le prophète Ésaïe nous dit: « Tournex-vous vers moi, et vous serez sauvés, vous tous qui êtes aux extrémités de la terre ! Car je suis Dieu, et il n'y en a point d'autre.»
Nous sommes parfois tentés de nous considérer comme des victimes de discordes et de malentendus personnels, assujettis à l'autorité despotique d'autrui. Nous nous laissons hypnotiser par le mensonge que le mal est incarné en telle ou telle personne dont l'ambition insensée et la soif démesurée de pouvoir finiront par nous écraser totalement. A moins qu'elle ne soit reconnue comme irréelle et corrigée de manière radicale, cette suggestion semble se répandre comme le pollen errant, et peut alors avoir comme conséquence l'inharmonie sous forme de tension et de maladie physique. Le mal n'est jamais une personne; il n'est qu'une simple suggestion. Il est intéressant de noter que le terme « personne » vient du mot latin persona désignant le masque utilisé par les acteurs pour personnifier le rôle qu'ils jouent. Le fait de démasquer l'erreur comme étant irréelle, comme le néant impersonnel qu'elle est, chaque jour et à chaque heure, nous permet de la dépouiller de toute prétention au Pouvoir.
Mrs. Eddy écrit dans Science et Santé: « A mesure que la pensée humaine passe par différentes phases de douleur consciente et de consciente absence de douleur, de chagrin et de joie, — de la crainte à l'espérance et de la foi à la compréhension, — la manifestation visible sera finalement l'homme gouverné par l'Ame, non par le sens matériel. Reflétant le gouvernement de Dieu, l'homme se gouverne lui-même. » Science et Santé, p. 125; C'est dans la mesure où nous nous défendons contre les fausses prétentions qu'il y a inquiétude et peur universelles que nous pouvons contribuer à la destruction du mal et attendre avec confiance l'inévitable victoire de la justice. A mesure que nous-mêmes vivons de manière plus active les qualités divines, nous découvrons que nous reflétons le gouvernement infaillible de l'Entendement, la parfaite maîtrise du Principe, la sérénité sans effort de l'Amour, la vitalité de la Vie, l'intégrité de la Vérité, la perfection de l'Ame et l'indestructibilité de l'Esprit.
Un jeune étudiant appela un jour un praticien de la Science Chrétienne et lui demanda de l'aide; il souffrait beaucoup et il n'arrivait plus à gouverner son corps, et de plus, il ne pouvait pas penser clairement. Es se tournant vers Dieu en prière le praticien comprit intuitivement que le patient s'était laissé bouleversé par les événements mondiaux et qu'il en était plein de crainte. Il indiqua au jeune homme que les prétentions obscures et pleines de mauvais présages de l'entendement mortel l'avaient aveuglé à l'Amour toujours présent et au droit qu’il possédait de façon innée de se gouverner lui-même. Ce dont il avait besoin en réalité c’était d’arracher le masque d’un concept personnel et restreint de lui-même et de ses semblables. C’était là son rôle primordial.
Praticien et patient considérèrent ensemble la valeur inestimable de ces paroles de Mrs. Eddy: « N’entendez-vous pas de tous les côtés parler du modèle imparfait ? Le monde le présente continuellement à vos regards. Il en résulte que vous vous exposez à copier ces modèles inférieurs, à limiter votre œuvre de vie, et à adopter dans votre expérience les contours anguleux et la difformité des modèles en matière » p. 248; et un peu plus loin, parlant des modèles parfaits qu’il nous faut suivre, elle ajoute: « Que le désintéressement, la bonté, la miséricorde, la justice, la santé, la sainteté, l’amour — le royaume des cieux — règnent au-dedans de nous, et le péché, la maladie et la mort diminueront jusqu’à ce qu’ils disparaissent finalement. »
A peine quelques minutes s’étaient-elles écoulées après cette conversation que le jeune homme était complètement guéri. Il s’habilla et plein de joie se rendit à son église filiale pour la réunion du mercredi soir où il témoigna du pouvoir curatif rapide et efficace de la Science Chrétienne.
Les nations ne sont que des composés des mentalités de leurs citoyens. Dans la mesure où les pensées changent « de la crainte à l’espérance et de la foi à la compréhension » la moralité, la santé et le bonheur universels seront plus généralement répandus et le fait que le gouvernement parfait de soi-même est à la portée de chacun sera plus évident.
« Il y avait une petite ville, avec peu d’hommes dans son sein; un roi puissant marcha sur elle, l’investit, et éleva contre elle de grands forts. Il s’y trouvait un homme pauvre et sage, qui sauva la ville par sa sagesse. » Eccl. 9:14, 15. Si la sagesse d’un seul homme peut sauver une ville, les prières éclairées de la chrétienté ne peuvent-elles pas aider le monde à commencer à marcher dans la voie de la paix ?
Chacun de nous est une expression indispensable de Dieu, le bien infini. Dans la mesure où chacun de nous se discipline et qu'il revendique ses droits à un gouvernement juste, équitable, basé sur la totalité de Dieu, nous verrons la liberté et la bonté se manifester dans notre existence et dans le monde. Chaque jour et chaque heure il nous faut vaincre la peur par l’amour, le préjugé par la fraternité, et la discorde par l’harmonie de l’être. Ainsi, notre vie même par sa qualité sera une prière efficace pour la paix. Quelqu’un pourrait dire: « Je me sens si peu de chose, si insignifiant. Je ne suis pas capable de remplir mon rôle. » Il est bon de se rappeler qu’en réalité nous sommes l’expression même de l’être de Dieu; par conséquent, toute la puissance de l’omnipotence est là pour donner forme à notre rôle primordial.