« Il y aura là un chemin frayé, une route. » Ces paroles tirées du chapitre 35 d'Ésaïe revêtirent un jour pour moi une signification toute particulière.
Une amie et moi, nous étions parties en promenade. Il faisait chaud et poussiéreux sur cette route de campagne et nous nous étions engagées dans un chemin forestier envahi par la végétation et qui, sous peu, disparut complètement. Devant nous s'ouvrait la forêt sans l'ombre visible d'un chemin. Mais tout nous invitait à aller de l'avant, la fraîcheur des ombrages, le soleil qui jouait dans la cime des arbres, le tapis de mousse et d'aiguilles de pins odorants. Tout nous amusait, même notre pénible marche en avant dans les broussailles touffues. On trouvait un peu partout des petites traces qui disparaissaient aussitôt. De temps à autre l'une de nous deux remarquait: « Tiens, souvenonsnous de cela comme point de repère pour le retour. »
Mais nous n'eûmes pas l'occasion de revenir sur nos pas. Bientôt tout sens de direction nous avait abandonnées. Nos efforts à droite aussi bien qu'à gauche n'aboutissaient nulle part. Et le soir commençait à tomber. Enfin la jeune Scientiste Chrétienne que j'étais alors s'arrêta tranquillement pour prier, tandis que sa camarade allait de l'avant. Je me sentis envahie d'un grand calme, et les paroles d'Ésaïe citées plus haut me revinrent avec une paisible conviction. Une inspiration spirituelle m'intima la direction qu'il fallait suivre. Mon amie continuait ses vaines recherches, mais tout en avançant nous demeurions à portée de voix. Enfin je me trouvai pratiquement bloquée par une barrière d'aulnes enchevêtrés; mais ayant lutté à travers l'obstacle je m'écriai: « Il y a une route... une route ! »
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