Depuis des siècles l'habitude a été inculquée aux hommes de n'associer l'idée de contagion qu'aux maladies prétendument transmissibles. Les agents de contamination sont supposés être certains organismes inférieurs, tels que microbes et bactéries, à cause de leur faculté de se transmettre d'un corps à l'autre, même en l'absence de tout contact direct entre des personnes.
Considérée objectivement, cependant, on verra aisément que la contagion ne saurait être limitée à la matière, car l'expérience prouve que la crainte, la haine, l'enthousiasme, la condamnation, bref toute excitation ou émotion, peuvent se communiquer également sans aucun contact physique entre les personnes, et affecter comme une épidémie peuples et nations entières. Considérer le problème de la contagion uniquement sous l'angle matérialiste est une erreur, et cela ne contribue pas non plus à nous en mettre à l'abri.
La Science Chrétienne [Christian Science] seule nous permet de comprendre quelle est la nature réelle de la contagion, et quel en est le remède certain. Elle enseigne, et elle montre, que la matière n'est qu'une conception fausse de la substance, une illusion de l'entendement mortel, sous quelque dimension ou composition qu'elle se présente. Tant l'illusion que son objectivation apparente ne sont rien d'autre que les images irréelles du faux état de conscience qui les conçoit.
Étant donné son caractère de rêve, le trait distinctif de ce pseudo-entendement est l'ignorance qu'il a de lui-même, de sa fausseté foncière et de celle de tous les éléments qu'il inclut. Comme Mrs. Eddy l'a reconnu, l'objectivation qu'est la matière, sous quelque forme que ce soit, montagne ou microbe, est le substratum le plus grossier de l'entendement mortel, et par là même en est inséparable.
Nous voyons ainsi que, la matière n'étant pas substance, mais une simple croyance, l'infection matérielle ou contagion que des agents matériels sont supposés propager est en réalité la croyance mortelle, phénomène mental et mortel, qui est communiquée. C'est à la base l'acceptation par une personne ou un groupe de personnes de certaines phases d'une suggestion agressive des sens, selon laquelle il y aurait une cause réelle, douée de vie, qui produirait un effet réel dans le domaine illusoire des fausses croyances.
L'acceptation de concepts erronés qu'ont d'autres personnes peut sembler être consciente, due à la crainte, ou bien inconsciente et procédant d'une totale ignorance des faits scientifiques impliqués; la prétendue contagion résulte toujours d'un consentement intime, tout autant que de la propagation d'excitations et d'émotions mortelles. Pour être parfaitement protégé, il faut donc que l'individu refuse de consentir à toute forme de contagion.
Mais pour être efficace ce refus ne peut être un simple parti pris de résistance: il faut qu'il soit basé sur la compréhension scientifique du Christ, de la Vérité, compréhension que procure la Science Chrétienne [Christian Science]. Elle seule expose la nature purement mesmérique de la contagion, nous permettant ainsi d'en voir la fausseté et par conséquent l'impuissance, et donc de la neutraliser, puis de la détruire en réfutant scientifiquement ses suggestions.
Avec l'apparition des communications instantanées entre tous les pays, les possibilités de dissémination, non seulement des croyances concernant le corps mais encore de tendances émotives, se sont grandement accrues. Des phases agressives de colère, de panique, de dépression ou de haine semblent déferler par vagues dans les pensées de larges fractions de l'humanité. Si ces sentiments mortels se traduisaient en action politique, celle-ci serait aussi aberrante que les émotions l'ayant amenée. Il n'en est devenu que plus important de comprendre la Science de l'être, la Science Chrétienne [Christian Science], qui nous met à même de soumettre à un examen scientifique et approfondi tout ce que nous apportent la presse et la radio, avant de décider si nous devons ou non y consentir.
Notre Leader écrit à ce sujet dans Science et Santé (p. 462): « Les pensées sont-elles divines ou humaines ? Voilà l'importante question. Cette branche de l'étude est indispensable à l'excision de l'erreur. » Elle nous donne ailleurs ces instructions (ibid., p. 88): « Comment peut-on distinguer les idées véritables d'avec les illusions ? En remontant à l'origine de chacune. Les idées sont des émanations de l'Entendement divin. Les pensées, provenant du cerveau ou de la matière, sont des rejetons de l'entendement mortel; ce sont des croyances mortelles matérielles. Les idées sont spirituelles, harmonieuses et éternelles. »
La Science Chrétienne [Christian Science] enseigne — et elle le prouve — que l'immunité que possède l'homme réel à l'égard du mal réside dans le fait qu'il coexiste avec Dieu et qu'il n'est pas soumis à d'autre influence que celle du Principe divin toujours présent et actif, influence qui est spirituelle, qui s'exerce sans interruption et qui est une source de vie; de ce divin Principe l'homme procède et il le reflète, à l'exclusion de toute autre chose. Cette relation inattaquable de Dieu avec Son reflet individualisé explique l'identité réelle de l'homme et sa ressemblance avec Dieu; elle est le garant de son invulnérabilité, d'une santé sans heurts, d'une indépendance absolue à l'égard de la mentalité matérialiste, qui est parcourue d'émotions et de craintes mesmériques. Il n'y a aucun point de contact entre l'homme — idée immuablement pure et parfaite de Dieu — et les illusions que les mortels conçoivent à son sujet. La Science Chrétienne [Christian Science] donne à ceux qui l'étudient avec consécration la faculté de démontrer ces vérités absolues et d'aider d'autres à faire de même.
Ces vérités constituent une partie du message du Christ procédant de l'Entendement divin et s'adressant à la conscience humaine, c'est-à-dire à nous, tels que nous paraissons être au sens humain. La Science du Christ, ou Science Chrétienne [Christian Science] nous apprend que la contagion est une forme de mesmérisme; ses principaux instruments sont l'ignorance spirituelle et la crainte; ce n'est là qu'une tentative de l'entendement mortel pour nous forcer à accepter le double mensonge que le mal est une entité douée du pouvoir de se transmettre, et que la matière est une substance vivante et intelligente douée de la faculté d'agir comme cause et de réagir comme effet.
Nous pouvons voir clairement, éclairés par le Christ, que le sens matériel est dénué de toute vérité ou réalité, qu'il ne possède donc pas en propre le plus infime pouvoir de mettre à exécution sa menace de diffuser le mal, ou de remplir sa promesse de nous en protéger grâce aux méthodes et aux moyens empruntés à la matière. Lorsqu'on le comprend et que l'on s'attache fermement à lui, le Christ ou la Vérité acquiert à nos yeux un pouvoir qui nous confère une immunité constante contre les suggestions du mal. Le Christ représente la base scientifique sur laquelle nous étayons le rejet des attaques de la contagion, tant mentale que physique, et il nous en donne aussi le pouvoir.
Après avoir noté que nous avons à apprendre qu'on ne saurait affronter le mesmérisme constituant l'erreur avec les méthodes de l'erreur, Mrs. Eddy a cet exposé magistral, applicable aux suggestions de contagion (ibid., p. 496): « Vous apprendrez aussi que dans la Science il n'y a pas de transmission de mauvaises suggestions d'un mortel à un autre, car il n'y a qu'un seul Entendement, et cet Entendement omnipotent et toujours présent est reflété par l'homme et gouverne l'univers tout entier. »
S'attacher à la vérité, à l'idée que l'éternelle pureté de Dieu garantit l'inviolabilité de la pureté de l'homme, c'est éprouver dans la pratique la réalité de cette belle promesse de la Bible (Prov. 18:10): « Le nom de l'Éternel est une forteresse; le juste s'y réfugie et y trouve une haute retraite. »