James était parti en vacances en bateau avec sa mère et naviguait le long des canaux, à la campagne. Sa mère avait invité trois des amis de James à venir avec eux et tous, à tour de rôle, partageaient le plaisir de manœuvrer le bateau qui était une ancienne péniche aménagée, longue et étroite.
Par une journée chaude, alors que James venait de céder la barre à sa mère dont c'était le tour, et que lui-même d'un pas agile longeait la coursive qui faisait le tour de la péniche, il sentit soudain une douleur intense à sa main.
« Je viens d'être piqué par une guêpe ! » s'écria-t-il.
Sa mère le vit qui se tenait la main et elle ralentit le bateau. Étant donné qu'ils étaient des Scientistes Chrétiens et qu'ils avaient recours à Dieu en cas de difficultés, très vite Maman exprima une pensée curative qu'elle cita de Science et Santé de Mrs. Eddy. « "Toutes les créatures de Dieu, se mouvant dans l'harmonie de la Science, sont inoffensives, utiles, indestructibles" », Science et Santé, p. 514; déclara-t-elle.
James réfléchit un instant sur cette citation. « Merci, Maman. Ça va déjà mieux. » Puis, il bondit dans la coursive et revint quelques minutes après portant son exemplaire de Science et Santé, le livre d'étude de la Science Chrétienne.
Il s'assit sur le réservoir à essence, ouvrit son livre, et pendant quelques instants lut avec attention les passages qu'il aimait. Après quoi, se tournant vers sa mère, il lui dit: « Vois-tu d'autres passages que je pourrais lire ? »
Maman pensa à la page 578 où Mrs. Eddy donne la signification du Psaume 23. Quand il eut fini de lire ce passage, il en demanda un autre. Maman mit du temps à répondre cette fois-ci, et sa réponse étonna James.
« Ne penses-tu pas que tu devrais mettre en pratique ce que tu viens de lire, plutôt que de lire d'autres passages ? demanda-t-elle. C'est ce que Christ Jésus fit. Certes, il lisait et il étudiait les Écritures, mais il utilisait toujours ce qu'il apprenait pour guérir les hommes. Tu te rappelles ce qu'il dit à ses disciples: "Celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais." Jean 14:12;
« Eh bien ! Ton livre est ouvert à la page où Mrs. Eddy donne l'explication du Psaume 23, continua sa mère. Veux-tu lire la première phrase ? »
James lut: « "[L'amour divin] est mon berger; je n'aurai point de disette." Science et Santé, p. 578; Puis il ajouta: Un berger, c'est quelqu'un qui montre le chemin et prend soin des brebis. »
« C'est exact. L'Amour divin nous montre comment prier d'une manière juste afin que nous n'ayons pas de disette de pensées justes, pensées justes qui pourront guérir notre faux sens de douleur. »
James lut la phrase suivante: « "[L'amour] me fait reposer dans des pâturages verdoyants; [l'amour] me mène le long des eaux tranquilles." » Il contempla les beaux pâturages verts où paissait le bétail, puis les eaux calmes et unies du canal sur lequel ils venaient de naviguer. « Est-ce que cela pourrait signifier que l'Amour rend mes pensées paisibles et heureuses ? »
D'un signe de tête Maman indiqua que c'était exact.
« Eh bien, une piqûre de guêpe n'est pas une chose paisible, de sorte que Dieu ne la fit pas, et je ne peux pas souffrir d'une chose que Dieu ne fit pas, n'est-ce pas ? »
Passant à la phrase suivante, il lut: « "[L'amour] restaure mon âme [sens spirituel], [l'amour] me conduit dans des sentiers unis, à cause de Son nom." »
La péniche s'inclina légèrement lorsque James se pencha par dessus bord pour voir son reflet dans les eaux paisibles.
« Crois-tu que cela pourrait bien signifier que Dieu, l'Amour, rétablit la paix que j'avais cru avoir perdue, parce que mon moi réel est fait à Son image et à Sa ressemblance ? »
« Je crois que oui », répondit sa maman.
A ce point, elle lui posa cette question: « Que ferais-tu si on venait t'accuser d'avoir fait quelque chose que tu n'as pas fait ? »
« Je dirais que je ne l'ai pas fait », rétorqua-t-il.
« Supposons que l'autre personne insiste. »
« Je continuerais à dire que je ne l'ai pas fait, parce que je ne l'ai pas fait. »
« Et bien, tu connais dans une certaine mesure la vérité spirituelle de Dieu parfait et de l'homme parfait. Peux-tu, de la même façon, protester au sujet de cette piqûre de guêpe ? » demanda Maman.
James pensait en silence. Puis il dit: « Mon moi réel, en tant que ressemblance de Dieu, n'a jamais été piqué par une guêpe; je sais que Dieu n'a pas créé quelque chose qui puisse faire du mal à quelque chose d'autre. »
A l'instant même Maman vit la guêpe par terre, sur le pont; elle était sur le dos et faisait des efforts pour se redresser. « Regarde, James ! la guêpe a besoin de ton aide. »
James sauta sur ses pieds. « Je suis navré, petite guêpe ! Je n'avais nullement l'intention de te faire du mal, et je sais que tu n'avais pas l'intention non plus de me faire du mal. » Puis, se tournant vers sa maman, il dit: « Merci de m'avoir appris à prier mieux. La douleur a complètement cessé maintenant et vois-tu, la guêpe s'est envolée. Ce qui prouve que Dieu prend soin de toute Sa création. »
« Oui. Et si tu regardais à la page 518 de ton livre d'étude, tu verras quelque chose d'autre que tu viens juste de démontrer. »
James y trouva ces mots: « Dieu donne l'idée moindre de Lui-même comme chaînon à la plus grande, et en retour, la plus grande protège toujours la moindre. » p. 518.
A l'heure du repas suivant, James alla prendre son déjeuner. Il y avait une foule de guêpes qui voltigeaient autour de lui. Mais il n'eut pas peur. Mais pas du tout !
Il dit simplement: « Ohé les guêpes ! cherchez-vous aussi quelque chose à manger ? » Puis, s'asseyant, il prit calmement son déjeuner.
