Aujourd'hui plus que jamais auparavant, le prestige des personnalités humaines est imposé de plus en plus au monde. La télévision, la radio, le cinéma et la presse à sensation projettent dans l'esprit des auditeurs l'importance fallacieuse des personnalités matérielles.
Notre Guide, Christ Jésus, était conscient de l'influence nuisible et mesmérique causée par la personnalité mortelle. Répondant à un jeune homme apparemment impressionné par les réussites personnelles, le Maître dit (Marc 10:18): « Pourquoi m'appelles-tu bon ? Un seul est bon, c'est Dieu. » Une autre fois, après avoir accompli de nombreuses guérisons remarquables, Jésus mentionna que la personnalité matérielle est incapable de contribuer à l'œuvre de guérison, et il dit (Jean 5:30): « Je ne puis rien faire de moi-même. »
En effet, ce n'était pas la personnalité humaine de Jésus qui accomplissait ses œuvres puissantes, mais l'éternel Christ-principe, compris et individualisé par le Maître. Par les préceptes et la démonstration Jésus enseigna l'impuissance des personnalités physiques et l'omnipotence impersonnelle de son Père-Mère Dieu.
Plus de dix-huit cents ans plus tard, notre bien-aimée Leader, Mary Baker Eddy, qui a découvert et fondé la Science Chrétienne, révéla la vérité, qui semble révolutionnaire, de la totalité de l'Entendement. Sa découverte reléguait logiquement la matière, l'opposé de l'Entendement, à son néant absolu. Aucune phase de la matière n'est exempte de cette conclusion irrévocable.
A la lumière de la Science Chrétienne, la croyance la plus agressive à la personnalité corporelle doit céder la place à la compréhension de la vraie nature de l'homme en tant qu'idée de Dieu. Le sens arrogant du moi, avec la crainte et l'orgueil personnels qui l'accompagnent, ne peut jamais obscurcir la vraie individualité de l'homme en tant qu'enfant de Dieu, Lumière éternelle.
Dans Miscellaneous Writings, Mrs. Eddy déclare (p. 310): « Rendre scientifiquement impersonnel le sens matériel de l'existence — plutôt que de s'attacher à la personnalité — telle est la leçon d'aujourd'hui. »
Le Scientiste Chrétien vigilant accepte le défi contenu dans ces paroles et l'affronte avec foi en toutes circonstances. Il s'efforce avec constance de rendre impersonnel son concept de la famille, des amis, du foyer, des affaires et de la politique, de même que son concept des événements nationaux et mondiaux. Mais surtout il rend impersonnel son propre moi matériel, en nie la soi-disant évidence, et affirme les faits spirituels de l'identité immortelle de l'homme en tant qu'expression du divin Principe infini.
On sait que les postes d'émissions de la radio et de la télévision s'arrêtent pour identifier leurs postes. Le Scientiste Chrétien, désireux de progresser, s'arrête fréquemment au cours de la journée pour s'identifier à son moi spirituel et devenir humblement conscient de la source divine de son être.
Même si nous sommes surchargés de travail, il est important que nous détournions notre pensée de la matière avec ses limitations et ses contraintes, ses exigences et ses craintes, et que nous nous efforcions de percevoir la nature de notre moi spirituel. Ainsi nous nous identifions aux capacités infinies de l'Entendement qui sont les facteurs déterminants pour établir la santé, la joie et le succès.
Pour avoir des aperçus fréquents et réconfortants de l'être véritable de l'homme en tant que reflet de Dieu, nous devons tourner notre pensée avec vénération et ferveur vers Dieu et être conscients de notre unité avec le Père-Mère infini, l'Entendement qui sait tout. Une telle conception est empreinte de lumière et de joie spirituelles ainsi que de l'assurance sereine de l'amour protecteur de Dieu. Cette compréhension plus sainte et plus élevée de la nature véritable de l'homme, tend à diminuer et finalement à anéantir le faux sens du moi qui prétendait autrefois que nous lui appartenions.
Dans Science et Santé Mrs. Eddy fait à ce sujet une déclaration lumineuse. Elle écrit (p. 91): « Nier le moi matériel facilite le discernement de l'individualité spirituelle et éternelle de l'homme, et détruit les connaissances erronées qui viennent de la matière ou par ce qu'on nomme les sens matériels. »
L'auteur a souvent été aidé par ce passage lorsqu'il se trouvait en présence de soi-disant problèmes de personnalité dans son foyer, dans le monde des affaires ou même dans ses activités à l'église. De tels problèmes peuvent se présenter sous forme de friction mentale entre deux personnalités indisciplinées ayant des intérêts opposés. La friction provoque l'échauffement et parfois des étincelles — échauffement dû à l'emportement et étincelles de colère.
Parfois les personnalités en désaccord peuvent être si volontaires et obstinées qu'elles se heurtent avec violence. De tels heurts peuvent détruire la bonne entente et l'amitié, ne laissant que des sentiments blessés. Comme nous devrions être reconnaissants de savoir que c'est seulement dans le royaume imaginaire du sens matériel que les personnalités humaines souffrent de frictions et de heurts. Ces erreurs ne peuvent s'exprimer dans le royaume spirituel de l'être toujours harmonieux de Dieu qui est la demeure éternelle de l'homme.
Chaque fois que les discordes occasionnées par le sens personnel ont menacé l'auteur, il ne s'est jamais tourné en vain vers la déclaration de Mrs. Eddy citée plus haut. Il a trouvé là une solution à la croyance erronée qu'il y a plusieurs entendements, en commençant par « nier le moi matériel » — le nôtre aussi bien que celui des autres — puis en s'efforçant de discerner « l'individualité spirituelle et éternelle de l'homme » en tant qu'idée de Dieu.
Nier le faux sens mortel du moi a pour effet, non pas de supprimer l'individualité ou de détruire l'être, mais d'anéantir la croyance que le corps matériel et le mal constituent l'identité réelle et éternelle de l'homme. L'homme, le reflet du divin Ego, Dieu, manifeste éternellement la splendeur de la divinité, la gloire de la Vie et de l'Amour.
La grande « leçon d'aujourd'hui », comme nous l'enseigna notre Leader bien-aimée, est de rendre impersonnelle la croyance concernant non seulement le moi mortel mais aussi toute l'existence matérielle avec ses souffrances et ses plaisirs terrestres, son péché, sa maladie et sa mort. Les enseignements de la Science Chrétienne révèlent les moyens pratiques et les règles spécifiques destinés à sauver l'humanité de l'esclavage personnel de la matérialité, et à la conduire loin des limitations des sens vers la liberté de l'Ame.
Le moyen d'atteindre ce but est élucidé à chaque ligne des œuvres de Mrs. Eddy. Ses conseils, qui nous guident, pourraient être considérés comme des poteaux indicateurs jalonnant le grand chemin qui mène au salut éternel. La déclaration suivante faite par Mrs. Eddy dans The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany peut être un tel guide, conduisant le voyageur loin du sens personnel vers la gloire impersonnelle de la présence toujours bienfaisante de Dieu (p. 160): « Vivre de manière à maintenir la conscience humaine en rapport constant avec le divin, le spirituel et l'éternel, c'est individualiser le pouvoir infini; et c'est là la Science Chrétienne. »
