Le monde a une croyance si forte au mal que la possibilité de maladie et de malheur se présente constamment à nos yeux. La crainte du mal, particulièrement de la maladie, est censée être préférable à l'ignorance. Mais nous avons besoin de quelque chose de plus sûr que la crainte ou l'ignorance, si nous devons demeurer en sécurité. Ce qu'il nous faut, c'est une compréhension de ce qui constitue notre protection, notre immunité contre le mal.
L'assurance de cette protection est énoncée dans le Psaume quatre-vingt-onze, dont voici le premier verset: « Celui qui habite dans la retraite du Très-Haut repose à l'ombre du Tout-Puissant. »
La Science Chrétienne enseigne que Dieu est bon, qu'il est non seulement un Dieu bon, mais le bien lui-même, le bien infini. Mrs. Eddy, qui a découvert et fondé la Science Chrétienne, écrit dans Pulpit and Press (p. 6): « Le bien, terme anglo-saxon pour désigner Dieu, unit la Science au christianisme. Il présente à la compréhension, non pas la matière, mais l'Entendement; non pas la drogue déifiée, mais la bonté de Dieu — qui guérit et sauve l'humanité. »
Demeurer dans la retraite du Très-Haut, c'est donc demeurer dans la conscience de l'invincibilité du bien, de sa totalité, de son inviolabilité. Le bien n'est pas quelque chose qui puisse être séparé de Dieu, quelque chose en lui-même et de lui-même. Dieu, la source ou la substance du bien, S'exprime pour toujours dans le bien qu'il accorde. L'homme, l'image et la ressemblance de Dieu, demeure constamment dans cette retraite, où il n'y a ni mal, ni ténèbres. Il n'est conscient que de la présence du bien.
Jésus déclara (Matth. 6:22, 23): « L'œil est la lampe du corps. Si ton œil est sain, tout ton corps sera dans la lumière; mais si ton œil est malade, tout ton corps sera dans les ténèbres. Si donc ta lumière intérieure n'est que ténèbres, quelles ténèbres pour toi ! »
Le mot « sain » tel qu'il est employé ici, signifie figurativement « exempt d'éléments morbides. Discernant la totalité du bien, et par conséquent le néant du mal, nous aussi nous demeurons dans la lumière de la compréhension et sommes en sûreté. Mais lorsque nous croyons à un mélange de bien et de mal, lorsque nous nous détournons de la vérité, que nous rejetons l'infinitude du bien, et que nous acceptons le mal comme étant réel, nous demeurons dans les ténèbres, où la crainte et l'ignorance voudraient nous assujettir à un pouvoir opposé au bien.
Mrs. Eddy écrit dans Science et Santé (p. 368): « Même l'espoir de nous affranchir de l'esclavage de la maladie et du péché ne renferme que peu d'inspiration pour nous pousser à des efforts sérieux contre les croyances funestes que l'erreur est aussi réelle que la Vérité, que le mal est un pouvoir égal à celui du bien, sinon supérieur, et que la discorde est aussi normale que l'harmonie. »
L'œil sain, la vision claire, inobscurcie, qui annule les prétentions du mal, peut être comparé à l'innocence, non dans le sens de l'ignorance du mal, mais dans le sens plus élevé qui ne connaît aucun mal. L'ignorance du mal ne se défait pas du mal, mais souvent nous assujettit au mal. La passivité à l'égard du mal ne protège pas non plus du mal. Mais la véritable innocence, le discernement du bien infini dans lequel il n'y a pas de mal, fournit une sécurité complète.
Chacun peut-être, à un moment ou à un autre, s'est posé cette question: D'où est venu le mal ? Ceci est la propre question du mal. Essayer d'y répondre, c'est simplement authentiquer le mal, à moins que la réponse soit que le mal ne vient de rien et de nulle part. Même s'il paraît être quelque chose, le mal n'a en réalité ni origine ni cause, car Dieu est Tout.
La totalité, l'omnipotence et l'omniprésence du bien est indiquée tout au long de la Bible, et le Psalmiste dit (Ps. 119:105): « Ta parole est un flambeau qui guide mes pas, une lumière sur mon sentier. »
Dans le premier chapitre de l'Évangile de Jean nous lisons que « la vie était la lumière des hommes. La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point accueillie. » La seule chose que puissent faire les ténèbres est d'obscurcir. Elles ne peuvent pas plus changer ou affecter la nature de ce qu'elles obscurcissent qu'elles ne peuvent comprendre ou vaincre la lumière qui les dissipe.
Plusieurs choses qui actuellement nous paraissent obscures sont expliquées par la lumière de la Parole, ou Science divine. Dans Science et Santé nous lisons (p. 264): « A mesure que les mortels acquerront des vues plus justes de Dieu et de l'homme, d'innombrables objets de la création, jusque-là invisibles, deviendront visibles. »
Les lois spirituelles, dont dépendent l'harmonie, l'ordre, la sûreté et la sécurité de l'univers, sont connues de celui dont l'œil est sain. Ces lois ne renferment aucun élément destructif, aucun élément qui puisse faire du mal ou nuire. Elles ne permettent ni ne tolèrent que le mal existe en action ou en effet. En réalité, les lois spirituelles rendent le mal impossible.
L'œil sain, comme la Parole de Dieu, est pur en ce qu'il ne mélange pas le mal avec le bien. Il n'a pas de complexité, il n'est pas compliqué. Il n'est pas enclin à la duplicité, et ainsi il est sans détours, naturel dans la bonté. Celui dont l'œil est pur ne peut être la dupe des suggestions d'un entendement mauvais, car, étant conscient du seul Entendement, Dieu, il sait qu'il n'existe aucun entendement mauvais.
L'œil sain est donc pur, sans défaut. Il est consacré à la Vérité et n'a aucun rapport avec l'erreur, il n'y participe pas. Cette illumination spirituelle intérieure éclipse la nuit du matérialisme. Elle révèle la grandeur de la mission de notre Maître et conduit les hommes dans la retraite de la Science divine, où ils peuvent démontrer que l'homme repose en sécurité à l'ombre du Tout-Puissant.