Dans la parabole de l'enfant prodigue Christ Jésus raconte comment un jeune homme qui avait reçu sa part d'héritage quitta la maison de son père et « dissipa son bien en vivant dans la débauche » (Luc 15:13). Il voulait entrer en possession de ce qu'il devait hériter, et pensait gagner ainsi son indépendance. Ce qu'il fit en réalité, c'est de se couper les vivres.
La Science Chrétienne explique que l'homme à l'image et à la ressemblance de Dieu, comme le décrit la Bible au premier chapitre de la Genèse, ne peut jamais être indépendant de Dieu. L'homme n'est pas un être matériel ayant une vie, une intelligence et une substance qui lui soient propres. Il est une idée spirituelle que Dieu crée, dirige, et dote de qualités spirituelles infinies, lesquelles l'animent, le gardent et lui donnent sa force. Il reflète ces qualités, mais elles ne lui appartiennent pas en propre.
Mary Baker Eddy, qui découvrit et fonda la Science Chrétienne, dit dans Miscellaneous Writings (p. 184): « Si l'homme, parlant du pouvoir qu'il possède d'être parfait, disait: “Le pouvoir, c'est moi”, il empiéterait sur les prérogatives de la Science divine, s'inclinerait devant le sens matériel et perdrait son pouvoir. »
Chaque mortel est en fait un enfant prodigue, si tant est qu'il accepte la conception matérielle, celle d'une naissance matérielle. Par conséquent il est parti lui aussi pour un voyage vers un pays lointain — il a opté pour la vie, la substance et l'intelligence qui seraient son apanage; il est donc inévitablement condamné à perdre ses forces et à aboutir à la ruine. La longueur de son voyage, sa durée et l'expérience qu'il en tire dépendent du temps qu'il met à découvrir son erreur et à découvrir les vraies possessions, celles qui lui appartiennent par réflexion.
Cette découverte est facilitée à celui qui partage cette caractéristique de l'enfant prodigue qui a le plus contribué à sa rédemption, c'est-à-dire de ne pas s'abandonner à l'apitoiement sur soi et de ne rendre personne ni aucune chose responsable de son malheur. Il savait qu'il en était seul cause, et trouva le moyen tout simple d'en sortir, exprimé par ces mots: « Je me lèverai, j'irai vers mon père » (Luc 15:18).
Celui qui est aussi solidement convaincu que Dieu est Amour, est certain que dans toute circonstance son Père céleste le comprendra et l'aidera. Il a le sentiment qu'Il prend soin de lui et il sait que Dieu est miséricordieux. Et s'il comprend aussi que Dieu est Entendement, il ne sera pas tenté de croire qu'il pourrait en savoir plus long que Celui qui est la source de sagesse infinie.
Dans le même ordre d'idées, s'il sait que Dieu est la Vie, existant en soi et se renouvelant d'elle-même, il ne sera pas possédé de l'envie de « vivre sa vie ». Et s'il sait que Dieu est Esprit, il ne croira jamais que la substance est matérielle ou qu'il peut la posséder sans la refléter. S'il comprend que Dieu est Ame, les plaisirs des sens n'auront aucun attrait pour lui, et s'il perçoit dans une certaine mesure que Dieu est Vérité il ne se laissera pas facilement induire en erreur.
Mrs. Eddy écrit dans son livre Unité du Bien à la page 39: « L'homme n'a aucun pouvoir qui lui soit propre. Il est faux, le moi qui s'oppose à Dieu, revendique un autre père, et nie la filialité spirituelle; mais tous ceux qui acquièrent la connaissance de Dieu en Science, reflètent forcément dans une certaine mesure la puissance de Celui qui donna et donne à l'homme la domination sur toute la terre. »
    