Pour ceux qui commencent à enseigner un groupe, à gravir ainsi la pente menant vers des récompenses précieuses, cette parole de notre Leader, Mary Baker Eddy, dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 454) est un appui dont ils sentent toujours mieux la réalité: « L'amour pour Dieu et pour l'homme est le vrai mobile pour guérir et enseigner. L'Amour nous inspire le chemin, l'illumine, nous le désigne, et nous y guide. »
Comment enseigner aux jeunes élèves l'insondable vérité n'ayant ni début ni fin, c'était la question qui me revenait sans cesse à l'esprit, alors que j'étais déjà troublée par le sentiment de mon inexpérience. Les paroles de notre Leader citées tout à l'heure me donnèrent la réponse cherchée. Commence par aimer — aimer Dieu, aimer Sa sainte Parole, aimer Ses enfants. Bientôt je m'aperçus qu'en effet l'Amour inspire, éclaire, désigne le chemin et nous y guide. Mon cœur en attente reçut des idées pour l'interprétation spirituelle des récits bibliques; des idées grâce auxquelles les vénérables préceptes des dix commandements, du Sermon sur la montagne et de l'oraison dominicale prendraient pour les jeunes une signification profonde; des idées permettant de faire ressortir dans les circonstances actuelles le caractère pratique de la vérité qui existait « avant la création du monde. »
Par exemple, un dimanche je racontai selon la Bible l'histoire de Noé. Les élèves écoutèrent ce récit de toutes leurs oreilles, comme je l'avais écouté moi-même quand j'avais leur âge. Puis ils s'empressèrent de poser des questions.
« Est-ce que ça s'est vraiment passé? » me demanda-t-on d'un air dubitatif.
Les questions se succédèrent; comme j'étais reconnaissante d'avoir les magnifiques interprétations spirituelles de l'Écriture que notre éminente Leader met à notre portée! « L'Esprit vivifie, » déclarent les Écritures. Sur les ailes de la compréhension, il vous élève plus haut que les doutes qui troublent peut-être un auditoire juvénile. La veille même j'avais lu dans The Christian Science Journal de septembre 1950 un article intitulé « Noé prêtait l'oreille » (voir le Héraut de juillet 1952), inspiré par la définition des termes « arche » et « Noé ». Maintenant cet article s'illuminait pour moi, comme je cherchais les paroles qui donneraient à l'histoire une valeur spirituelle vivante pour ces enfants. L'Amour m'élevait plus haut que le texte littéral.
« Cette histoire, » leur dis-je, « est celle d'un homme qui vécut il y a environ six mille ans. »
« Comment se fait-il qu'on l'ait encore »? demanda un élève.
« Parce qu'elle contient une leçon importante pour nous tous, » répondis-je. « Si importante que depuis qu'elle a été écrite les parents l'ont racontée à leurs enfants comme je vous la raconte, et comme vous la direz plus tard à vos propres enfants.
« Avant le déluge, il y avait eu des flots de pensées et d'actions mauvaises. Les gens étaient devenus mesquins, avides, égoïstes, cruels, ignorants, et ne se souciaient pas de Dieu. Mais l'amour que Noé avait pour Dieu et les bonnes pensées qu'il entretenait ne pouvaient pas être noyés, car c'étaient des choses vraies, éternelles. Il se tourna donc vers Dieu qui lui dit de bâtir bien vite une arche pour sa famille et lui-même. Cette arche construite par Noé le sauva lui et les siens, mais elle n'était pas faite simplement de bois. Sa base c'étaient les bonnes pensées de Noé, son grand amour pour Dieu et pour tout ce qui est bon. Pendant qu'il bâtissait l'arche, Noé remplissait de bien sa conscience; il était sûr que son arche serait solide et qu'elle le maintiendrait au-dessus des eaux.
« Enfin quand ses bonnes pensées l'eurent élevé plus haut que la croyance au pouvoir du mal, il apprit qu'il n'avait point à craindre la méchanceté. Il put voir que la méchanceté est une erreur, mais que l'erreur n'est pas réelle tandis que le bien est réel, éternel. A mesure qu'augmentaient son amour et sa compréhension du bien, il constata que les eaux baissaient, et l'arche s'arrêta sur une haute montagne. Puis quand les eaux se furent retirées de dessus la terre il voulut rentrer chez lui. Il revint dans sa maison. Ne pensez-vous pas qu'il devait être heureux? Il savait maintenant qu'il pouvait vivre en paix sur la terre, car il avait appris que l'erreur n'avait sur lui aucun pouvoir.
« Quelle est la chose la plus importante qu'il faille se rappeler au sujet de cette histoire? » demandai-je alors. Puis je donnai cette explication: « La chose importante, c'est que vous aussi vous pouvez construire une arche. Si jamais vous avez peur, si vous êtes tentés de faire le mal ou d'avoir des pensées qui ne sont pas bonnes, si les actions ou les paroles de l'erreur essaient de submerger le bien que vous connaissez, vous pouvez vite assembler vos bonnes pensées, en bâtir une arche et vous élever plus haut que le déluge de l'erreur, comme Noé l'a fait. Vous saurez alors que vous êtes en sécurité dans l'amour de Dieu, du bien.
« J'espère que vous vous rappellerez tous cela, » dis-je avec conviction. « Dans ce cas sûrement vous verrez qu'il n'y a jamais lieu de craindre l'erreur. Vous constaterez qu'elle ne peut pas faire chavirer votre arche de pensées justes qui vous abrite et vous protège, car la Vérité et le bien sont réels, éternels. »