Que de fois nous aimerions prolonger ces moments d'inspiration spirituelle fervente familiers aux Scientistes Chrétiens, où une intuition du sens véritable d'un passage biblique ou d'une phrase dans un livre de Mary Baker Eddy, la bien-aimée Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne [Christian SciencePrononcer ’kristienn ’saïennce.], vient à nous avec une telle clarté que tout, autour de nous, semble baigner dans une lumière spirituelle. Plus tard, semble-t-il, elle diminue. Nous nous demandons pourquoi. Nous nous apercevons que notre travail de Scientiste Chrétien aurait pu être plus efficace si cette inspiration avait été entretenue. Jésus savait protéger et prolonger ces moments de grande inspiration; Mrs. Eddy aussi; nous aussi, nous le pouvons.
Quels préceptes nous ont été donnés par Jésus pour garder cette inspiration toujours présente et vivante ? Ce qui vient immédiatement à l'esprit est ce verset de l'Évangile de Jean (8:29) où Jésus dit: « Celui qui m'a envoyé est avec moi; il ne m'a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable. » Comme le Maître, nous avons ces moments d'inspiration profonde quand nous écoutons vraiment, quand nous ne laissons pas le vacarme de la croyance mortelle se faire entendre plus haut que la Vérité.
Mrs. Eddy nous donne une règle excellente pour faire ce qui plaît à Dieu. Elle écrit en effet dans The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany (p. 160): « Vivre en maintenant la conscience humaine en constante relation avec le divin, le spirituel et l'éternel, rend le pouvoir infini utilisable par l'individu, et c'est cela, la Science Chrétienne [Christian Science]. »
Cette pensée si bien exprimée mérite qu'on la médite longuement. L'obéissance complète et parfaite au Principe divin est indispensable pour que l'individu puisse se prévaloir du pouvoir infini; et seule une obéissance totale est compatible avec cette Science. Accomplir sans cesse ce qui est juste et agréable aux yeux de Dieu, voilà en quoi consiste l'obéissance.
Une obéissance intermittente ou occasionnelle ne suffit pas. Une obéissance constante doit être notre but. Il faut maintenir dans le cours de l'existence humaine cet état de conscience qui n'accueille ni ne se prête à aucune erreur qui se présente. Quand nous sommes sur nos gardes, spirituellement parlant, aucune des tentations de l'erreur ne peut pénétrer: il n'y a donc plus personne pour y croire. Que se passe-t-il si nous n'y croyons pas ? La croyance perd toute existence. Or, n'est-ce pas tout ce que l'erreur pourrait jamais être, une croyance ?
Peu importe le nom dont est doté la croyance; si elle ne vient pas de Dieu, elle ne fait pas partie d'un état de conscience réel. Ce n'est qu'une croyance, une illusion, et rien de plus. Tout cela montre clairement que des erreurs telles que la maladie, le péché, le manque d'harmonie sous toutes ses formes, doivent être acceptées dans la conscience avant de produire quelque effet. On dira pour se défendre: « Mais je ne pensais même pas à cette erreur qui s'est présentée à moi. Comment peut-on dire que je l'ai laissée entrer dans ma pensée ? » Inconsciemment, vous avez ouvert la porte à la croyance mortelle générale.
L'erreur tentera de pénétrer dans les demeures mentales laissées sans garde, comme les voleurs s'introduisent dans un local sans protection. Ainsi nombre de problèmes pénibles ont-ils pris naissance quand nous n'avons pas su chasser l'erreur en exerçant notre libre arbitre. Nous n'avons pas su maintenir notre conscience en constante relation avec le Principe divin. Mrs. Eddy déclare dans son Message to The Mother Church for 1901 (p. 14): « Le mal est pensé avant de pouvoir être accompli; il vous faut donc le maîtriser à ce premier stade, ou c'est lui qui se rendra maître de vous dans la seconde phase. »
Comment maîtriser une mauvaise pensée ? La combat-on comme si elle était réelle, comme si elle était un ennemi mortel, ou bien la réduit-on au néant en reconnaissant la toute présence du Christ, de la Vérité ? — Le Christ éternel, la nature vraiment divine de tout ce qui existe, apparaît lorsque les hommes se détournent de l'erreur et cessent de se considérer comme mortels. Ils perçoivent alors l'homme réel comme le fils aimé et parfait de Dieu. C'est en concevant ainsi la réalité et en ne la perdant pas de vue que la pensée réceptive trouve la continuité de l'inspiration spirituelle.
Quelle joie et quelle liberté l'on trouve à percevoir de plus en plus clairement son moi réel ! La crainte s'évanouit; les limitations sont effacées; une paix et une harmonie inexprimables, droit de naissance éternel de l'homme — correspondant à la volonté actuelle et toujours inattaquable de Dieu pour Ses enfants bien-aimés — sont ressenties sans interruption.
Il suffit tout simplement d'obéir: se détourner du moi mortel, de la croyance mortelle déformante qui présente de l'homme une image fausse ou une caricature, et percevoir l'homme de Dieu en Christ. Dieu et Son idée spirituelle sont seuls réellement présents. Grâce au Christ, à la Vérité, la source et la substance véritables de notre être réel, du vôtre comme du mien, se trouvent révélées.
Ce sont là les merveilleuses bénédictions qui nous attendent. Les conditions sont simples; on ne peut cependant pas les ignorer. Elles demandent une réelle discipline. La pensée doit être loyale au seul Principe divin, à chaque instant. La récompense, c'est une inspiration spirituelle continue. Paul a donné une règle très simple, et pourtant si complète, dans son message à ses frères de Thessalonique. La voici (I Thess. 5:21): « Éprouvez toutes choses, et retenez ce qui est bon. »
Demeurez fermes dans le Seigneur, mes bien-aimés... Le Seigneur est proche. Ne vous inquiétez de rien, mais, en toute occasion, présentez vos demandes à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ. — Philippiens 4:1–7.
