De nos jours, il est souvent question de l'effort fait pour éliminer la pauvreté. Groupes et individus recherchent l'origine du manque de ressources et classent la pauvreté comme la base de bien des maux dans l'expérience humaine. La pauvreté est habituellement considérée comme un état d'indigence causé par le manque d'argent pour se procurer les choses de première nécessité. Cependant, il est nécessaire d'examiner la question de plus près si l'on veut remédier à une telle situation.
Fréquemment on fait allusion devant nous à quelqu'un qui dispose d'importants revenus et qui, néanmoins, souffre de pauvreté dans son bonheur, son foyer et sa santé. Parallèlement, on nous parle d'un autre qui possède peu d'argent, mais connaît la richesse de l'amour, de la joie et du dévouement à autrui. La Science Chrétienne enseigne que la vraie richesse ne se situe pas dans la matière, mais dans les idées spirituelles, dans la compréhension de Dieu et de la relation indestructible de l'homme avec le Divin.
Cette Science éclaire, aux yeux de l'humanité, les enseignements de Christ Jésus, qui vint montrer la route des richesses spirituelles. Il considérait l'Esprit, Dieu, comme la source de tout bien et ne doutait jamais de son accessibilité. Pour acquitter l'impôt, il enjoignit à Pierre de se procurer l'argent de la bouche d'un poisson; il nourrit la multitude alors que cinq pains et deux poissons semblaient la seule nourriture dont celle-ci disposait.
Le Maître était en mesure de réaliser de telles choses grâce à sa claire compréhension de l'Esprit, Dieu, comme la seule substance réelle. Il n'était jamais impressionné par une évidence manifeste de pénurie, qu'il s'agît de manque de santé, d'amour, ou de pureté. Il guérit les malades, réveilla les hommes de leur sens de propre justification, détruisit le péché, à la faveur de sa pure compréhension que l'homme réel, le seul homme créé par Dieu, est pour toujours parfait, complet, l'éternel possesseur de l'abondance spirituelle.
Les pensées des hommes, non leurs richesses, intéressaient le Maître. Lorsque le jeune homme riche vint à lui pour connaître le chemin de la vie éternelle, Jésus vit qu'il faisait passer les richesses matérielles avant celles de l'Esprit. Aussi le Maître lui dit-il: « Vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. » Matth. 19:21; Mais le jeune homme « s'en alla tout triste », parce qu'il refusait de se défaire du sentiment erroné que la matière pouvait lui apporter le bonheur.
Pensons-nous que nous n'avons pas à surmonter la croyance au manque de ressources parce que nos besoins sont comblés et que nous nous sentons à l'aise dans la matière ? Aussi longtemps que nous voyons, où que ce soit, le manque de ressources, nous avons un combat à soutenir. Le confort dans la matière ne représente pas une certitude d'abondance. Prétendre que le manque de ressources est réel pour qui que ce soit, c'est nier que Dieu soit Tout, nier Sa sollicitude abondante et toujours présente pour Ses enfants. Le vrai bonheur est une compréhension de notre propre perfection et de celle de toutes les idées de Dieu.
La lutte contre les suggestions de l'erreur qui nient l'abondance du bien ne cesse pas. Cette lutte doit se poursuivre « jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'hommes faits, à la mesure de la stature parfaite du Christ ». Éph. 4:13;
Toujours vigilante pour guider ses disciples dans le chemin du Christ vers l'harmonie, Mrs. Eddy déclare: « L'ignorance de soi, la propre volonté, la propre justification, la luxure, la convoitise, l'envie, la vengeance, sont les ennemies de la grâce, de la paix et du progrès; il faut les affronter vaillamment et les vaincre, sinon elles déracineront tout bonheur. Prenez courage; le combat avec soimême est sublime, il vous occupe pleinement, et le Principe divin travaille avec vous — et l'obéissance couronne d'une victoire éternelle l'effort persistant. » Miscellaneous Writings, p. 118.
Nos efforts afin de secourir ceux qui semblent dans le besoin restent souvent superficiels. Nous offrons de l'argent ou des provisions matérielles, et puis nous passons notre chemin avec un sens de propre justice et le sentiment de nous être montrés charitables. Si l'argent, que nous laissons dans la main tendue, ne s'accompagne pas d'une réfutation mentale ou audible de la pénurie et d'une reconnaissance des vraies richesses de notre prochain en tant qu'enfant de Dieu, nous l'avons bien peu aidé. C'est l'Amour divin, non la simple sympathie humaine, qui répond au besoin humain. A moins que nous n'élevions la sympathie au niveau de l'amour spirituel qui ignore la pauvreté, nous sommes passés à côté de l'offrande véritable.
Si nous-mêmes semblons attendre davantage de ressources, nous devons nous réveiller de cette pensée erronée que la solution du problème est au-delà de notre contrôle. La guérison ne se trouve jamais hors de la conscience individuelle. La croyance à la pénurie doit être remplacée par la reconnaissance de la totalité de Dieu, de Ses ressources toujours présentes, et de Son soutien empli d'amour. Nous devons progresser au-delà de la croyance à la pénurie vers la joie plus haute de la plénitude et des richesses spirituelles accordées à chacun aussi bien qu'à nous-mêmes.
Nous devons refuser d'être catalogués ou de cataloguer les autres en fonction des richesses matérielles. Chaque enfant de Dieu possède tout bien. Il ne peut être classifié qu'en tant qu'enfant de Dieu, héritier de toutes les richesses spirituelles. Croire que l'on est riche en biens matériels est tout aussi erroné que de croire à la pauvreté dans ces mêmes biens; supposer en effet que la matière est substance, c'est manquer des vraies richesses du statut spirituel de l'homme en tant qu'enfant de Dieu.
De crainte d'admettre que notre travail est terminé lorsque tel besoin particulier a été comblé, souvenons-nous qu'accepter le dénuement, sous quelque forme ou pour qui que ce soit, représente encore l'indigence. Si nous voyons des signes d'hostilité entre individus ou entre nations, nous croyons au manque d'amour. Si nous voyons la laideur, nous croyons que l'homme peut être privé de la beauté de l'Ame. Si nous entretenons une croyance hypnotique dans la réalité du vice ou du crime, nous croyons que le mal est capable de posséder l'homme et que le bien est absent, alors que, dans la vérité de l'être, seul le bien est réel.
Si nous attachons à nous-mêmes ou à notre voisin la croyance à un manque d'intelligence, remplaçons vivement le mensonge de l'entendement mortel, qui prétend à l'existence d'une mentalité inférieure craintive, par la vérité que l'homme, le reflet de l'Entendement infini, n'est pas à la merci d'un prétendu entendement logé dans le cerveau, non plus que de l'entourage ou des circonstances limités. L'homme est l'expression de l'Entendement infini et il renferme toute idée juste. Toute prétention du mal est une prétention à la pénurie parce qu'elle nie la totalité de Dieu.
En notre qualité de soldats du Christ, nous avons l'autorité divine pour réfuter, au moyen de la vérité de l'être, les suggestions de pénurie. Afin d'aider vraiment l'humanité, les efforts humains pour combattre la pauvreté doivent se fonder sur la puissance du Christ. Nous pouvons pleinement triompher de l'apparente pauvreté dans le monde en refusant de croire tout mensonge de l'entendement charnel qui glorifie le dénuement et réfute la totalité de Dieu. Priant pour la révélation de la création de l'univers de Dieu, qui n'est jamais privé de Son soutien absolu, ne manquant jamais de la plus ténue des idées propre à contribuer à la perfection de l'homme de Dieu, nous nous trouvons en communion avec tout bien. Incluons tous les hommes dans notre amour pour Dieu.
