«Le champ, c'est le monde»
[Ce rapport a paru en anglais dans « The Christian Science Journal » de avril 1967]
Quand les disciples de Christ Jésus prièrent ce dernier de leur expliquer la parabole de l'ivraie dans le champ, il leur répondit entre autre: « Le champ, c'est le monde. » Matth. 13:38; Il est possible que ces paroles les aient surpris. Jésus s'appliquait toujours à élargir les vues limitées de ses disciples, leur expliquant que le Christ est accessible à tous. Il dit: « Je suis la lumière du monde. » Jean 8:12; Il savait qu'il devait secouer et réveiller ses disciples, et leur faire prendre conscience des occasions merveilleuses qu'ils avaient d'apporter cette « lumière » à tous les hommes, alors qu'ils remplissaient leur mission.
Le projet d'édification d'un centre des activités de l'Église oblige les Scientistes Chrétiens à mieux comprendre quelle est la mission de la Science Chrétienne et quelle est sa place dans le monde d'aujourd'hui. Les nouveaux bâtiments qui seront construits à côté de L'Église Mère attestent l'activité croissante et le plus grand rayonnement de cette dernière. Mais il est certain que l'expansion de la Science Chrétienne au cours du second siècle est étroitement liée à la preuve que donne chaque membre de l'Église du fait que le Christ, la Vérité, est révélé à tous, outre mesure.
La définition que Mary Baker Eddy donne concernant l'Église n'a pas uniquement trait à la métaphysique pure. Dans sa définition elle incite à l'action sur ce plan d'existence. Les Scientistes Chrétiens ne doivent pas se laisser bercer par la belle théorie abstraite que renferme la définition du mot « Église »: « La structure de la Vérité et de l'Amour; tout ce qui repose sur le Principe divin et en procède », Science et Santé, p. 583; car elle ajoute: « L'Église est cette institution qui donne des preuves de son utilité et que l'on trouve ennoblissant la race, réveillant de ses croyances matérielles la compréhension endormie jusqu'à comprendre les idées spirituelles et la démonstration de la Science divine, chassant ainsi les démons, ou l'erreur, et guérissant les malades. »
Ces mots écrits au siècle passé nous imposent aujourd'hui des exigences nouvelles. Nous en comprenons mieux l'esprit et la vision qu'ils évoquent. Cette idée de l'Église fut le point de départ du mouvement de la Science Chrétienne. Cette idée spirituelle entra dans la vie des gens et la transforma. Elle se manifesta par des guérisons, par l'immolation personnelle, par le désir constant d'élargir la sphère d'activité de l'Église et la construction de bâtiments destinés à abriter ladite activité. Mais la définition du mot « Église » ne se limite pas à l'institution de ladite église. Celle-ci doit prouver au cours du deuxième siècle qu'elle est utile et qu'elle ennoblit la race humaine.
On a remarqué une amélioration dans le monde. L'humanité est cependant encore aux prises avec les plus vieux problèmes comme avec de nouvelles difficultés. Il faut trouver une solution pour cesser la guerre, assouvir la faim et éliminer la haine qui régne entre nations et races. On observe apparemment toujours plus de maux subtils tels que la perte de son identité dans une civilisation de masse et la suggestion constante que la structure fondamentale de l'homme est matérielle.
Les Scientistes Chrétiens sont sans aucun doute appelés à déployer une plus grande activité spirituelle et à être un exemple pour le monde. Quand on demanda à Jésus quel était, dans la Loi, le grand commandement, celui-ci répondit: « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C'est là le grand, le premier commandement. Et voici le second, qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Matth. 22:37–39;
Il se peut qu'aimer son prochain signifie guérir en appliquant strictement la doctrine de la Science Chrétienne, expliquer d'une manière convaincante la place que la Science Chrétienne occupe dans notre vie ou témoigner une bienveillance chrétienne normale. Mais il s'agit peut-être également d'être reconnaissant d'être conscient du Christ et de soutenir cette idée partout dans le monde. Cela signifie peut-être ouvrir son cœur débordant de compréhension spirituelle et de joie, et donner de la manière la plus efficace selon les circonstances, sans rien attendre en retour. Notre Leader écrit: « Tout ce qui inspire une pensée de sagesse, de Vérité, ou d'Amour — que ce soit le chant, le sermon, ou la Science — bénit la famille humaine par les miettes de consolation qui tombent de la table du Christ, rassasiant ceux qui ont faim et abreuvant d'eau vive ceux qui sont altérés. » Science et Santé, p. 234.
Les Scientistes Chrétiens ont l'ordre d'assouvir la faim spirituelle du monde. L'Église Mère sait que « le champ, c'est le monde » et tous les Scientistes Chrétiens dans le monde entier travaillent avec confiance; le centre des activités de l'Église en témoigne dans une certaine mesure.
