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La discipline spirituelle de soi-même: un refuge contre le péché

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de février 1971


« Il y aura là un chemin frayé, une route. » Ces paroles tirées du chapitre 35 d'Ésaïe revêtirent un jour pour moi une signification toute particulière.

Une amie et moi, nous étions parties en promenade. Il faisait chaud et poussiéreux sur cette route de campagne et nous nous étions engagées dans un chemin forestier envahi par la végétation et qui, sous peu, disparut complètement. Devant nous s'ouvrait la forêt sans l'ombre visible d'un chemin. Mais tout nous invitait à aller de l'avant, la fraîcheur des ombrages, le soleil qui jouait dans la cime des arbres, le tapis de mousse et d'aiguilles de pins odorants. Tout nous amusait, même notre pénible marche en avant dans les broussailles touffues. On trouvait un peu partout des petites traces qui disparaissaient aussitôt. De temps à autre l'une de nous deux remarquait: « Tiens, souvenonsnous de cela comme point de repère pour le retour. »

Mais nous n'eûmes pas l'occasion de revenir sur nos pas. Bientôt tout sens de direction nous avait abandonnées. Nos efforts à droite aussi bien qu'à gauche n'aboutissaient nulle part. Et le soir commençait à tomber. Enfin la jeune Scientiste Chrétienne que j'étais alors s'arrêta tranquillement pour prier, tandis que sa camarade allait de l'avant. Je me sentis envahie d'un grand calme, et les paroles d'Ésaïe citées plus haut me revinrent avec une paisible conviction. Une inspiration spirituelle m'intima la direction qu'il fallait suivre. Mon amie continuait ses vaines recherches, mais tout en avançant nous demeurions à portée de voix. Enfin je me trouvai pratiquement bloquée par une barrière d'aulnes enchevêtrés; mais ayant lutté à travers l'obstacle je m'écriai: « Il y a une route... une route ! »

Il y avait une route en effet, une route étroite, dépourvue de toute indication, sans aucune maison à l'horizon, mais une route pleine de promesses assurément. D'un cœur reconnaissant nous nous unîmes en prière; puis ayant pris à gauche, nous aperçûmes bientôt dans le lointain la silhouette d'une maison qui nous était familière.

En repensant à cette expérience je compris clairement que la discipline de soi-même nous eût en premier lieu évité une promenade aussi risquée, nous en épargnant ainsi l'expérience. Et je compris de même que sans cette discipline, une fois trouvé le moyen d'en sortir, nous aurions pu nous égarer à nouveau.

Donc, la discipline de soi-même, qu'est-ce au juste ?

Fascinés par un faux sens de sécurité et de plaisir, recherchant la satisfaction et la plénitude dans la matérialité au lieu de la spiritualité, les mortels avancent à tâtons dans un lieu sauvage et désert. Mais le prophète Ésaïe avait prévu le jour où « il y aura là un chemin frayé, une route, qu'on appellera la voie sainte; nul impur n'y passera; elle sera pour eux seuls; ceux qui la suivront, même les insensés, ne pourront s'égarer ». Ésaïe 35:8;

Christ Jésus dit: « Je suis le chemin, la vérité, et la vie. » Jean 14:6; C'est en ces termes qu'il se référait à la divinité de sa mission et qu'il définissait le Christ. Il savait qu'à moins d'être sauvés du péché, les hommes ne pouvaient être sauvés de la crainte et de la maladie, de l'entêtement et de la misère. Il savait que Dieu est Esprit, et qu'il n'y a qu'un seul Esprit, sans égal, sans opposant. La totalité de l'Esprit excluait l'existence de la matière. Il manifestait une obéissance implicite au Premier Commandement. Il annulait ainsi la loi physique, il dépouillait le sens matériel de sa prétention de vraisemblance, et la matière de sa prétention d'intelligence. Il exigeait de ses disciples qu'ils fussent purs et obéissants. Il dit: « Il faut que vous naissiez de nouveau. » 3:7;

Il est significatif qu'après la glorieuse révélation qu'il eut de sa filiation à Dieu, il eut alors à faire face à ce qu'on appelle communément la tentation dans le désert. Ne serait-ce pas que peut-être avant de s'embarquer dans son glorieux ministère, il comprit qu'il lui fallait faire face aux machinations du mal, ou magnétisme animal, et les dénoncer ?

La première tentation à laquelle il eut à faire face, c'était le mensonge prétendant que la vie tire sa subsistance, sa satisfaction, de la matière, et qu'il pouvait mettre à profit sa compréhension de Dieu pour obtenir ce qui matériellement comblait les sens. La deuxième, qu'il pouvait commettre n'importe quelle audace de son choix, puis se servir de sa compréhension spirituelle pour se mettre à l'abri des résultats. La troisième, que par le mesmérisme, l'hypnotisme ou la force de volonté, il pourrait obtenir tout ce qu'il désirait, faire tout ce qu'il voulait et voir le monde entier à ses pieds.

Le fait que Jésus rejeta totalement ces fausses prétentions du magnétisme animal provenait de la discipline spirituelle qu'il s'était imposée, discipline qui décelait l'erreur, la jugulait (la réduisait à néant, prouvant ainsi qu'elle était impuissante à l'influencer) et qui posa ainsi les fondements de l'œuvre triomphale de sa vie.

Il fallut pareillement que Mrs. Eddy examinât attentivement la façon dont le magnétisme animal opère et qu'elle le dénonçât. La Science Chrétienne se présenta à elle comme une glorieuse révélation de la nature et du caractère de Dieu. Elle lui permit de voir qu'un Dieu qui est le bien infini ne pouvait pas créer le mal; que Dieu, l'Amour omnipotent ne pouvait pas envoyer l'affliction, ni la Vie éternelle s'exprimer dans la mort, ni le pur Entendement engendrer le désir ou la capacité de pécher.

Le pouvoir spirituel et curatif de cette révélation apporta la preuve qu'elle était authentique. Et Mrs. Eddy fut remplie de joie à l'idée de partager avec le monde entier la gloire de la totalité de Dieu. Mais elle vit bientôt que le monde refusait cette révélation. Sa famille, ses amis la traitèrent avec dédain, certains de ses élèves la trahirent, elle se trouva en butte aux attaques, à la dérision. Alors elle sentit qu'il lui fallait connaître la raison de cette opposition. En découvrir la source. Elle raconte que le fait de la totalité de Dieu avait spontanément inondé sa conscience, mais qu'il était ardu d'exposer l'erreur. Pourtant, si elle ne s'y était pas astreinte, l'œuvre de toute sa vie fût demeurée incomplète et l'humanité serait restée dans les ténèbres, inconsciente de l'erreur qui la leurrait. Elle s'imposa comme le Maître une discipline lui permettant d'affronter la tâche qui l'attendait.

Citant le deuxième chapitre de la Genèse, elle écrit dans Science et Santé avec la Clef des Écritures: « “Une vapeur montait de la terre.” Ceci représente l'erreur comme sortant d'une idée du bien sur une base matérielle. » Science et Santé, p. 546; Elle vit qu'il y a dans toute conscience humaine un désir inhérent de bien, mais que l'idée du bien s'appuyant sur une base matérielle est le diabolisme qui rejette la vérité et d'où découlent les injustices, le crime, les conflits raciaux, les inégalités sociales et civiles, la désobéissance individuelle. L'idée du bien émanant d'une base matérielle est l'erreur qui obscurcit la vision du genre humain.

Le dualisme est la racine du péché. C'est la croyance que le Dieu unique et infini a un opposé, qu'il existe donc deux pouvoirs: Dieu ou le bien, d'une part, et le mal, d'autre part, travesti sous l'aspect du bien et plus puissant que lui. Ce mensonge est le magnétisme animal que la Science démasque et détruit. La mauvaise pratique mentale, la pratique erronée, constitue son modus operandi. La suggestion mentale agressive est l'outil qu'il emploie de manière à inciter les mortels à des sentiments et des actes contraires à leur nature supérieure. Puisque le magnétisme animal, autrement dit l'entendement mortel, prétend agir de façon ininterrompue, la vérité spécifique qui en vient à bout est le fait que le bien est toute action. Et ceci peut se prouver.

De nos jours, bien des gens, comme nous nous étions perdues dans la forêt, se sont égarés dans un désert enchevêtré dont le point de départ est « une idée du bien [s'appuyant] sur une base matérielle ». A la recherche du bien, ils s'enfoncent de plus en plus dans cette étendue sauvage. Chacun d'entre nous désire le bien, mais il y en a peu qui en comprennent la vraie nature et qui acceptent d'adhérer à ses règles. Les formes « délicieuses » du magnétisme animal sont plus subtiles que celles qui sont manifestement méchantes. La suggestion mentale agressive attire ses victimes par la croyance que l'on trouve le plaisir dans le péché, le profit dans le vol, l'amour en un sens de possession personnel et la force dans l'exercice de la volonté humaine. Ces pistes où l'on ne relève aucune trace aboutissent tout comme elles commencent, dans la frustration. Un honnête désir de bien, une faim spirituelle, constitue la prière qui libère.

Ce n'est pas en excusant le péché que Dieu le pardonne, mais en le détruisant. Le pécheur ne crée pas le péché, mais le péché ou entendement charnel qui se crée soi-disant lui-même, crée le pécheur, et l'un n'existe pas sans l'autre: voilà un point important dans la théologie de la Science Chrétienne. Par conséquent la destruction du péché, autrement dit le pécheur, n'atteint pas l'homme mais elle met l'homme réel en lumière, dans toute la réalité, la royauté de son être qui incarne la pureté, la noblesse, la force et la splendeur.

Le magnétisme animal agit aussi bien en tant que mesmérisme collectif qu'en tant que faute morale individuelle. Il prétend à la force du nombre et agit en tant que contagion mentale s'abattant sur les nations, les peuples, les races, les foyers. Mais c'est dans le rapport qui unit individuellement l'homme à Dieu que nous trouvons le moyen d'y échapper et la sécurité véritable.

La Science Chrétienne éveille l'individu à l'héritage de liberté que Dieu lui lègue. Elle communique à chacun une aptitude à déceler les traquenards de l'entendement mortel, à se défendre contre la suggestion mentale agressive, à résister à la tentation, à se libérer de l'esclavage du péché que l'on s'impose soi-même. Les moyens de défense dont il dispose consistent en une vigilance continuelle et dans la force qui résulte d'une compréhension de Dieu bien cultivée, compréhension née d'une profonde sincérité et obtenue grâce à la prière et à l'étude quotidienne de la Bible et des écrits de Mrs. Eddy. Le Scientiste Chrétien doit être constamment revêtu de son armure. En défendant son innocence, il jette les bases de ce qui lui permettra de contribuer avec bonheur et avec succès à pourvoir aux besoins du monde.

Mrs. Eddy, dans un passage de Science et Santé d'une rare beauté, écrit ceci: « L'Entendement divin qui fit l'homme maintient Sa propre image et ressemblance. L'entendement humain s'oppose à Dieu et doit être dépouillé, ainsi que le déclare saint Paul. Tout ce qui existe réellement est l'Entendement divin et son idée, et dans cet Entendement l'être intégral est révélé harmonieux et éternel. » p. 151. Le mot « maintenir », d'après ses racines, signifie « tenir en main, saisir ». Il implique non seulement une idée de sécurité, mais de maintien d'une norme et d'une continuité de subsistance, d'action, de protection tutélaire, de tendre sollicitude et d'amour.

Et le passage continue en ces termes: « Le chemin étroit et resserré, c'est de voir et reconnaître ce fait, céder à cette puissance, et suivre les intuitions de la vérité. » Qu'importe si tout d'abord le chemin paraît en effet étroit et resserré ? A mesure que se détacheront nos entraves mentales, il deviendra plus large. Nous nous rendons compte qu'il faut non seulement voir le fait spirituel, c'est-à-dire le discerner intellectuellement, mais encore le reconnaître et l'accepter de tout notre cœur et sans réserve. Il nous faut céder au pouvoir de la Vérité, le Principe divin qui est l'Amour. Céder n'est pas toujours chose facile. Cela demande de l'humilité, de la patience, de l'obéissance, de la bonne volonté ainsi qu'une persévérance ininterrompue. Céder, c'est l'abandon total de soi — c'est abandonner la volonté personnelle, l'amour de soi, la justification de soi-même — jusqu'à ce que nous soyons nés à nouveau, à la ressemblance de Dieu.

C'est ainsi que grâce à la discipline spirituelle de soi-même nous suivons les directives du Christ, la Vérité, dans la voie qui nous est un refuge contre le péché. Et l'homme que Dieu a créé se révélera en nous, dans toute l'intégrité spirituelle de son être, sans aucune tache de péché ni de fragilité — l'homme, l'éternelle ressemblance de son Créateur impeccable.

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