[L'existence humaine a grand besoin de guérison et d'enrichissement spirituel. Un ordre social qui devient plus complexe chaque année réclame des valeurs capables d'allier à la responsabilité individuelle un intérêt sincère pour les besoins d'autrui.]
De la terrasse vitrée du cinquantième étage de la « Prudential Tower » on a une vue splendide de Boston. Par temps clair on peut facilement distinguer des points de repère situés à bien des kilomètres de là. Mais ce n'est pas tout. Presque au pied de la tour, de vastes travaux de construction sont en chantier. Il arrive qu'un étranger demande à un guide: « Que se passe-t-il là en bas ? » Et c'est toute une histoire. L'œil n'en voit qu'une partie.
Ces paroles de Mary Baker Eddy, la Découvreuse et Fondatrice de la Science ChrétienneChristian Science: Prononcer ’kristienn ’saïennce., pourraient servir de réponse à la question posée. Elles ne furent jamais plus applicables que maintenant même. Les voici: « L'Église, plus que toute autre institution, est de nos jours le ciment de la société, et elle devrait être le rempart de la liberté civile et de la liberté religieuse. » Miscellaneous Writings, p. 144 ; L'Église offre à tous quelque chose de précieux, à ceux qui ont pour activité de redresser les torts comme à ceux qui gagnent leur subsistance, à quiconque pourvoit aux besoins d'une famille, comme à ceux qui essaient de diverses façons de se procurer une détente ou des distractions normales.
L'Église s'est toujours fait le champion des valeurs morales et des valeurs spirituelles, les considérant non seulement comme indispensables au caractère individuel mais comme de grands facteurs d'équilibre de la société. Aujourd'hui on a un besoin impérieux de ces valeurs. Mais la perception de ce besoin est obscurcie par la sollicitation de valeurs inférieures qui flattent surtout un penchant à assouvir des plaisirs personnels. Les gens portent souvent plus d'intérêt à la rémunération qu'au service qu'ils rendent à l'humanité. Finalement on reconnaît que lorsqu'on essaie de trouver satisfaction et sécurité d'une façon matérielle, les sentiments et les aspirations le plus élevés en sont émoussés.
De nos jours, les jeunes ont souvent affaire aux pressions du matérialisme qui déforment les valeurs humaines dans la vie quotidienne. Un concept erroné de la morale et de l'éthique apporte souvent déception et frustration. Mais dans la mesure où une dimension spirituelle plus élevée devient compréhensible — comme c'est le cas en Science Chrétienne — les activités quotidiennes prennent une nouvelle signification, et l'existence humaine est vraiment enrichie.
Les relations entre acheteur et vendeur, patron et employé, mari et femme, parents et enfants, deviennent satisfaisantes lorsqu'elles sont fondées sur la loi de Dieu, la force du bien qui met en rapport les individus pour leur bien commun.
Ce concept juste des valeurs est clairement indiqué dans cette incomparable présentation de Christ Jésus où il répondit à la question du docteur de la loi: « Quel est le plus grand commandement de la loi ? » Jésus lui dit: « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C'est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes. » Matth. 22: 36‒40 ;
Quelle différence, par exemple, lorsque dans nos rapports avec autrui, nous sommes plus portés à rendre service qu'à nous enrichir ! Nous sommes bien près alors d'aimer notre prochain comme nous-mêmes.
Il est malheureux qu'on en soit venu à considérer que ces valeurs fondamentales dont l'Église se fait le champion, sont tant soit peu incompatibles avec un ordre social hautement industrialisé et mécanisé. Malheureusement la complexité de la vie humaine aujourd'hui tend à diminuer l'importance de l'individu. Sans un concept clairement défini de l'identité, du but et de la dignité — ce que seule rend possible notre relation à Dieu — l'existence deviendrait plate, insipide.
Le rythme de la vie actuelle tend également à faire paraître de moins en moins importantes les périodes de contemplation spirituelle et de communion avec Dieu. Le résultat est qu'il se développe une tendance à négliger ou à ignorer complètement le renouveau spirituel qui permet à chacun de se rendre maître du milieu où il vit, plutôt que de s'y soumettre.
Jeunes gens et jeunes filles s'inquiètent à juste titre de leurs perspectives de réussite individuelle dans un milieu hautement technologique. Ils reconnaissent avec gratitude les avantages qu leur confère l'éducation reçue, mais ils se rendent compte que le développement intellectuel seul ne leur procure pas une préparation adéquate à la vie qu'ils voudraient vivre, dans un monde où ils aimeraient vivre.
Ce que je vais dire au sujet de ce qui m'est arrivé personnellement peut montrer combien certaines personnes de la vieille génération peuvent paraître vieux jeu. Mais le fait d'avoir affaire à des valeurs qui n'ont pas d'âge ne prouve-t-il pas que le fossé, dont on parle outre mesure et qui sépare les générations, est une invention de l'imagination plutôt qu'une réalité ? Ces réalités fondamentales qui intéressent tout le monde, ne se présentent-elles pas à nous indépendamment de l'âge ou de l'expérience ?
Il me fallut gagner ma vie dès que j'eus obtenu mon diplôme de sortie du lycée. La forêt, les bois m'avaient toujours beaucoup intéressé et cela m'amena à me lancer dans le commerce des bois de construction.
Vers cette époque, quelques amis intimes me firent connaître la Science Chrétienne. J'achetai un exemplaire du livre d'étude de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mrs. Eddy, et je l'emportai dans le nord du pays où j'entrepris d'acquérir le maximum de connaissances possibles concernant mon travail. Je constatai que la lecture occasionnelle de ce livre était modérément intéressante, mais je me rendais peu compte de l'influence qu'il devait avoir sur moi — comme il changerait tout le cours de ma vie !
Le changement se produisit en réalité une nuit au cours de laquelle je fus guéri d'une façon remarquable et inattendue d'une de ces graves crises d'angine qui m'affligeaient par intervalles depuis plusieurs années. C'est en lisant ce livre dans un esprit de prière que me vint la guérison. Elle fut immédiate et totale, et je n'ai jamais eu d'autre accès de cette pénible maladie.
Comme c'est si souvent le cas dans une expérience de ce genre, l'impression me vint de la présence et de l'amour de Dieu, le sentiment d'être enveloppé dans quelque chose de merveilleux que je n'avais jamais connu auparavant. Qu'était-ce donc ? Un désir de le découvrir s'empara de moi et ne s'est pas démenti depuis, pour la raison que l'Entendement divin infini se manifeste à jamais.
Je sentis que ce qui m'avait guéri — quoi que ce fût — pourrait, et voudrait me guider et me diriger en tout ce que j'entreprendrais. C'est ce qui se passa. J'eus désormais pour but non seulement de réussir, mais de toutes les manières possibles, de témoigner de ce pouvoir divin. Mon concept des valeurs devint clair.
L'énoncé suivant, de Science et Santé, me donna une nouvelle et meilleure conception de Dieu: « Le terme Science, bien compris, n'a trait qu'aux lois de Dieu et à Son gouvernement de l'univers, y compris l'homme. » Science et Santé, p. 128 ;
La suite de ce paragraphe, qui est trop longue pour que je la cite ici, vaut la peine d'être lue avec soin et dans un esprit de prière. Elle me donna également un concept nouveau des affaires. Je me rendis compte que lorsqu'on vend du bois de charpente et des matériaux de construction — de même que lorsqu'on vend n'importe quelle denrée ou n'importe quel travail — il y a une loi de Dieu qui met en rapport vendeur et acheteur pour leur bien commun. Naturellement, le commerce fut florissant, mais qui mieux est, il devint de plus en plus intéressant !
Comme je continuais mon chemin, j'avais un désir de plus en plus grand de faire profiter les autres de ce que j'avais trouvé. A la fin, il vint un temps où je trouvai la possibilité d'abandonner le commerce du bois de charpente et de devenir praticien de la Science Chrétienne. Pendant bien des années, j'ai vu les lois de Dieu guérir, transformer et enrichir les existences humaines — quelquefois de façon spectaculaire.
Il n'est pas possible de donner de meilleure explication au programme d'expansion de L'Église Mère, La Première Église du Christ, Scientiste, à Boston, Massachusetts. D'une part, l'existence humaine a grand besoin de guérison et d'enrichissement spirituel. D'autre part, il y a chez les Scientistes Chrétiens un désir croissant d'aider à satisfaire ce besoin.
Ce n'est pas le moment pour les Scientistes Chrétiens de cacher leur lumière sous le boisseau. Elle doit être placée sur une montagne pour le bien de tous. Et ainsi, nous tous dont l'existence a été abondamment enrichie, nous sommes désireux et heureux d'appuyer de notre soutien tout programme d'expansion nécessaire pour apporter aux hommes dans le monde entier — dans une mesure toujours croissante — une certaine connaissance de la Science par laquelle les lois de Dieu et Son gouvernement de l'univers et de l'homme peuvent devenir le facteur essentiel de leur vie.
« Que se passe-t-il là en bas ? » Cette question trouve une explication dans les paroles du prophète Ésaïe: « Élargis l'espace de ta tente; qu'on déploie les couvertures de ta demeure: ne retiens pas ! Allonge tes cordages, et affermis tes pieux ! Car tu te répandras à droite et à gauche. » Ésaïe 54:2, 3 ; Il se peut que la terminologie employée par le prophète soit ancienne et symbolique, mais elle nous porte aujourd'hui un message. La construction du Centre de l'Église de la Science Chrétienne illustre, pour notre ère, l'accomplissement des paroles du prophète.
Un ordre social qui devient plus complexe chaque année réclame des valeurs capables d'allier à la responsabilité individuelle un intérêt sincère pour les besoins d'autrui que le Centre est destiné à satisfaire. Beaucoup de personnes croient qu'une plus grande appréciation des valeurs morales et une plus grande consécration à ces valeurs résoudront les problèmes sociaux pressants. Les Scientistes Chrétiens conviennent du fond du cœur que les qualités morales sont nécessaires non seulement pour perpétuer la race humaine mais pour l'élever.
Mais nous allons plus loin. Nous comprenons que ce qu'on appelle le moral a en réalité pour origine le spirituel et tire son autorité de l'Esprit, Dieu. Nous considérons Christ Jésus comme le seul homme au-dessus de tous les autres dans la vie duquel le spirituel et le moral se fondirent si parfaitement qu'ils introduisirent dans l'existence humaine ces qualités qui rattachent les hommes à leur source divine.
Il n'y eut jamais sur terre d'homme plus désintéressé que Jésus. Il était tellement conscient du fait que les réalités spirituelles de l'être appartiennent d'une façon égale à tous les hommes, que son but le plus élevé fut de faire partager sa compréhension de ces réalités à tous ceux qui les accepteraient.
Lorsque les valeurs morales sont correctement comprises, elles fortifient toute la structure sociale, en préparant la voie aux valeurs spirituelles. La perception spirituelle supprime les injustices et les inégalités en prenant pour base le fait qu'elles ne peuvent aucunement prétendre à la réalité. Les valeurs morales et les valeurs spirituelles mettent inévitablement en évidence le mérite essentiel et la dignité permanente de chaque individu.
A mesure que ces valeurs affermissent notre véritable but dans la vie, les impulsions égoïstes et les mobiles inférieurs disparaissent graduellement. Ils cèdent naturellement devant un honnête et sincère désir de contribuer au maximum de nos possibilités à l'établissement d'un ordre social sain dans lequel les simples considérations personnelles sont subordonnées au bien-être de tous ceux avec lesquels nous sommes en rapport. Cela donne une valeur durable à l'effort humain et glorifie et honore de façon croissante la présence et le pouvoir de Dieu.
L'inséparabilité de la Science et du christianisme est clairement indiquée dans ces paroles de Mrs. Eddy: « La Science fera connaître Dieu tel qu'Il est, et le christianisme démontrera cette déclaration et son Principe divin, améliorant le genre humain physiquement, moralement et spirituellement. » Science et Santé, p. 466.
