On est enclin à définir le progrès d'une manière superficielle comme l'abandon du soi-disant ancien en faveur de quelque chose de nouveau. On emploie alors le mot « moderne » et on croit être parvenu ainsi au faîte de ce qui peut être atteint actuellement, bien que le mot « moderne » lui-même souligne tout ce que cette notion a de transitoire.
Dans tous les domaines, la pensée humaine est engagée dans un énorme bouleversement. Le progrès technique a pris des proportions inattendues, souvent en contraste marqué avec le développement moral de la pensée et sans faire face aux responsabilités qui en résultent. A dire vrai, on ne prête souvent aucune attention au progrès moral, ou bien, dans la meilleure des hypothèses, il est considéré comme démodé ou superflu. Pourtant la destinée de toute l'humanité dépend du souci que l'on éprouve pour le bien-être de tous en utilisant les techniques scientifiques. C'est une exigence morale.
Combien il est donc important dans ce développement des techniques scientifiques, de l'automation, du surplus de production, de la psychologie des masses et de la tendance vers la soi-disant modernisation, d'être vigilant afin que les valeurs qui garantissent la stabilité de la culture et qui, comme le développement éthique, ont besoin d'une considération et d'une promotion primordiales, ne soient pas jetées par-dessus bord dans une hâte inconsidérée !
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