Nous avons tous entendu l'histoire selon laquelle l'autruche, lorsqu'elle est en danger, se cacherait la tête dans le sable, supposant que si elle ne voyait pas le péril imminent celui-ci cesserait d'exister ou au moins s'éloignerait.
Certains croient que les Scientistes Chrétiens, métaphoriquement parlant, se cachent la tête dans le sable lorsqu'ils refusent toute réalité au mal. Selon ces personnes ce refus est une sotte tentative de fuir la réalité, un truc psychologique pour éviter de faire face au défi du mal apparent.
Mais les étudiants de cette Science n'ignorent pas les prétentions du mal et ils ne se sauvent pas devant elles. Ils apprennent comment mettre à nu et analyser les prétendus agissements du mal et comment détruire le mal scientifiquement par la loi plus élevée du bien. Mrs. Eddy enseigne que le mal ne fut jamais réellement créé parce que le créateur de tout est Dieu, le bien infini qui ne peut rien connaître ni rien produire qui Lui soit dissemblable. Cette position est pleinement soutenue par la Bible, car nous lisons dans la Genèse: « Dieu vit tout ce qu'il avait fait et voici, cela était très bon. » Gen. 1:31;
Alors, que semblons-nous voir lorsque le mal se présente ? Il est évident que si Dieu ne fit pas le mal, ce dernier ne peut être réel; il doit être un faux sens, ou inversion, de l'univers parfait de la création de Dieu. Mrs. Eddy emploie le terme magnétisme animal pour décrire toutes les phases du mal. Elle montre que c'est un état hypnotique qui se crée lui-même et qui nous trompe d'une manière mesmérique en nous faisant accepter ses menaces ou ses cajoleries.
Le mal n'est jamais ce qu'il semble être. Il se déguise en une personne, un lieu, ou une chose, comme s'il était notre propre pensée ou sentiment, ou bien en quelque événement ou circonstance de notre existence. Mais peu importe ce qu'il prétend être, c'est toujours le même vieux mensonge — le magnétisme animal, le néant total — se faisant passer pour la réalité. En parlant de cette fausseté impersonnelle, Christ Jésus dit: « Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fonds; car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44;
Le grand Maître ne recula jamais devant une rencontre avec le magnétisme animal. Il savait qu'il faut faire face au mal et le dénoncer; aussi, calmement et avec décision, il regardait le mal dans les yeux, pour ainsi dire, et l'appelait un menteur.
Nous aussi, nous pouvons faire cela avec conviction lorsque nous nous souvenons que Dieu, l'Entendement divin, est Tout, et que par conséquent l'erreur ne peut en réalité avoir aucune place à occuper et aucune intelligence pour s'affirmer, se connaître ou pour influencer un homme quel qu'il soit, où qu'il soit. L'erreur peut essayer de jouer la comédie de façon convaincante, mais nous lui arrachons ses dents à venin lorsque nous la voyons avec calme comme un néant absolu et que nous restons impassibles et impavides dans une unité consciente avec l'unique Entendement réel.
La croyance en de multiples entendements est la base du magnétisme animal et nous brisons son envoûtement hypnotique lorsque nous réalisons l'omniprésence, l'omnipotence et l'omniscience de l'Entendement divin. Cet Entendement ne voit et ne connaît rien d'autre que sa propre perfection à laquelle rien ne s'oppose et qui ne peut pas être envahie, et l'homme spirituel réel individualise cette propre connaissance divine. Mrs. Eddy dit: « C'est la connaissance qu'a la Vérité de sa propre infinitude qui exclut l'existence véritable même d'une prétention à l'erreur. Cette connaissance est la lumière dans laquelle il n'y a point de ténèbres, — non une lumière contenant des ténèbres en elle-même. La conscience de la lumière est semblable à la loi éternelle de Dieu, elle Le révèle Lui et Lui seul. » Non et Oui, p. 30;
Selon l'histoire mentionnée plus haut, tout ce que fait l'autruche pour se protéger c'est de refuser de regarder en face une situation menaçante. La futilité ridicule de ce procédé devrait être évidente à tous, car le mal que l'on ignore et que l'on ne nie pas, reste simplement dans les parages jusqu'à ce qu'il soit confronté avec la vérité et qu'il soit ainsi détruit.
La maladie, par exemple, n'est pas guérie simplement par la contemplation du bien. Mrs. Eddy nous montre comment diverses formes de maladie suggèrent certains symptômes ou caractéristiques. Chacun d'entre eux devrait être spécifiquement dénoncé, et l'opposé spirituel exact devrait être affirmé et réalisé clairement. Ce processus est l'argument mental dans le traitement de la Science Chrétienne, et par lui nous élevons la pensée jusqu'au point où nous voyons que l'harmonie est le fait présent et que la croyance à la maladie est déracinée.
La pensée qui est molle et apathique ne peut jamais refléter le pouvoir curatif de l'Entendement. Nous devrions cultiver une calme sérénité, une tranquillité spirituelle, mais nous ne devrions jamais permettre que cela dégénère en inertie ou assoupissement. La paix véritable ne se trouve pas dans la rêverie qui ignore le problème de l'heure et qui n'est pas désireuse de faire le travail métaphysique nécessaire pour le détruire.
Mrs. Eddy dit: « Les Scientistes Chrétiens ne sauraient veiller trop diligemment, ni trop bien barrer leurs portes, ni prier Dieu avec trop de ferveur, pour être délivrés des prétentions du mal. En agissant ainsi, les Scientistes réduiront au silence les suggestions mauvaises, dévoileront leurs méthodes et mettront fin à leur influence cachée sur la vie des mortels. » Miscellaneous Writings, p. 114;
Malgré la charmante histoire la concernant, notre amie l'autruche, en fait, n'esquive pas ses problèmes en se cachant la tête; elle continue à les surveiller d'un œil attentif et agit ensuite en conséquence. Le Scientiste Chrétien avisé reste lui aussi éveillé et vigilant. Sans faire une réalité du mal, il apprend comment celui-ci prétend agir et il en annule le prétendu pouvoir par un sens positif et confiant de la présence toute environnante de l'Amour.
Paul, ce guerrier spirituel et intrépide, nous dit: « Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable... Prenez aussi le casque du salut et l'épée de l'Esprit, qui est la parole de Dieu. » Éph. 6:11–17. Cet armement spirituel est avec nous à chaque instant, dans toutes les circonstances; et reconnaître ce fait avec persistance et vigilance est notre forteresse inexpugnable.
