Une concurrence honnête et amicale dans les sports et autres domaines peut être profitable à chacun, mais quand la rivalité est basée sur la fierté, la convoitise ou la crainte, au lieu d'être basée sur le désir de donner, elle prend la forme d'un conflit et donne peu de satisfaction, elle peut même être destructrice.
Quand elle est pratiquée avec désintéressement et intégrité, la concurrence de la libre entreprise encourage d'une manière positive la croissance individuelle et collective. Une telle rivalité constructive n'est pas seulement légitime mais nécessaire afin d'éviter tout contrôle autoritaire. Cependant, la concurrence, que ce soit dans le domaine privé ou les affaires, aboutit souvent à des efforts égocentriques nous poussant à obtenir plus qu'un autre collègue, souvent par tous les moyens possibles; ou bien la crainte suggère que si nous ne nous hâtons pas d'une manière agressive pour obtenir notre part immédiatement il ne nous restera plus rien. Dans chacun de ces cas une telle lutte ignore deux faits essentiels mis en évidence par la Science Chrétienne: d'une part, que Dieu étant le bien infini, le bien doit être présent à jamais, inépuisable; d'autre part, que le but réel ou la raison d'être de l'homme, même humainement parlant, n'est pas d'obtenir mais de donner, d'exprimer le bien.
La concurrence ou rivalité, basée sur la croyance que le bien est limité, qu'il n'y en a pas assez pour tous, ou tout au moins que la bonté de Dieu peut être inégalement répartie, encourage la malhonnêteté, les faux-fuyants, la duperie, l'emploi de procédés peu honnêtes et immoraux, parfois cruels et violents. Une concurrence agressive, sournoise et trompeuse, peut quelquefois sembler d'um usage courant qui justifie une tolérance largement répandue. Il est faux de croire qu'une telle manière d'agir soit nécessaire dans le monde moderne des affaires, faux de croire que cela doit être bien, puisque « chacun le fait ». Une telle suggestion erronée devrait être rejetée avec persistance car en réalité le bien est illimité et ne peut pas manquer. Et nous n'avons point besoin, pour obtenir ce qui nous paraît humainement juste, de mettre en jeu notre moralité ou celle des autres.
Naturellement ce n'est pas en restant inactif ou en négligeant de fournir le meilleur service ou le meilleur produit que l'on corrige une condition de manque qui semble due à une concurrence déloyale ou à quelque condition humaine limitative. Une telle situation demande plutôt, de la part de l'intéressé, la mise en pratique de sa connaissance de l'omniprésence du bien, afin d'être en mesure d'offrir un meilleur service ou de fabriquer un meilleur produit, tout en attirant l'attention de ceux qui en ont besoin.
L'art de réussir dans cette voie d'une manière abondamment profitable ne dépend pas de ce que les autres peuvent faire ou ne pas faire; cela ne dépend pas non plus des lois économiques ou d'autres prétendues lois humaines ou conditions, mais simplement de la compréhension que l'on a de la Science Chrétienne et de l'usage que l'on en fait. Cela dépend de la plus grande compréhension que l'on a du Christ, la Vérité, telle qu'elle a été enseignée et démontrée par l'homme qu'était Jésus. Il faut saisir davantage le fait que, dans sa véritable identité spirituelle, en tant qu'idée de Dieu, l'homme possède déjà tout le bien par réflexion. Cette compréhension nous permet de découvrir que toutes les possibilités nous sont offertes, que l'homme n'est soumis à aucune restriction matérielle illégitime, personnelle, sociale, géographique ou autre.
Ceci est vrai parce qu'un fait important en Science est que Dieu, qui est le bien infini, est le seul créateur, et que l'homme est Sa création complète et parfaite. C'est la reconnaissance de ce fait — la revendication par l'étudiant de la Science Chrétienne de cette véritable identité spirituelle comme étant la sienne, excluant donc tout arrêt, frustration, échec, la présence de quelque chose de moins que le bien — qui apporte la guérison ou l'ajustement d'une situation. Cette revendication apporte non seulement la guérison physique, mais la correction de toute inharmonie ou de tout manque dans l'expéreince humaine, y compris dans le domaine des affaires.
L'étudiant de la Science Chrétienne qui comprend quelle est sa véritable identité, voit qu'il possède par réflexion tout ce qui lui est nécessaire pour réussir dans ses affaires, que ce soit l'intelligence, les occasions, la clarté, le savoir, le talent, le discernement, la perception, l'originalité et qu'une expérience de succès dans son travail, basée sur ces qualités, lui apporte la lumière, la beauté, la satisfaction, l'inspiration, le bonheur, un état d'être complet et l'amour. Il trouve que ces qualités se manifestent dans son expérience, dans la mesure où il démontre le fait spirituel. Il comprend qu'un manque de santé, d'activité, de ressources, voire même de paix ou d'amour, révèle seulement un manque de compréhension quant à la nature pleinement satisfaite de l'homme créé par Dieu, son véritable moi. En se détournant de ce manque de connaissance et en s'appuyant entièrement sur le fait spirituel, on peut alors percevoir la pensée correcte sous la forme la plus proche de ce qui est humainement juste.
Mrs. Eddy déclare: « Comme une portion active d'un tout prodigieux, la bonté identifie l'homme avec le bien universel. Ainsi chaque membre de cette église peut s'élever au-dessus de la question si souvent répétée: Qui suis-je ? à la réponse scientifique: Je suis capable de transmettre la vérité, la santé et le bonheur, et ceci est le rocher de mon salut et ma raison d'être. » The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 165;
Dans Science et Santé Mrs. Eddy nous assure que cette manière de donner n'épuise pas nos ressources: « Donner ne nous appauvrit pas au service de notre Créateur, et ne pas donner ne nous enrichit pas. » Science et Santé, p. 79;
Comprendre et appliquer le fait spirituel peut très bien résulter, sur le plan humain, en une manifestation continue de rivalité, c'est-à-dire que d'autres peuvent effectuer le même service ou fabriquer le même produit pour le même marché. De plus, cet engagement légitime et désintéressé dans la politique d'une entreprise est juste et nécessaire. Mais nous pouvons être certains qu'une juste connaissance, basée sur la nature illimitée du bien, se manifestera humainement, non seulement par une juste rétribution, sans perte pour chacun, mais aussi par une preuve universelle d'honnêteté, de désintéressement, une plus haute moralité et même par l'amitié et l'amabilité.
Naturellement, le Scientiste Chrétien doit être prêt à savoir que sa prière peut avoir pour résultat soit son maintien dans le même genre d'emploi, continuant à effectuer le même travail, soit un changement d'activité. Nous ne sommes pas habilités à conseiller l'Entendement divin quant à la réponse qui doit être donnée à nos prières. Mais les ajustements humains qui apparaîtront en réponse à toute prière honnête seront satisfaisants en tous points. Le Scientiste Chrétien trouvera qu'il exprime le bien et en jouit.
La destruction de la fierté, de la cupidité — ou le refus de chercher son bien-être en profitant des autres ou par des moyens peu équitables — et de la crainte — ou le refus d'accepter un sens matériel de manque ou d'obstacle — n'exclut pas le mobile, l'inspiration ou l'initiative. Au contraire, elle avive le désir de faire mieux, de donner plus, et ce qui est plus important, rend disponible tout ce qui est nécessaire. L'individu travaille plus assidûment pour réclamer et exprimer les ressources et l'efficacité qui lui ont été données par Dieu. Le résultat se manifeste par un plus grand sens du bien dans la pensée et par conséquent dans l'expérience humaine.
Appliquée à des rapports entièrement personnels ou à des amitiés, une connaissance de l'omniprésence du bien fait disparaître les petites rivalités, délivre des effets déprimants d'un conflit pour savoir qui sera le premier, et laisse seulement un sens du bien plus riche, et un sens de l'amour plus grand et plus durable.
Christ Jésus a dit: « Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données pardessus. » Matth. 6:33. Voilà quelles sont la règle et la promesse divines que la Science Chrétienne accepte, explique et offre pour être mises en pratique et appliquées universellement.
Là où il y a un zèle amer et un esprit de dispute,
il y a du désordre et toutes sortes de mauvaises actions.
La sagesse d'en haut est premièrement pure,
ensuite pacifique, modérée, conciliante,
pleine de miséricorde et de bons fruits,
exempte de duplicité, d'hypocrisie.
Jacques 3:16, 17