Combien il est agréable d'avoir un travail qui nous donne des satisfactions et qui nous plaît, et qu'il est pénible de se sentir comme enchaîné à une occupation monotone, purement répétitive ! Celui qui considère son travail comme ennuyeux risque de concevoir de l'envie à l'égard de ceux qui reçoivent des tâches intéressantes à faire. Mais l'envie n'est jamais une solution car elle ne fait qu'accentuer notre sentiment d'insatisfaction. Ce n'est ni l'égoïsme ni la cupidité qui apporteront le remède; celui-ci se trouve dans l'amour et dans l'oubli de soi.
Cette réponse pourra sembler peu réaliste et même naïve à certains. Mais l'amour et l'oubli de soi, tels qu'ils sont entendus en Science Chrétienne, ne sont pas des remèdes à l'eau de rose. Ils découlent logiquement d'un certain concept de Dieu comme Amour divin, universel, immuable, et n'attendent rien des caprices des émotions humaines.
L'Amour divin est infini et dans cette infinitude du bien il n'existe ni routine ni ennui. Bien au contraire, variété et inspiration sont sans limites.
Pour connaître dans notre propre existence cette variété et cette inspiration, il faut s'offrir à l'influence curative de l'Amour. Lorsque nous invitons un ami chez nous, nous faisons en sorte qu'il ne trouve pas porte close. De même, si nous voulons connaître l'influence rénovatrice de l'Amour divin, il nous faut ouvrir en grand les portes de la conscience et manifester des qualités telles que la sagesse, l'amour, la pureté.
Nous lisons dans la Bible (I Cor. 2:9): « Ce sont des choses que l'œil n'a point vues, que l'oreille n'a pas entendues, et qui ne sont pas montées au cœur de l'homme, mais que Dieu a préparées pour ceux qui l'aiment. » Les sens physiques ne sauraient percevoir les possibilités illimitées de l'homme qui est le reflet ou l'expression de Dieu, de l'Amour divin. Ils discernent un être physique, soumis aux servitudes de l'hérédité, de l'intellect et du hasard. Mais comme l'explique la Science Chrétienne — la religion que Mary Baker Eddy a découverte et fondée — l'homme est spirituel, et non matériel. Il est l'image de Dieu, qui est Esprit infini. Pour connaître les bénédictions assurées à l'homme, ressemblance spirituelle de Dieu, il nous faut cultiver un point de vue spirituel. Il nous faut lever le regard plus haut que l'image matérielle de l'homme, qui est une contrefaçon de l'identité réelle de l'homme.
Mrs. Eddy écrit dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 454): « L'Amour nous inspire le chemin, l'illumine, nous le désigne, et nous y guide. » L'homme, ressemblance spirituelle de Dieu, est toujours inspiré par l'Amour. Voilà l'antidote de la monotonie ou de la routine. L'Amour est l'unique intelligence et elle est divine; et l'homme, le reflet de l'Amour, est perpétuellement doué d'une beauté radieuse, d'une joie vivante, d'une sagesse prestigieuse.
L'auteur de cet article eut à un moment de sa vie un travail inintéressant et sans variété, qu'elle gardait seulement dans l'attente de quelque chose de mieux. Mais cette remarque d'un praticien de la Science Chrétienne lui ouvrit les yeux: « Chaque fois que vous faites une lettre à la machine, chaque fois que vous classez un papier, faites-le avec amour et en oubliant votre moi. Ou bien l'Amour divin vous donnera un autre travail, ou bien vous serez appelée à quelque chose de plus grand. »
La pensée de l'auteur en fut transformée. Au lieu de penser toujours à recevoir, elle s'efforça de donner, de se rendre réellement utile à son employeur. Elle s'appliqua à montrer de la compassion et de la compréhension à ses collègues.
Lorsque cette nouvelle attitude eut vraiment supplanté son ancienne façon de voir, elle s'aperçut que son travail avait perdu tout caractère ennuyeux et monotone. Chaque journée devint pour elle une autre occasion d'exprimer son être réel, d'être le reflet de l'Amour. Par la suite des moyens nouveaux et intéressants d'utiliser ses talents s'ouvrirent à elle jusqu'à ce qu'elle trouvât une situation satisfaisante au-delà de tout ce qu'elle avait pu espérer.
Si nous envisageons notre travail dans une perspective renouvelée et que nous y voyions une occasion d'aimer, nous mettrons en œuvre l'omnipotence de l'Amour divin qui transforme chaque instant en faisant disparaître ce qui est fastidieux et limitatif.
Une existence remplie par l'Amour est vibrante de joie et d'enthousiasme, et ne fait point de place à l'ennui. L'Amour ignore la routine, il ne connaît que la fraîcheur, la spontanéité, le renouveau perpétuels. C'est là la voie indiquée par le Maître, Christ Jésus, lorsqu'il dit (Jean 5:17): « Mon Père travaille jusqu'à présent, et je travaille, moi aussi. » Quelle aventure pourrait être plus magnifique et plus satisfaisante ?