Quelqu'un exprima en ces termes un des problèmes pénibles et tenaces de l'existence humaine: « Une cheville carrée dans un trou rond. » Ceux qui connaissent par expérience la question du personnel dans l'industrie, dans les écoles et les œuvres sociales, ou la question des rapports de famille, savent bien que si l'on n'a pas le vrai concept du travail il en résulte de l'irritation ou même quelque chose de pire.
En Science Chrétienne nous comprenons que l'œuvre de Dieu est l'activité créative de l'Entendement exprimée par les idées divines. Scientifiquement interprété, le premier chapitre de la Genèse révèle une création d'idées divines où l'homme est l'image et la ressemblance de Dieu. « L'homme est l'expression de l'être de Dieu, » déclare Mary Baker Eddy à la page 470 de Science et Santé avec la Clef des Écritures.
Dieu Se révèle par un flot continu d'idées justes ayant leur source dans la conscience divine. Donc l'occupation de l'homme, son seul emploi en Science consiste à refléter l'Entendement divin. Pour obtenir le concept scientifique de l'occupation normale, il faut d'abord apprendre que notre identité réelle dans la Science, comme image de l'Entendement infini, est en parfait rapport avec toutes les idées justes. Il faut apprendre aussi que dans l'infinie perfection de l'Entendement et de sa création, il ne saurait y avoir une idée errante ou sans but. Il ne peut pas non plus y avoir une idée qui se trouve en dehors ou au-delà de l'Entendement infini.
L'identité réelle se compose seulement d'idées justes ayant entre elles des rapports parfaits; « une cheville carrée dans un trou rond » est chose impossible parce que cette anomalie ne saurait exister dans l'Entendement divin. Scientifiquement comprise, la « cheville carrée dans un trou rond » n'est qu'une croyance ou une suggestion de désordre, qui prétend être une personne n'occupant pas sa vraie place.
Affirmons avec fermeté la présence ici même et dès maintenant de Dieu et de l'homme — du Principe parfait et de l'idée harmonieuse. Nions et rejetons le faux concept d'un homme matériel, notion fallacieuse sans aucune réalité. Comme l'affirme Mrs. Eddy (ibid., p. 487): « Celui qui croit ne fait qu'un avec sa croyance et tous deux sont mortels. » Ni l'un ni l'autre ne sont présents ou réels; tous deux sont faux.
En Science il n'y a qu'un seul créateur infini dont l'homme est l'image, comme le dit positivement la Bible. Quand ce fait se révèle à la conscience du disciple, il voit que l'homme n'agit que sous les ordres de Dieu. Jésus nous a donné cette assurance (Jean 5:19): « Le Fils ne peut rien faire de lui-même; il ne fait que ce qu'il voit faire au Père; car tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement. » Il dit en outre (Jean 9:4): « Il me faut accomplir les œuvres de Celui qui m'a envoyé. »
Celui qui cherche sa vraie place doit d'abord savoir qu'il est l'idée de Dieu, renoncer aux croyances matérielles pour s'attacher aux concepts spirituels. En Science on ne dit pas à Dieu ce qu'Il doit faire: on prête l'oreille et l'on obéit à Ses directions. Le Scientiste Chrétien trouve la satisfaction dans le plan de Dieu qu'il voit se dérouler chaque jour. Il s'abstient de délinéer l'avenir. Il sait que lui-même aura toujours ce dont il a besoin. Moïse n'envoya point à l'avance un groupe de spécialistes pour voir si au désert les ressources de Dieu seraient suffisantes. Il fit jour après jour la tâche que Dieu lui assignait; il obtint pour lui et son peuple la sécurité, les vivres et l'eau nécessaires.
En ce qui concerne l'emploi véritable, l'âge n'est point un facteur car Dieu est éternel et l'homme, Son idée, ignore les limitations du temps. Dans ce domaine les différences de races ou de crédos ne jouent aucun rôle, car elles n'existent pas dans l'Entendement divin. L'homme de Dieu n'est point sujet aux restrictions, il n'est jamais exclu de la plénitude divine. Quand la conscience individuelle entrevoit la grandeur infinie de Dieu et de l'homme, du Principe et de l'idée, les craintes et les croyances limitatives perdent graduellement leur pouvoir ou leur influence et finissent par disparaître.
A mesure que l'on progresse en Science, on saisit davantage l'intégralité de l'Entendement et de ce que l'Amour prépare pour l'homme. Il y a quelques années, l'auteur du présent article et sa famille eurent la preuve visible de cette certitude. En toute confiance ils partirent pour une ville lointaine où la crise du logement paraissait aiguë. Ils maintinrent dans la pensée le fait que Dieu et Sa manifestation doivent être complets, toujours présents. Ils trouvèrent une demeure confortable où ils eurent tout ce qu'il fallait.
Si l'on travaille surtout pour les récompenses matérielles du labeur et non pour mieux comprendre la véritable occupation de l'homme, on n'a pas, au vrai sens du mot, l'emploi qui convient. Trouver son bonheur dans des conditions purement matérielles, c'est une forme de mesmérisme astucieuse qui par des arguments confus trompe la pensée humaine et l'induit à croire qu'elle est en sécurité. Les caractéristiques visibles d'un emploi ne sont bonnes que si elles symbolisent la beauté, l'harmonie d'une pensée scientifique active et fidèle.
Chacun de nous peut-il avoir maintenant une occupation juste? Oui certes. Nous sommes en vérité les enfants de Dieu. Par réflexion nous possédons ici même et dès maintenant les idées justes dont Dieu est la source. Nous pouvons les employer avec confiance, d'une manière correcte. Quel encouragement, quel réconfort nous donne Mrs. Eddy, lorsque dans Pulpit and Press (p. 3) elle écrit: « Sachez donc que vous possédez le souverain pouvoir de penser et d'agir justement; que rien ne peut vous ravir cet héritage ni empiéter sur l'Amour. »
Gouverné par Dieu, l'homme est maintenu dans l'harmonie perpétuelle. Aucune personne, aucune erreur ne peut établir une division entre Dieu et l'homme ou ravir à celui-ci son activité normale dans le divin univers parfait, bien ordonné. Calme et serein, l'homme continue à travailler avec joie dans le domaine infini de Dieu.
Le Scientiste Chrétien reconnaissant s'attache fermement à ces vérités; il constate que ses meilleurs efforts sont dus à ce qu'il emploie les idées que donne sans cesse l'Entendement. Quelle que soit la sphère où il travaille, il réussit le mieux quand il se rend compte qu'il fait avancer la Cause de la Science Chrétienne et démontre la présence constante du royaume de Dieu. Parce qu'il reflète les idées de l'Entendement, parce qu'il obéit de bon cœur à la douce loi divine, il est occupé d'une manière juste.