Il n'a pas été assigné de plus noble tâche à l'humanité que celle formulée dans ces paroles de Jésus: «Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée... Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Matth. 22:37, 39).
Dans chacune de ses pensées et de ses actions Christ Jésus observa diligemment ces deux commandements. Les preuves qu'il donna de cette obéissance constante illuminent pour nous le christianisme. Par ses prières et son obéissance continuelles il est devenu, pour tous ceux qui cherchent, l'exemple de l'amour vivant.
En mettant l'accent sur la connaissance que Dieu est Amour et en montrant l'application pratique de cette connaissance, la Science Chrétienne [Christian Science] indique la voie qui mène à une telle manifestation de l'amour vivant. Ainsi que Jean l'a déclaré: « Nous avons connu l'amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour; et celui qui demeure dans l'amour, demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui » (I Jean 4:16).
Quand nous nous efforçons de manifester dans notre existence cet amour divin selon l'exemple donné par Christ Jésus, il en résulte une spiritualisation de notre conscience, laquelle perçoit plus clairement l'éternelle présence et la toute-puissance de l'Amour divin. Et par l'application persévérante de l'amour bien compris notre pensée s'élève jusqu'à englober tous les humains, à la fois individuellement et collectivement.
Aux pages 8 et 9 de son Message to The Mother Church for 1902, nous trouvons de l'inspiration dans ces paroles de Mrs. Eddy: « L'amour, s'il est spirituel, rend l'homme conscient du fait que Dieu est son Père, et la conscience que Dieu est Amour donne à l'homme un degré inouï de pouvoir. Dieu devient alors pour lui la seule présence, anéantissant le péché — la Toute-Puissance, donnant la vie, la santé, la sainteté — l'Omniscience, c'est-à-dire toute la loi et tout l'évangile.»
Il faut se discipliner pour s'élever jusqu'à l'amour spirituel et le vivre. Je fus un jour l'objet de quelques remarques qui soulevèrent en moi une vague de ressentiment. Comme je m'étais efforcée de faire preuve de plus d'amour dans les petits détails de la vie quotidienne — de prouver que la Science de l'Amour doit être mise en pratique et non pas simplement exprimée par des paroles — je fus reconnaissante de constater que ma conscience était envahie de pensées angéliques et du désir de voir en l'homme le fils de Dieu.
Dans cette joyeuse activité mentale entrait la perception claire de la perfection, de l'harmonie et de la paix propres à l'homme de Dieu, le rejet de l'envie, de la jalousie et de la malice comme ne faisant pas partie de l'homme, et, ce qui m'était le plus agréable de tout, il y entrait aussi la gratitude pour la Science qui m'avait conduite à adopter cette façon de voir les choses. Bientôt tout ressentiment avait disparu de ma pensée.
Grâce à cette expérience, je me rendis mieux compte qu'on ne peut jamais démontrer l'amour à moins de le baser sur le Principe qui est, comme l'Amour, un synonyme de Dieu. Je fus alors amenée à ouvrir Miscellaneous Writings, de Mrs. Eddy et je trouvai (p. 16) cette déclaration au sujet de Dieu considéré comme Principe: « Il nous faut apprendre que Dieu est infiniment plus que ce qu'une personne, ou une forme finie, est capable de renfermer, que Dieu est la Totalité divine, Tout, une intelligence et un Amour partout présents, un Principe infini, divin, et que le christianisme est une Science divine. »
Selon le Principe, l'amour véritable n'est pas quelque chose que l'on possède en propre. Avec persistance Jésus s'efforça d'établir dans la pensée des hommes le concept divin de l'amour, expression de l'Amour divin. Avec douceur, le Maître détacha de sa personnalité la pensée de tous ceux qui le suivaient pour les amener à percevoir l'éternelle présence de l'Amour qui embrasse toute l'humanité.
De nombreux personnages bibliques ont eu un concept de l'amour qui allait au-delà de l'attachement à une personne. Abraham fut l'un d'entre eux. Bien que Lot eût choisi la contrée parfaitement arrosée, Abraham ne connut aucune pénurie en conséquence de ce choix, et il ne retira pas son affection à Lot, allant même jusqu'à lui sauver la vie (cf. Genèse 14:12–16). Étienne, alors qu'on le lapidait, montra un grand amour pour les hommes car il pria pour ses persécuteurs, désirant qu'on « ne leur impute point ce péché » (Actes 7:60). Ces deux hommes avaient ce sens de l'amour qui conduit à l'abnégation de soi, et qui doit gouverner notre obéissance, nos mobiles et nos buts.
Mrs. Eddy a donné à notre époque une leçon pratique d'amour vivant, car elle a consacré sa vie à libérer l'humanité entière des concepts dont elle s'abuse, le péché, la maladie et la mort, par sa révélation de la Science du Christ. Dans The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany (p. 288) elle écrit: « L'amour pour l'humanité est ce qui élève la race humaine; il démontre la Vérité et reflète l'Amour divin.»
Aujourd'hui le monde a grand besoin que soit exprimé l'amour en tout lieu et en toute activité. Nous autres Scientistes Chrétiens, devrions donc considérer comme notre tâche divine dans la vie cette expression de l'amour. Avec ce but devant les yeux, nous presserons le pas, obéissants et joyeux. Ayant un seul but, un seul Dieu, un seul Christ — l'idéal divin — et percevant clairement que « toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu » (Rom. 8:28) nous nous efforcerons sérieusement d'être constants et conséquents dans notre expression de l'Amour universel.