La réponse frappante et significative donnée par Jésus à l'âge de douze ans, lorsqu'il fut trouvé dans le temple, « assis au milieu des docteurs, les écoutant et leur posant des questions », est bien connue de ceux qui étudient la Bible (Luc 2:46). Sa mère et Joseph étaient allés à sa recherche, et en le trouvant, sa mère lui dit: « Mon enfant, pourquoi as-tu agi de la sorte avec nous ? Voici que ton père et moi nous te cherchions, étant fort en peine. »
A ceci Jésus répondit: « Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu'il me faut être occupé des affaires de mon Père ? »
Quelle richesse de perception et de compréhension spirituelles renfermait cette réponse ! Elle indiquait, et cela sans manque de respect ou d'amour filial, qu'il avait essayé de satisfaire aux exigences de son Père céleste, ou Dieu. Donc ses affaires, c'était de satisfaire aux exigences de Dieu. Était-il étonnant qu'il croisse « en sagesse, en stature et en grâce, devant Dieu et devant les hommes », comme le rapporte la Bible ?
Mary Baker Eddy, qui découvrit et fonda la Science Chrétienne, emploie le mot « exige » d'une manière intéressante et énergique. Elle écrit: « Dieu exige que nous Lui donnions tout notre cœur, et fournit par les larges canaux de L'Église Mère une occupation déférente et suffisante pour tous ses membres » (Manuel de L'Église Mère, Art. VIII, Sect. 15).
Faisons-nous des exigences de Dieu, ou du bien, nos affaires quotidiennes ? Accomplissons-nous la loi du bien dans notre activité de tous les jours ? Il y a une place, une place juste, pour chaque idée, dans le plan infini de Dieu. Par conséquent, chacun est nécessaire à la démonstration de ce plan, quelle que puisse être son activité humaine, ou quelles que soient ses affaires ou sa profession. Et rappelons-nous qu'il n'existe aucun travail, si humble soit-il, qui ne puisse être accompli pour la gloire de Dieu.
Si l'entendement mortel nous tente de croire que notre occupation est insignifiante ou sans attrait, élevons-la et transformons-la par une activité spirituelle accrue, en étant plus patients, plus aimables, plus fermes, plus reconnaissants, bref, davantage semblables au Christ. Aucun travail n'a besoin d'être pénible, fastidieux, interminable. Dieu est partout, et nous devrions savoir que celui qui reconnaît sa véritable activité dans l'Entendement ne peut être maintenu à une place ou dans une condition qu'il a dépassée.
Si notre travail paraît être astreignant et important, apparemment au-dessus de notre capacité, c'est un appel à nous montrer davantage à la hauteur de notre tâche. Il faut alors nous rappeler les paroles instructives du Maître: « Je ne puis rien faire de moi-même » (Jean 5:30). Dans de telles circonstances, prions pour avoir plus d'humilité et pour être plus conscients du fait que c'est le Père qui accomplit les œuvres. Je ne trouve pas de meilleure illustration à ce qui vient d'être dit que de répéter une expérience très intéressante que j'ai eue.
Il y a de nombreuses années, les sens physiques essayaient de me convaincre que j'avais été trop surmené, que j'étais physiquement épuisé, que j'avais sérieusement besoin de repos, et peut-être pour longtemps. Après avoir consulté quelqu'un qui connaissait la Science Chrétienne beaucoup plus que moi à cette époque, je décidai de passer deux ou trois semaines au Sanatorium (Association de Bienfaisance de la Science Chrétienne), à Chestnut Hill, Massachusetts.
En entrant dans la chambre qui m'avait été attribuée, je remarquai un petit dépliant. Ainsi que je me le rappelle, il renfermait un bref exposé historique de l'institution, le lieu et l'heure des services de l'église, quelques simples règles de conduite afin de garantir le plus grand bien pour le plus grand nombre, et se terminait par un énoncé, qui nous est cher, de notre bien-aimée Leader, Mrs. Eddy: « Prenez courage; la guerre qu'on se livre à soi-même est grande; elle donne beaucoup à faire, et le Principe divin travaille avec vous — et l'obéissance couronne l'effort persistant d'une victoire éternelle » (Miscellaneous Writings, p. 118).
Ceci parut retenir complètement mon attention; en fait, je lus cet énoncé à maintes reprises. Franchement il présentait un véritable sens de conflit au premier abord. J'étais venu dans cette institution parce que j'avais fait trop d'efforts, du moins les sens matériels le disaient, et cependant l'énoncé de notre Leader renfermait ces paroles: « l'obéissance couronne l'effort persistant d'une victoire éternelle ».
Dans ma pensée il n'y avait aucun doute que Mrs. Eddy avait raison, puisque j'en avais eu la preuve depuis plusieurs années. Il était clair aussi que pour moi le moment était venu de compter sur l'Entendement divin pour recevoir la lumière et l'inspiration, et cette inspiration vint, comme elle le fait toujours, chaque fois que nous nous tournons vers le Père de tout notre cœur.
Je vis que j'avais entretenu un faux sens de responsabilité ainsi qu'un peu d'orgueil. A mesure que j'échangeais ce faux sens de responsabilité pour plus d'humilité, que j'échangeais tout sens de pouvoir humain pour plus de grâce, la guérison eut lieu, et elle fut complète et permanente. Au cours des années j'ai été béni abondamment toutes les fois que je me suis rappelé que Dieu non seulement est Tout, mais qu'Il fait tout, ce que le Maître comprit et démontra si bien.
Heureux le Scientiste Chrétien qui choisit d'être occupé des affaires de son Père et ainsi accomplit le plan et le but de son Père. Un tel ouvrier n'a pas de temps pour une pensée ou un amusement frivoles, bien qu'une juste quantité de distraction pure et saine puisse être utile; il n'écoute jamais non plus la suggestion périmée de découragement. Jésus exerça pendant quelques années l'humble métier de charpentier, et sans aucun doute il fut un bon charpentier, se préparant tout ce temps-là pour ses trois ans de ministère. Pendant cette brève période il établit le christianisme sur la terre en rendant claires les vérités du royaume de son Père avec les miracles qui l'accompagnaient. En aucun cas il ne perdit de vue l'humilité. Autrement dit, il comprit qu'il n'était pas la source du pouvoir, mais qu'il reflétait le pouvoir infini, et la vision spirituelle de son Père céleste.
D'après ma propre expérience, l'humilité fournit beaucoup de protection. Elle nous maintient tout près de Dieu et par conséquent libres de tout ce qui est dissemblable à Dieu. Elle élargit notre compréhension, notre amour pour nos semblables si vital et indispensable à notre progrès individuel constant. Ici les paroles hardies de notre Leader sont un avertissement utile: « Dans l'amour pour l'homme, nous gagnons un sens vrai de l'Amour en tant que Dieu; et aucun autre moyen ne nous permettra d'atteindre ce sens spirituel, et de nous élever — et nous élever toujours plus — jusqu'aux choses les plus essentielles et les plus divines » (ibid., p. 234).
L'humilité est une sauvegarde contre l'ambition effrénée qui a empêché tant de gens de progresser vers le ciel. La question n'est pas ce que nous aimerions être et faire, mais, plutôt, ce que Dieu nous demande d'être et de faire.
La Bible nous dit que Dieu regarde au cœur, et Il apportera dans notre vie tout ce qui est sage et meilleur à Son heure et comme Il l'entend. Si nous désirons progresser constamment, et nous le désirons tous, alors occupons-nous toujours de spiritualiser notre pensée et ainsi de refléter les attributs de Dieu, tels que la justice, la miséricorde, la sagesse, la bonté, l'intelligence et la compréhension.
L'histoire intéressante d'Abram et de Lot renferme une précieuse leçon. D'après la Bible, il y eut une querelle entre les bergers des troupeaux d'Abram et les bergers des troupeaux de Lot. « Abram dit à Lot: Qu'il n'y ait point, je te prie, de dispute entre moi et toi, ni entre mes bergers et tes bergers; car nous sommes frères. Tout le pays n'est-il pas devant toi ? Sépare-toi donc de moi; si tu prends à gauche, j'irai à droite; et, si tu prends à droite, j'irai à gauche » (Gen. 13:8, 9).
Fidèle à l'appel venant d'en haut, Abram prouva son obéissance à la voix intérieure pour tout résoudre pacifiquement. Il prouva aussi sa bonne volonté à laisser arriver ce que Dieu, dans Sa sagesse et Son amour, avait préparé, et, comme toujours, l'humilité d'Abram fut récompensée. Le récit de la Bible continue: « L'Éternel dit à Abram, après que Lot se fut séparé de lui: Lève les yeux, et, du point où tu es placé, regarde vers le nord, vers le midi, vers l'orient et vers l'occident: tout le pays que tu aperçois, je te le donnerai, à toi et à tes descendants, pour toujours ».
Oui, l'humilité obtient de grandes récompenses. Tout ce que nous comprenons spirituellement, tout ce que nous prouvons de la vérité de l'être, est à nous maintenant et pour l'éternité. Rappelez-vous, Dieu nous dit à tous, à tous Ses fils et filles fidèles: « Tout le pays que tu aperçois, je te le donnerai ».
Continuons à préparer nos cœurs, revêtons notre pensée d'humilité et de grâce, et ainsi occupons-nous des affaires de notre Père.