Alma, Nancy et Jeanne étaient de bonnes amies. Elles allaient assez souvent avec leurs parents à l’église de la Science Chrétienne le mercredi soir pour assister à la réunion de témoignages. Le père d’Alma et celui de Nancy étaient huissiers. Jeanne désirait de tout son cœur que son père soit aussi huissier.
Elle dit un jour au père de Nancy: « Si seulement Papa voulait se joindre à l’église et être huissier ! » Il sourit et demanda si c’était la seule raison pour laquelle elle désirait que son père se joignît à l’église. « Non », dit Jeanne sérieusement. « Vous savez, j’aime aller à l’École du Dimanche et de cette manière appartenir à l’église de la Science Chrétienne. Cela me rend toute heureuse en moi-même, et je n’aime pas que Papa en soit exclu. Je désire que lui aussi y appartienne. »
Le père de Nancy répliqua: « Il le fera, mon petit. Fais bien attention à ce que je dis, il le fera ! Tu n’as qu’à prier à ce sujet. »
Lui, Jeanne et Nancy se trouvaient dans le jardin, assis sur la pelouse, où il lisait Science et Santé par Mrs. Eddy. Il ouvrit le livre à la page 14 et commença à lire au bas de la page.
« “Toi, quand tu pries, entre dans ta chambre et ferme ta porte et prie ton Père qui est dans ce lieu secret; et ton Père qui voit ce qui est secret, te le rendra publiquement.”
« Ainsi parla Jésus. La chambre symbolise le sanctuaire de l’Esprit, dont la porte se ferme au sens pécheur, mais laisse entrer la Vérité, la Vie et l’Amour. »
Le père de Nancy demanda alors à Jeanne si elle savait ce qu’était un sanctuaire.
Elle répondit: « Je sais ce qu’est le sanctuaire d’un oiseau. C’est une jolie place tranquille dans la forêt, où les oiseaux peuvent vivre et être en sécurité. »
« Oui », dit-il, « un sanctuaire est un endroit sûr. Et lorsque tu es très tranquille et que tu gardes ta pensée remplie de Vérité et d’Amour, tu es dans le sanctuaire de Dieu, et tu seras en sûreté, heureuse et bien portante. » Il s’arrêta un moment, puis il ajouta: « Maintenant écoute, et dis-moi combien de fois Mrs. Eddy utilise “il faut” et “nous devons” dans ce que je vais te lire. »
Puis il lut (ibid., p. 15): « Pour bien prier, il nous faut entrer dans la chambre et en fermer la porte. Nous devons fermer les lèvres et imposer silence aux sens matériels. Dans le tranquille sanctuaire des aspirations ferventes, nous devons nier le péché et affirmer que Dieu est tout. »
Jeanne prit note des « il faut » et « nous devons ». Il lui dit alors de rentrer chez elle et de relire ce passage elle-même. Elle le lut plusieurs fois, lentement et attentivement.
Lorsque Jeanne pensa à Dieu, pensa qu’Il est bon, qu’Il est notre Père, et qu’Il prend soin de tous Ses enfants, elle fut certaine qu’elle savait ce que voulait dire Mrs. Eddy en parlant du « sanctuaire de l’Esprit ». Elle se demanda comment elle pouvait « nier le péché et affirmer que Dieu est tout ». Puis elle se rappela le verset d’un cantique que la maman d’Alma avait écrit dans son livre d’autographes (Hymnaire de Christian Science, N° 383):
Si l’ombre d’une impureté,
Un doute, un mot, le moi
Cache à tes yeux la vérité,
C’est un péché pour toi.
Alors elle comprit qu’elle devait chasser chaque pensée erronée et savoir que Dieu est Tout. Elle vit qu’elle devait écouter les pensées de Dieu, qui nous disent les choses justes que nous devons faire et dire. Elle prit la résolution d’obéir aux injonctions « il faut » et « nous devons » dans la mesure où elle les comprenait.
La première fois qu’elle retourna à l’église et qu’elle vit les huissiers, elle pensa: « Si je crois que Dieu donne plus de bien à Alma et à Nancy qu’Il ne m’en donne à moi et si je les envie, je désobéis au commandement que nous venons d’apprendre à l’École du Dimanche et qui commence par “Tu ne convoiteras point” (Ex. 20:17). Je dois nier cette erreur. »
Tout à coup elle vit ces mots sur le mur de l’église: « Dieu est Amour ». Alors elle pensa: L’Amour aime toujours, et l’Amour donne toujours. L’Amour est partout parce que Dieu est partout. Donc Papa ne peut être exclu. Ni moi, ni personne ne peut l’être ! Jeanne se sentit très heureuse et comprit soudain que savoir ce qui est vrai au sujet de Dieu et de Ses enfants, c’est prier.
Un matin de bonne heure, quand Jeanne s’éveilla, ses yeux étaient si enflés qu’elle ne pouvait pas les ouvrir. Son père dit que s’ils ne s’amélioraient pas rapidement, elle devrait aller chez le docteur. Tout d’abord Jeanne eut envie de pleurer. Puis elle se rappela « le sanctuaire de l’Esprit » et les « il faut ». Elle demanda à sa mère de lui lire ces passages de Science et Santé.
Pendant toute la journée Jeanne pensa à la vérité qu’elle avait apprise à l’École du Dimanche, et elle et sa mère chantèrent des cantiques. Bien que Jeanne ne puisse toujours pas voir, elle se sentait très reconnaissante pour la Science Chrétienne, et, par-dessus tout, pour Dieu. Puis tout d’un coup elle comprit qu’elle était guérie. Et elle l’était ! Elle put bientôt ouvrir les yeux, et ils étaient brillants et heureux parce qu’elle avait appris quelque chose de plus au sujet de la prière: que la gratitude est la prière.
Le père de Jeanne fut si impressionné par sa guérison qu’il commença à étudier chaque jour la Leçon-Sermon dans le Livret Trimestriel de la Science Chrétienne. Et peu de temps après il se joignit à l’église de la Science Chrétienne.
Un mercredi soir, Nancy, Alma et Jeanne étaient assises à l’église avec leurs mères. L’orgue commença à jouer, et les huissiers étaient à leurs places. Et l’un d’eux était le père de Jeanne. Jeanne n’oublia jamais combien elle fut heureuse, non seulement parce que son père était huissier, mais parce qu’elle avait un peu mieux compris comment prier.