Les découvertes des sciences modernes ont rendu « l'existence de Dieu plus facile à prouver qu'auparavant ». Cette conclusion est en substance celle d'un éminent philosophe français, Claude Tresmontant. Le professeur Tresmontant fait à Paris, en Sorbonne, des conférences sur la philosophie des sciences.
Lors d'une interview... il dit que, depuis l'époque d'Aristote, la philosophie tendait à concevoir l'univers comme « éternel et impérissable », une entité essentiellement statique existant de son propre droit.
En raison des sciences modernes, toutefois, « nous avons davantage de connaissances concernant l'univers, son histoire et son développement... nous savons maintenant avec certitude que l'univers croît et évolue. »
De plus, il évolue dans une direction qu'il est très difficile d'expliquer sans avoir recours à l'hypothèse qu'il y a derrière cette évolution une volonté et une intelligence créatrices.
Ceux qui, dans leur philosophie, ne peuvent pas faire de place pour Dieu, déclare le professeur Tresmontant, doivent être prêts à affirmer que la matière inanimée et sans intelligence » a été capable de s'organiser elle-même, de devenir animée et de se doter de la conscience et de la pensée »...
En fait, si l'univers matériel doit être considéré comme l'unique réalité, « il faut attribuer à la matière tous les attributs que les théologiens mentionnent comme appartenant à Dieu », y compris l'intelligence suprême, le pouvoir créateur et l'existence autonome, éternelle.
Mais l'apparition de la vie et l'évolution des espèces ne peuvent-elles être attribuées tout simplement à l'opération des lois de la chance agissant sur une très longue période de temps ? demanda l'interlocuteur.
Ce peut être théoriquement possible, dit le professeur Tresmontant, mais mathématiquement c'est « tellement improbable » que « seul un nombre très restreint de savants pensent sérieusement à l'heure actuelle » que la simple chance puisse être « avancée pour expliquer l'apparition des organismes vivants, même les plus simples »...
Le professeur Tresmontant conclut que le concept de Dieu n'est ni une survivance surannée de primitivisme, ni la projection d'un souhait auquel s'attachent, pour y trouver le réconfort, ceux qui sont faibles ou effrayés, mais une interprétation « éminemment raisonnable » de faits établis par les sciences modernes au sujet de l'histoire et de l'évolution de l'univers.
