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Bourgeon, fleur et amande

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mars 1968


Il y a aujourd'hui des hommes et des femmes qui semblent avoir réussi leur vie et qui cependant nourrissent en secret un sentiment d'échec. Au plus profond de leur cœur ils ont conscience que leur vie ressemble à un arbre fruitier qui, bien qu'extérieurement sain et robuste, porte des feuilles mais pas de fruit.

Si nous croyons qu'il est maintenant trop tard pour que notre expérience non seulement fleurisse mais encore porte des fruits, les enseignements de la Science Chrétienne détiennent pour nous un message riche en espérance. Il y a des siècles le prophète Joël réconforta les Israélites par la promesse suivante: « Je vous remplacerai les années qu'[a]dévorées la sauterelle » et il la fit précéder de ces mots: « Les aires se rempliront de blé, et les cuves regorgeront de moût et d'huile », Joël 2:24, 25; montrant ainsi que les joies d'une abondante moisson devaient revenir avec cette restitution.

Mrs. Eddy nous dit: « La fleur qui se fane, le bouton flétri, le chêne noueux, la bête féroce, — comme les discordes de maladie, de péché et de mort, — sont antinaturels. Ce sont les faussetés des sens, les déviations changeantes de l'entendement mortel; ce ne sont pas les réalités éternelles de l'Entendement. » Science et Santé, p. 78; Dans le royaume céleste, l'état de conscience dans lequel « les réalités éternelles de l'Entendement » se déroulent, il ne peut y avoir ni bouton flétri ni arbre stérile.

Aucune notion de temps ne doit entrer dans le déroulement ordonné de la croissance spirituelle qui va du temps des semailles à la moisson. Dans le récit de la verge d'Aaron, placée devant l'Éternel dans la tente, l'élément temporel si solidement ancré dans la pensée des mortels fut balayé lorsque, pendant la nuit, la verge non seulement bourgeonna et fleurit mais produisit des amandes (voir Nombres 17). Mais si nous voulons connaître une expérience aussi réussie et aussi fructueuse, il y a beaucoup à faire. Rester assis, les bras croisés, dans l'attente que notre verge bourgeonne, fleurisse et produise des amandes tandis que nous laissons passer les heures dans l'oisiveté, est un désir vain.

La Science Chrétienne enseigne l'irréalité de la matière ainsi que de ses limitations de temps et d'espace. Mrs. Eddy déclare: « Le temps est une pensée mortelle, dont le diviseur est l'année solaire. C'est par l'éternité que Dieu mesure les années que l'Ame remplit. » p. 598. Dans la mesure où nous conformons notre pensée et notre vie quotidienne aux réalités illimitées de l'Esprit, l'Amour divin, nous en apprendrons davantage sur le sens de l'éternité et nous nous réjouirons de ce que rien ne peut faire obstacle au progrès de notre vie vers la démonstration.

La Science Chrétienne montre que tout ce qui est compris spirituellement est toujours manifesté dans l'expérience humaine. Ainsi l'étudiant de cette Science s'efforce-t-il de prouver dans sa vie quotidienne que la promesse de croître se manifeste non seulement par un épanouissement de beauté, de couleur et de douceur mais par une riche récolte de qualités spirituelles qui nourrissent sa propre expérience et bénissent tous ceux qu'il approche.

Christ Jésus prouva ce fait lorsque, grâce à sa compréhension spirituelle, il guérit les malades et les pécheurs et enseigna à ses disciples la tendresse de l'amour de Dieu pour Ses enfants et la gloire de leur filialité avec le Père. Par sa résurrection et son ascension, le Maître prouva que les prétentions de la mort elle-même étaient irréelles, et tous les fruits qui résultaient de sa compréhension de la totalité de Dieu se manifestèrent.

Encore enfant, Mrs. Eddy aussi donna l'espérance du pouvoir spirituel qui plus tard, après qu'elle eut été guérie des effets d'un grave accident uniquement par des moyens spirituels, fleurit et porta des fruits dans sa découverte que les enseignements de Christ Jésus pouvaient être mis en pratique à notre époque. Quand elle eut un certain âge, non seulement Mrs. Eddy écrivit Science et Santé mais elle fonda aussi L'Église Mère avec ses filiales mondiales et établit La Société d'Édition de la Science Chrétienne. Les derniers fruits de l'œuvre de sa vie apparurent au cours de sa quatre-vingt-huitième année sous la forme de la publication d'un journal quotidien, The Christian Science Monitor.

Par l'étude et la pratique des vérités de la Science Chrétienne, y compris la reconnaissance permanente que nous demeurons non dans le temps mais dans l'éternité, nous pouvons tous avoir des preuves abondantes de ce que la promesse et sa réalisation sont toujours avec nous. Comme la verge d'Aaron illustra l'omniprésence de la démonstration, de même en ce moment l'expérience humaine de chaque individu peut non seulement bourgeonner mais encore fleurir et produire des amandes.

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