« Je veux vivre ma vie ! » « Qu'y a-t-il de mal à faire ce qu'il me plaît ? » « Pourquoi devrais-je suivre des règles établies par une poignée de “croulants” qui ne savent pas ce qu'est la jeunesse d'aujourd'hui ? »
Tous les jours, dans les familles, les couloirs des écoles, les soirées, on peut voir ou entendre des signes de révolte. Presque tout le monde se sent un jour ou l'autre entravé par des règlements imposés par les parents, les directeurs d'établissements scolaires, les tribunaux, les autorités ecclésiastiques. Le désir de liberté est un désir naturel, un désir juste. Mais il y a une différence entre la liberté réelle et la liberté factice.
Pour beaucoup de jeunes gens, la liberté équivaut à l'absence de règles. Les règlements semblent souvent des conspirations tramées par les adultes pour empêcher les jeunes de s'amuser. Mais les règlements suppriment-ils vraiment la liberté et les divertissements ? Les joueurs et les spectateurs d'une partie de football, de basket-ball ou de hockey peuvent être déçus lorsqu'une pénalisation est imposée à leur équipe pour la violation d'une règle; mais personne n'essayerait de soutenir que les règles privent les joueurs de leur liberté. Au contraire, elles rendent le jeu possible.
Essayez d'imaginer ce que serait la société si chaque individu pouvait décider par lui-même des règles de conduite. Les voleurs pourraient décider qu'il est juste de voler; les automobilistes pourraient faire eux-mêmes leur code de la route; les étudiants iraient à l'école quand ils en auraient envie. En y réfléchissant chacun comprendra que l'absence de règles ne conduit pas à une liberté plus grande, mais au chaos. Il se peut que la société impose certaines lois ou certains règlements manquant de sagesse; mais dans l'ensemble ses contraintes sont aussi raisonnables que celles d'une mère qui assure la protection de son enfant. Les règlements ont été établis pour guider et protéger.
Mrs. Eddy croyait en la liberté, mais elle savait également que des règles et des lois sont nécessaires. Elle écrit: « Les véritables Scientistes Chrétiens sont, ou devraient être, les gens les plus systématiques de la terre, et les plus obéissants à la loi, parce que leur religion exige une adhérence implicite à des règles fixes, dans la démonstration méthodique de celles-ci. » Rétrospection et Introspection, p. 87;
Certaines personnes ne sont pas convaincues de la nécessité des règlements et croient que la liberté réside dans une attitude de bravade ou de révolte. Fréquemment ceux qui croient se révolter contre les règles imposées par un professeur, par les parents ou par la société, sont en réalité en conflit avec eux-mêmes, et non avec un règlement ou une personne.
Même lorsqu'il se révolte contre une règle, jusqu'à quel point celui qui fait fi de l'autorité est-il libre ? Nul ne peut se sentir vraiment libre lorsqu'il éprouve un sens de tension, de frustration, ou qu'il manifeste un esprit d'entêtement ou de rébellion, toutes caractéristiques qui vont de pair avec l'esprit de bravade.
Parfois la soif de liberté prend la forme d'une résistance active, non pas envers une règle, mais envers un code moral. Quelques jeunes pensent que la liberté consiste à assouvir les désirs des sens. Qu'une telle conduite mène à la liberté est de la pure fiction. Elle aboutit, au contraire, à la limitation, à l'inconsistance morale et à une incapacité de gouverner sa propre vie.
D'une part, la prétendue liberté qui provient du mépris des règles est fausse, et d'autre part, elle fait défaut au moment où l'on en a le plus besoin. Mais il est parfois difficile de voir que la liberté n'est pas l'absence ou le mépris des contraintes extérieures, mais qu'elle est en réalité un état de conscience. Obéir à la loi ouvre la voie à de plus grands progrès et mène vers de plus vastes perspectives. C'est la raison pour laquelle l'obéissance apporte plus de liberté que la désobéissance.
Mrs. Eddy nous montre vers quoi cette obéissance doit tendre lorsqu'elle déclare: « L'Entendement divin exige à juste titre de l'homme toute son obéissance, son affection et sa force. » Science et Santé, p. 183;
L'obéissance n'est ni fastidieuse ni pénible lorsque nous saisissons clairement que l'esprit de rébellion ne fait pas partie de l'homme créé par Dieu. Il est tout aussi naturel pour l'homme spirituel de se tourner vers la Vérité, l'Amour, le Principe divins que pour le tournesol de se tourner vers le soleil. Lorsque nous obéissons au Principe, nous faisons ce qui est bien, convenable, licite, et ainsi nous nous sentons libres.
Cette liberté véritable demeure même dans les circonstances les plus difficiles. Dans l'émission radiodiffusée: « Comment la Science Chrétienne guérit » donnée en fin de semaine du 30 juin au 2 juillet 1961, le Dr William Haines raconte ce qu'il lui arriva lorsqu'il fut interné à la suite de la chute de Singapour. Beaucoup de ses compagnons périrent d'inanition, de maladie et d'autres pénibles épreuves. Bien qu'entouré de barbelés, soumis à de durs règlements et à des gardiens étrangers, le Dr Haines conserva néanmoins le sens de la liberté. Grâce à son obéissance aux vérités spirituelles, il vit très clairement que la pensée ne peut jamais être enfermée ni emprisonnée. Des barbelés ne pouvaient faire de lui un prisonnier.
C'est ce même genre de liberté que Christ Jésus enseigna à ses disciples. Il leur dit: « Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. » Jean 8:32;
Chaque jour nous marchons vers la liberté ou nous nous en éloignons. La désobéissance, l'opiniâtreté ou même la polémique au sujet des règlements conduisent à une liberté factice. Mais se maîtriser et obéir au Principe apporte la joie, le bonheur, la paix et par conséquent, la liberté. Si l'on n'est pas entravé par le ressentiment, l'indulgence envers soi-même, l'obstination, on est libre de faire de son mieux et d'être meilleur. On connaîtra alors la liberté décrite dans l'Épître de Jacques: « Celui qui aura plongé ses regards dans la loi parfaite, la loi de la liberté, et qui l'aura contemplée avec persévérance, n'étant pas un auditeur oublieux, mais un fidèle observateur de ses préceptes, celui-là trouvera son bonheur dans son obéissance. » Jacques 1:25.