Selon l'enseignement de la Science Chrétienne, la preuve du progrès individuel réside dans la conscience purifiée du moi. Cette purification est une condition préalable de la prière efficace. C'est aussi la preuve et la récompense de la prière véritable.
Prier vraiment, c'est se maintenir consciemment dans un état d'humilité sincère devant Dieu, poussé par le désir absolu d'abandonner tout élément de pensée et tout trait de caractère qui prétendent constituer notre nature soi-disant mortelle, avec ses impulsions émotives, ses préjugés, ses buts et ses ambitions humainement esquissés et égoïstes. Sans ce désir spirituel profondément ressenti de purifier le moi, la prière n'est qu'une requête mortelle pour accomplir les espoirs et les desseins de la nature humaine charnelle, le prolongement de la pensée mortelle, un souhait que notre volonté soit faite, et non celle de Dieu.
Le véritable esprit de la prière, donc, s'obtient par l'obéissance à l'exigence divine exposée par Christ Jésus (Matth. 5:48): « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. » Voilà l'esprit qui ouvre la porte à une réalisation claire et vitale de notre unité avec Dieu, nous élevant au-dessus de la surface du rêve matériel. La spiritualisation de la pensée dissipe la brume du sens matériel, ainsi que ses erreurs chimériques, ses craintes, ses suggestions malheureuses d'intelligence fautive, de santé incertaine et de moralité douteuse.
La prière scientifique ne peut être suivie d'aucune récompense plus haute que la conscience de notre coexistence présente et ininterrompue avec l'Amour divin, avec l'intelligence suprême de la Vie qui se dirige et se soutient par elle-même. La conscience claire de cette vérité produira ses propres preuves dans nos vies quotidiennes.
Une conscience ainsi purifiée et élevée est préparée à purifier et à élever les autres. Se libérer des croyances fausses et mauvaises, c'est être guéri de leurs mauvaises conséquences. Une telle guérison s'opère par la réponse individuelle à la demande et à l'action du Christ, de la Vérité. C'est donc, dans un sens, le don de l'Amour divin. Communier avec Dieu et exclure toutes les croyances charnelles avilissantes, voilà la prière véritable et cela, c'est le traitement de la Science Chrétienne. Elle possède le pouvoir de la Science pure et la sainteté de la pure religion.
Mary Baker Eddy écrit dans Miscellaneous Writings (p. 268): « Les préparations de Dieu pour le malade sont des potions douées de Ses propres qualités. Sa thérapeutique est un antidote aux maux de l'entendement mortel et du corps. » La prière curative de la Science Chrétienne ne sépare donc pas le fait spirituel de la santé du fait spirituel de la perfection morale, car l'identité de l'homme de Dieu comprend les deux, et les deux doivent être établis, ou rétablis, dans la conscience de celui qui cherche l'aide de la Science Chrétienne.
La méthode de guérison spirituelle par la Science Chrétienne se caractérise principalement par le rapport du bien-être physique et moral, ce qui la distingue de toutes les méthodes matérielles, humaines et mentales. La guérison de la Science Chrétienne se fonde sur le contrôle absolu que la Vérité exerce sur toutes les manifestations de l'erreur, sur le plan éthique comme sur le plan physique. Les effets guérisseurs de la Vérité sur ces deux plans ne sauraient être dissociés. Ce fait est prouvé par la guérison des maladies qui résultent de la turpitude morale. Quand l'erreur morale est corrigée, sa manifestation physique disparaît.
Celui qui veut guérir autrui, ou se guérir lui-même, par la prière scientifique, doit avoir sa pensée occupée par le message du Christ, de la perfection de Dieu et de l'image de Dieu, l'homme. Et celui qui désire être guéri par cette prière doit être, pour le moins, prêt à admettre la possibilité de son propre état parfait comme enfant de Dieu, en dépit du témoignage sensuel qui pourrait insister à grands cris sur la réalité de l'imperfection physique ou mentale.
Le sens clair de la totalité de Dieu, Sa seule présence et Son omnipotence, réalisé dans la prière véritable, annule la croyance à l'existence de tout autre facteur ou de toute autre cause. Il inclut la claire identification de l'homme comme reflet ou image parfaite de Dieu et par conséquent comme le bénéficiaire des dispensations continues de Dieu. Par la prière scientifique, nous voyons l'homme comme une idée individuelle et spirituelle gouvernée par Dieu seul, comme celui qui habite en sécurité le royaume du bien immuable et invulnérable.
La prière de la compréhension spirituelle nie la suggestion d'une division de pouvoir et de présence entre Dieu et le mal; elle réfute la possibilité de deux causes créatrices affectant l'homme, d'un conflit quelconque dans le royaume de la réalité. Une telle prière rejette comme absolument fausse la croyance que nous devons jamais choisir entre deux intelligences en désaccord, chacune offrant son propre plan d'action et le défendant. La Science Chrétienne enseigne et présente la preuve évidente en soi qu'il n'y a qu'une Vérité, qu'un Entendement, à savoir Dieu; il n'y a donc qu'une intelligence, qu'une direction, qu'une idée juste, qu'un plan juste que l'homme doit suivre.
C'est parfois un désastre humain qui nous pousse vers la Science Chrétienne pour y chercher réconfort et guérison; mais nous l'acceptons seulement lorsque s'élève dans notre pensée le désir, même imperceptible, de nous rapprocher de Dieu. Avec ce désir, nous trouvons la bonne volonté de nous détourner des anciennes servitudes et de confier notre salut à un pouvoir infiniment plus élevé que les procédés de la matérialité qui n'offrent ni aide ni consolation. Un tel désir s'exprime le mieux sans paroles audibles, dans la ferveur pure de la pensée individuelle. Comme l'écrit notre Leader, Mrs. Eddy (L'idée que les hommes se font de Dieu, p. 9): « La prière silencieuse est un désir fervent qui insiste: on voit ici la métaphysique s'élever au-dessus de la physique, mettre toute foi en l'Esprit, et faire disparaître toute évidence de quelque autre pouvoir que l'Entendement; ainsi nous apprenons le grand fait qu'il n'y a pas d'omnipotence à moins que l'omnipotence ne soit la Toute- puissance. »
La prière véritable ne peut provenir d'une conscience déformée par la crainte, troublée par le sens personnel ou agitée par le ressentiment; elle ne provient pas non plus d'une personne qui diviserait la famille humaine en deux catégories: ceux qui méritent notre amour et les autres, qui ne le méritent pas. Mais le désir sincère de se libérer soi-même de ces erreurs est un effort d'exprimer l'amour universel; c'est donc la prière sous sa forme la plus nécessaire.
La prière n'est-elle vraiment qu'un acte simple, une courte expérience ? Qu'en est-il d'une vie de prière? Pensons à la vie de Mrs. Eddy, à son travail incessant, désintéressé, pour apporter les grandes bénédictions de sa découverte à la famille humaine tout entière. C'est de sa propre expérience de la vie qu'elle a pu écrire dans Non et Oui (p. 39): « La vraie prière ne consiste pas à demander l'amour à Dieu, mais à apprendre à aimer et à inclure dans une même affection tout le genre humain. La prière consiste à utiliser l'amour dont II nous aime. La prière engendre et réveille le désir d'être bon et de faire le bien. »
La purification du moi, le désir profond d'une vue plus claire de Dieu et de l'homme, et le maintien alerte et dévoué de cette vision dans notre vie, heure par heure, voilà la prière véritable.