Lorsque deux jeunes époux fondent un foyer et que des enfants naissent, il semble qu'à chaque moment les parents soient occupés complètement par leurs devoirs familiaux. Les activités religieuses qu'ils exerçaient lorsqu'ils étaient célibataires peuvent ne plus paraître possibles. Que de jeunes ménages se trouvent troublés, entravés par la nécessité de choisir entre leur église et leur foyer !
La voix de l'église parle très haut. Ne devons-nous pas continuer à assurer nos obligations envers l'humanité et envers nous-mêmes, obligations qui ne peuvent être satisfaites que par le travail au sein de l'église ? En Science Chrétienne, il ne suffit pas pour servir son église d'assister aux services religieux. Pour progresser spirituellement, une étude quotidienne et une participation personnelle constante aux activités pratiques de l'église s'avèrent indispensables. Pouvons-nous négliger de répondre à ces exigences d'activités d'église, après avoir constitué notre foyer ?
D'autre part, pouvons-nous négliger notre vie de famille ? Nous avons l'exemple des paroles de Christ Jésus sur la croix, lorsqu'il confia sa mère au disciple qu'il aimait, en lui disant: « Femme, voilà ton fils », et au disciple: « Voilà ta mère ». Jean 19:26, 27; Mrs. Eddy, qui a cependant peu connu les joies de la vie de famille, traite souvent dans ses œuvres du foyer et de ses problèmes pratiques, qu'il s'agisse du mariage ou bien de l'éducation des enfants. Elle écrit: « Le foyer est le lieu le plus cher de la terre, et il devrait être le centre, mais non la limite, des affections. » Science et Santé, p. 58;
Nous devons rechercher avant tout un équilibre qui nous permette, tout en servant fidèlement notre église, de ne pas léser notre famille, mais de la bénir. Ne pouvons-nous trouver un lien entre les problèmes qu'il nous faut résoudre pour faire progresser notre église et ceux que la vie quotidienne impose à chaque famille ?
Mrs. Eddy écrit: « Dans la proportion où les mortels approchent de la compréhension de la Science Chrétienne, ils saisissent l'harmonie, et les fardeaux matériels disparaissent. » Non et Oui, p. 38; En effet, les qualités requises par la compréhension de la Science Chrétienne peuvent être d'un bon emploi dans notre foyer. La prière introduit de l'ordre dans nos pensées et de la discipline dans nos actes. Lorsque nous nous élevons plus haut spirituellement, nous manifestons de plus en plus de discernement; les difficultés s'atténuent, nous libérant de beaucoup d'entraves qui limitaient l'efficacité de nos activités. Notre mode de vie s'améliore par un meilleur emploi de notre temps, à mesure que notre vision métaphysique nous éclaire sur ce qu'il est possible de différer ou de modifier et d'autre part sur ce qu'il importe de conserver et de traiter en priorité.
Lorsque ses enfants étaient très jeunes, l'auteur de cet article se trouva à diverses reprises dans des circonstances où la vie de son foyer pouvait paraître en concurrence ou en opposition avec son travail d'église. Sa famille habita successivement plusieurs villes où des Sociétés de la Science Chrétienne se constituèrent et il était nécessaire que chacun des membres de ces sociétés mît toutes ses possibilités en œuvre pour que les postes d'église soient tenus. Ainsi l'auteur dut-elle accepter d'être tour à tour membre du conseil, organiste et Lectrice. Pendant le même temps, il lui fallait assumer la direction de son foyer et veiller sur ses enfants.
Tout d'abord, il lui sembla qu'elle ne se mettait jamais assez tôt au travail pour accomplir les tâches familiales et il paraissait impossible de ménager suffisamment de temps entre ces tâches pour prier et étudier. Mais un ami Scientiste Chrétien lui conseilla de modifier l'emploi de son temps et de commencer chaque journée par la lecture de la Leçon-Sermon tirée du Livret Trimestriel de la Science Chrétienne avant d'aborder les travaux de ménage. Avec l'expérience, elle se rendit compte de la sagesse de ce conseil.
Il arrivait parfois que l'auteur était tentée de manquer le service d'église dominical pour préparer le déjeuner pour des invités. Elle se rendit compte, cependant, qu'une meilleure organisation de ses travaux pouvait lui permettre d'assister au service sans nuire à la qualité de l'accueil. Elle constata même, en réalisant ce progrès, que les personnes de son entourage, membres de sa famille ou non, exprimaient plus de respect pour son travail religieux. Ils s'efforçaient de ne pas le troubler par trop d'exigences matérielles et aidaient de leur mieux à son accomplissement.
L'auteur en vint à comprendre que l'harmonie au foyer était essentielle à l'efficacité de son travail d'église, tandis que, d'autre part, la discipline d'esprit et le sens pratique dans l'organisation des tâches, acquis par la famille pour aider maman, profitaient également aux enfants. Ceux-ci firent de bonnes études scolaires, tout en avançant dans la connaissance de la Science Chrétienne. Dès leur jeune âge, ils devinrent actifs dans le mouvement de la Science Chrétienne.
Ces expériences illustrent les paroles de la Bible: « Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu. » Rom. 8:28. Ainsi se manifeste la loi divine qui bénit simultanément notre foyer et notre église.
Si quelqu'un me sert,
qu'il me suive ;
et là où je suis,
là aussi sera mon serviteur.
Si quelqu'un me sert,
le Père l'honorera.
Jean 12:26
