L’humanité a fait des progrès aéronautiques admirables depuis le matin de décembre 1903 où un frêle engin ressemblant à un cerf-volant s’éleva sous la conduite d’Orville Wright et atterrit intact à une distance de trente-six mètres sur le sable de Kitty Hawk, dans la Caroline du Nord. Aujourd’hui, les voyages aériens font partie du confort de notre XXe siècle. Cependant nombreux sont ceux qui éprouvent encore de la difficulté à surmonter la crainte du vol.
L’étudiant de la Science Chrétienne qui a l’occasion de voler découvre, par la compréhension spirituelle de Dieu et de la relation de l’homme à Dieu, un secours pratique et efficace qui domine cette crainte.
Il apprend qu’il peut s’élever au-dessus de la superstition ou de la croyance fataliste à la chance ou au hasard, qui souvent semblent associées à la navigation aérienne. Il sait que la crainte est ennemie du progrès spirituel et qu’on ne peut jamais l’excuser, la justifier ni la confondre avec la sagesse véritable ou la vigilance.
La crainte est toujours un avertissement que nous pensons d’un point de vue limité et physique. Il importe peu que nous montions ou non dans un avion. Nous devons par contre comprendre clairement que l’homme ne peut jamais courir de danger ni se trouver séparé de son Père-Mère Dieu, même un instant, puisque l’homme reflète Dieu.
Il y a des siècles, le Psalmiste exposa l’importance du fait que l’homme est inséparable de Dieu dans les paroles pénétrantes que voici (Ps. 139:7–10): «Où irais-je loin de ton Esprit, où fuirais-je loin de ta face ? Si je monte aux cieux, tu y es; si je me couche dans le sépulcre, t’y voilà ! Si je prenais les ailes de l’aurore, et si j’allais demeurer à l’extrémité de la mer, là même ta main me conduirait, ta main droite me saisirait ! »
La théologie curative et rédemptrice de la Science Chrétienne est fondée sur la relation spirituelle ininterrompue de Dieu et de l’homme, du Principe divin et de son idée, et la compréhension de cette relation élimine la crainte. Nous apprenons, grâce à la Science Chrétienne, que Dieu est l’Amour divin, l’Esprit infini, qu’Il remplit tout l’espace, qu’Il est le Dispensateur de tout bien, car Il ne renferme aucun élément mauvais. Le fait que Dieu est l’Esprit est important, parce que la compréhension de cette vérité corrige l’ancienne conception erronée que Dieu est corporel, limité dans Sa présence. L’Entendement divin, Dieu, inclut tout: c’est pourquoi l’intelligence, l’amour, la sécurité et l’harmonie qu’Il communique sont partout présents et actifs de toute éternité. Si nous savons réellement que Dieu est tout-puissant, régnant partout, nous ne pouvons céder à la suggestion de croire que Sa tendre sollicitude nous entoure plus ici qu’ailleurs.
La victoire sur la crainte requiert aussi une compréhension spirituelle correcte de l’homme. Comment envisageons-nous l’homme ? Comme un mortel fragile, terrestre, sujet au hasard ou au danger ? Voilà qui ne correspond certes pas à la compréhension de l’homme, telle que l’enseigna et la démontra le Maître, Christ Jésus. Il prouva que l’homme est spirituel, incorporel, préservé du rêve de la matérialité. Sa vision claire de la liberté accordée par Dieu à l’homme lui permit d’apaiser la tempête, de marcher sur les flots et de parvenir instantanément au lieu où il allait. Comme idée composée de Dieu, l’homme inclut toutes les idées justes, parmi lesquelles se trouvent la liberté et la sécurité parfaites. L’homme coexiste avec la Vie infinie, l’Être immortel, de toute éternité.
Le raisonnement spirituel nous permet de considérer les voyages aériens dans une perspective correcte. Nous rejetons la suggestion qu’un châtiment soit attaché au progrès humain, qu’un certain nombre d’accidents soient inévitables, que la mise en service de nouveaux types d’avions implique une période de risque. Il est juste de voir clairement que, puisque l’Entendement divin est Tout, tout ce qui nécessite une correction ou un ajustement sera révélé par l’Entendement, au bon moment, d’une façon juste, sans danger pour personne.
La crainte d’une insuffisance technique, d’erreurs de jugement de la part des membres de l’équipage ou des responsables du trafic aérien, ne peut pénétrer dans la conscience de celui qui maintient fermement le fait que le Principe divin gouverne et protège à jamais l’homme. Dans la vie humaine, rien ne se manifeste hors de la pensée. Nous avons donc le privilège et le devoir, comme pilote ou comme passager, de conserver l’exacte vision spirituelle de tout ce qui a trait à la navigation aérienne.
La confiance remplace la crainte quand nous reconnaissons la sécurité que Dieu donne à l’homme. Comme idée de Dieu, l’homme ne peut s’égarer dans des voies hasardeuses; il ne se perd jamais, il n’est jamais anéanti, parce qu’il porte un témoignage actif à la direction et au contrôle de l’Entendement divin qui le soutient. L’homme vit éternellement en unité avec la tendre volonté de Dieu. Il ne se trouve jamais pris dans une atmosphère troublée, dans des forces négatives, parce que la liberté, la paix et la joie de l’Esprit, de l’Amour, pénètrent tout l’espace.
Dans The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, Mrs. Eddy déclare (p. 110): « Les forces électriques cachées qui annulent le temps et l’espace, la télégraphie sans fil, la navigation aérienne; en fait, tous les et cætera de l’entendement mortel qui cherche à percer me rappellent mes premiers rêves, au cours desquels je volais dans l’espace aérien, voguant en toute liberté et dans l’effervescence d’une pensée détachée de ses liens, m’élevant de plus en plus haut, à jamais, dans l’azur sans limites. » Quel réconfort aussi, pour le voyageur de l’air, que cette strophe extraite de son poème intitulé « Vers le ciel », écrit dans sa jeunesse (Poems, p. 19):
Que mon vol, comme celui de l’aigle, s’élève encore ;
Céleste soit la brise qui me porte dans l’azur !
L’œil de Dieu est sur moi — je ne suis point seule Quand j’avance et je monte vers le ciel.
