Christ Jésus indiqua que bien écouter comportait bien davantage que simplement entendre des sons provenant d'une origine matérielle. Il dit de certains qui l'écoutaient: « En entendant ils n'entendent ni ne comprennent. » Mais s'adressant à ses disciples, il ajouta: « Mais heureu [ses] sont... vos oreilles, parce qu'elles entendent ! » Matth. 13:13, 16;
Bien écouter est un art en soi. Il comprend des qualités telles que le calme, l'humilité et la docilité à s'instruire. Celui qui écoute attentivement ne s'enferre pas dans ses opinions. Il accueille volontiers les idées nouvelles. Son esprit est libre de notions préconçues qui tenteraient de le rendre sourd à des points de vue neufs.
Si bien écouter est chose importante pour le progrès et l'harmonie des affaires humaines, elle l'est encore bien davantage pour l'étude et la pratique de la Science Chrétienne. Cette Science enseigne que Dieu est toujours en train de parler à Ses enfants, Ses idées, leur communiquant constamment l'harmonie, l'inspiration, la sagesse. Pour les sens matériels la voix divine est inaudible, mais elle peut se faire entendre à mesure que l'agitation de la pensée mortelle se calme et que l'on atteint à la tranquillité du sens spirituel. Mrs. Eddy écrit dans Science et Santé: « Nous entendons l'Esprit, Dieu, lorsque les sens se taisent. » Science et Santé, p. 89;
Où donc est la voix de Dieu ? Nous parvient-elle de loin ? Faut-il que nous fassions de grands efforts pour l'entendre ? Non pas; elle est aussi proche de nous que notre propre pensée, car si nous faisons suffisamment preuve de calme et d'humilité, les messages de l'Entendement jailliront dans nos pensées. Il fallut que le prophète Ésaïe apprenne cela. Il découvrit que Dieu ne parlait pas au moyen du tumulte des phénomènes matériels mais au moyen du « murmure doux et léger » I Rois 19:12; de la perception spirituelle.
Vraiment écouter, c'est une forme de prière qui reconnaît la présence de Dieu et l'unité de l'homme avec Lui en faisant tout d'abord taire la clameur de la volonté personnelle et d'un comportement péremptoire. Science et Santé nous dit: « Pour pénétrer au cœur de la prière, il faut que la portes des sens trompeurs soit fermée. Les lèvres doivent être muettes et le matérialisme doit se taire, pour que l'homme puisse avoir audience de l'Esprit, le Principe divin, l'Amour, qui détruit toute erreur. » Science et Santé, p. 15;
Ce n'est pas en un instant que l'on acquiert le talent d'écouter spirituellement. Il ne vient qu'à la longue, avec beaucoup de patience et de discipline de soi. Il faut que l'on apprenne à maintenir sa pensée paisiblement et sans relâche sur les faits spirituels de la création, sur la reconnaissance que Dieu, l'unique Esprit, est le Principe divin de l'être de chacun. Alors l'égotisme personnel, avec son agitation, diminue progressivement, et l'on prend intensément et profondément conscience de l'unité de l'homme avec l'Ame, ou Ego, infiniment paisible.
Au cours du processus qui consiste à apprendre à écouter, il se peut que l'ont trouve que l'entendement mortel ou charnel tient tête. Peut-être veut-il écouter ses propres pensées et demeurer préoccupé de ses propres concepts. Mrs. Eddy donne à cette influence erronée le nom de magnétisme animal. Cette influence essaie d'étouffer la voix de Dieu en entraînant la pensée humaine sur d'autres tangentes mentales. En causant des extrêmes d'excitation tumultueuse ou de torpeur somnolente, elle amène une croyance à un état de surdité à l'égard de l'inspiration réelle.
Quand quelqu'un doit y faire face, il lui faut voir cette condition mentale comme une suggestion impersonnelle, comme ne faisant nullement partie de sa véritable conscience. Il lui faut, calmement et fermement, en nier les prétentions, et puis, paisible et sans peur, revenir mentalement à son poste d'écoute, à sa communion avec l'Amour divin. S'appuyant sur son expérience à la fois vaste et pratique, Mrs. Eddy écrit: « Quand l'erreur cherche à faire entendre sa voix au-dessus de celle de la Vérité, laissez le “murmure doux et léger” produire les phénomènes de Dieu. » The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 249;
La Science Chrétienne enseigne que la maladie n'est pas une condition physique mais plutôt le résultat, en surimpression sur le corps, d'un penser mortel chaotique. Il suffit parfois, pour obtenir une guérison, de l'harmonie mentale qu'apporte le simple fait d'écouter dans un esprit de prière, qu'apporte une communion paisible avec l'Amour divin. En d'autres occasions, quand la maladie paraît tenace, il faut écouter Dieu longtemps et avec persévérance de manière à découvrir l'état mental latent qui est à l'origine du mal, et à connaître la vérité spécifique essentielle à sa guérison.
Christ Jésus fut à la fois celui qui, de tous temps, accomplit les plus sublimes guérisons et aussi qui écouta le plus remarquablement. Le caractère spirituel de sa pensée le maintenait à l'unisson avec la voix de l'Entendement et l'assurait de l'omnipotence et de l'omniprésence divines. Il dit: « Selon que j'entends, je juge; et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. » Jean 5:30. Dans la pensée du Maître il n'y avait pas de réserves matérialistes, pas de mobiles égoïstes, rien qui pût entraver la communication existant entre Dieu et Son Fils bien-aimé.
Et ce fut aussi l'humilité et l'amour désintéressé qui, en pensée, rapprochèrent Mrs. Eddy de Dieu à ce point qu'elle devint le scribe par lequel II se révéla à cet âge. L'Entendement divin s'exprimait, et elle, elle était l'auditrice attentive prête à écouter et à consigner le Verbe de Vie.
Revendiquons donc ce droit d'aînesse qui est le nôtre et qui nous maintient en communion constante avec la source de notre être. En tant qu'idées spirituelles nous sommes perpétuellement à l'unisson avec l'Entendement divin en qui nous vivons. En tant que fils de Dieu nous avons, à jamais, le privilège d'entendre ce que l'Entendement communique. Écouter ainsi, avec un sentiment de sérénité et de docilité, nous aidera à démontrer ce fait ici même et maintenant.
