A deux reprises différentes, la bénédiction: « Celui-ci est mon Fils bien-aimé » Matth. 3:17 et 17:5; fut entendue distinctement par ceux qui entouraient Christ Jésus. Lors de son baptême et durant la transfiguration, ces paroles devinrent claires pour d'autres et l'on ne peut que présumer le nombre de fois où Jésus accueillit cette bénédiction au sein de sa propre pensée. Ce lien entre Dieu et l'homme en tant que Père et fils doit devenir clair pour chacun de nous, à mesure que nous progressons en compréhension spirituelle. L'idée de notre filiation divine est un des éléments essentiels qui nous permet de devenir conscients de notre véritable identité et par conséquent de travailler à notre salut pour être délivrés de tout mal.
En s'éveillant à son individualité spirituelle, chacun passe par l'expérience de la nouvelle naissance. Chacun commence à établir le rapport entre sa propre existence et la cause de tout être réel, l'unique Père-Mère Dieu. C'est dans ce rapport qu'il trouve sa raison d'être. Ceci devint vite apparent dans la vie de Jésus, peut-être, dans une certaine mesure, en raison du sens très net de filiation manifestée par le fait d'être né d'une vierge. N'étant encore qu'un enfant, Jésus faisait comprendre à sa mère et à Joseph qu'il était occupé des affaires de son Père.
On ne devrait rien permettre qui puisse obscurcir l'existence de ce lien. Le moi mortel, le sens matériel, la fausse prétention à l'identité, ou ego, tout cela fait partie de la croyance opposée selon laquelle la vie et l'intelligence existent dans la matière ou en proviennent. C'est ce sens mortel du moi qui tenterait d'obstruer le chemin à la véritable réflexion de ce qui est divin. Mrs. Eddy dit: « L'homme réel étant lié par la Science à son Créateur, les mortels n'ont qu'à se détourner du péché et à perdre de vue le moi mortel pour trouver le Christ, l'homme réel et sa relation à Dieu, et pour reconnaître la filialité divine. » Science et Santé, p. 316;
Bien des problèmes proviennent d'une croyance quelconque que nous sommes séparés de Dieu, le bien. Ils indiquent que nous entretenons un sens de détachement du Principe divin. Soit par ignorance, soit par péché, il se peut que nous perdions ce sens de la proximité de Dieu qui réconforte, fortifie et guérit. Tout comme l'enfant prodigue, nous pouvons souffrir de la famine qu'accompagnent nos vains efforts en vue de vivre une vie séparée de la source divine, la Vie elle-même. Mais, en chacun de nous, il y a un élément spirituel qui, une fois éveillé, nous conduira vers l'union avec notre Père. Nous pouvons alors ressentir la bienveillance qui fait l'objet de la parabole de l'enfant prodigue. Le père dit: « Apportez vite la plus belle robe, et l'en revêtez; mettez-lui un anneau au doigt, et des souliers aux pieds. Amenez le veau gras, et tuez-le. Mangeons et réjouissons-nous; car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie; il était perdu, et il est retrouvé. » Luc 15:22–24;
La nature de l'Amour divin fut clairement exprimée dans la mission rédemptrice de Christ Jésus. Il apporta le Christ à l'humanité. Il révéla le sens spirituel de notre filiation avec le Père et il nous montra comment démontrer cette filiation. Il fut prouvé qu'en tant que rejeton de l'Amour, de la Vérité et de la Vie, l'homme est pur et libre de toute limitation. Et cette idée juste de l'homme en tant qu'image et ressemblance de Dieu se traduisit de manière pratique. On put voir qu'elle s'appliquait aux problèmes de l'existence quotidienne, de la santé, des ressources et des relations humaines. La Parole fut faite chair, la Vérité fut démontrée dans la solution de tous genres de problèmes humains.
Aujourd'hui, nous sommes face à face avec ce sens de détachement de Dieu. Différents aspects de tentation assaillent l'humanité sous forme d'absence de direction, absence de but, absence de normes morales. Certains s'imaginent peut-être qu'ils peuvent se suffire à eux-mêmes, qu'ils peuvent se détacher du Père et ne plus se conformer à la direction du Principe divin. Mais il n'y a qu'une solution aux besoins fondamentaux de l'humanité; c'est que chacun trouve son sens d'unité avec Dieu, le bien.
Ceci ne se réalise que lorsqu'on accepte de se détourner de l'erreur, de la matière et du péché, et de reconnaître la Science du Christ dans laquelle Dieu et l'homme ne font qu'un dans l'être, en tant que Père et fils. Parlant de l'unité éternelle entre Dieu et l'homme, Mrs. Eddy dit: « Tel est le grand Amour que le Père nous a témoigné, et cet Amour maintient l'homme dans la Vie sans fin, dans le cycle éternel de l'être harmonieux. » Miscellaneous Writings, p. 77; Un aperçu de cette relation scientifique renforce notre résolution, nous fortifie dans nos desseins et nous anime de la capacité de guérir.
En sa qualité de Guide, Jésus donna l'exemple à chacun. Il démontrait la Science de l'être. Se référant au Christ, le disciple Jean dit: « A tous ceux qui l'ont reçu, il leur a donné le droit d'être faits enfants de Dieu; savoir, à ceux qui croient en son nom. » Jean 1:12 (version Ostervald). Jésus ne fut pas à l'origine de ce lien qui existe avec le Père, mais il le révéla pour que tous puissent le reconnaître et le démontrer. Il apporta à l'humanité le Christ, le sens spirituel de filiation avec Dieu.
La Science Chrétienne révèle le Christ sous une forme que notre époque scientifique peut comprendre. Elle enseigne comment nous pouvons comprendre et démontrer la Vérité en pensée et en action afin que nous devenions conscients de la présence et du pouvoir de Dieu. Elle nous enseigne comment suivre l'exemple de Jésus en guérissant les malades et les pécheurs. Elle enseigne à chacun comment vivre en sorte qu'il puisse, dans le secret de sa prière, entendre cette bénédiction: « Celui-ci est mon Fils bien-aimé. »
