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Le Couronnement

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de février 1955


Toute personne, qu'elle soit d'humble origine ou de haut parage, ne désire-t-elle pas régner sur le domaine de sa propre existence? Mais les hommes constatent souvent que ce désir est frustré par certains aspects de la croyance matérialiste. Ils sont en butte à la maladie, aux péchés, aux limitations, et rencontrent des obstacles apparemment insurmontables. Peu d'humains semblent dépasser la médiocrité mortelle et parvenir à la conscience du destin spirituel de l'homme. Un sens inné persiste néanmoins — la certitude que l'homme a droit à la maîtrise individuelle, impartiale. Sans aucun doute il existe quelque part une raison pour ce sentiment, une cause plus profonde que l'égotisme, le vouloir humain ou les prérogatives d'une naissance matérielle. Cette raison ne serait-elle pas le genre de source dont émane l'homme réel, la nature divinement royale de son Père-Mère Dieu qui lui confère le titre de fils du Roi?

On trouve à ce sujet dans Non et Oui, ouvrage dû à Mary Baker Eddy, Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, un paragraphe riche en lumières. Donnons-en ici un extrait (p. 36): « Le Christ réel n'était pas conscient de la matière, du péché, de la maladie ou de la mort; il n'était conscient que de Dieu, du bien, de la Vie éternelle et de l'harmonie. Par conséquent le Jésus humain avait recours à son moi supérieur et à sa relation avec le Père, et pouvait se reposer des épreuves irréelles dans la réalité et la royauté conscientes de son être, — tenant le mortel pour irréel et le divin pour réel. » Jésus avait conscience de sa royauté spirituelle, aussi régnat-il sur la durée de son existence terrestre. Il apprit à ses disciples que Dieu était leur Père; qu'ils devaient s'en rendre compte, puis reconnaître et exercer dans la vie quotidienne le pouvoir que l'homme tient de Dieu. Les vents, les flots, la terre et l'étendue, les peines du monde, les crimes de l'entendement mortel, les souffrances de la chair — toutes ces choses obéirent à la majesté de celui qui savait que l'homme est fils de Dieu et tient le sceptre de l'immortalité. Sur la route menant des sens à l'Ame, Jésus avait la haute main, car il savait que l'autorité de la toute-puissance agissait en lui. Il pria pour que ses disciples connaissent la divine filialité de l'homme, pour qu'ils soient un et se joignent à lui dans l'union consciente avec Dieu.

Lorsque la révélation de la Vérité l'enveloppa de sa lumière, la révérée Leader de la Science Chrétienne eut une pénétration spirituelle semblable à celle du Maître. Comprenant que l'homme reflète la souveraineté de Dieu, elle détourna de la faiblesse mortelle les pensées humaines en leur montrant la dignité spirituelle de l'homme et son pouvoir dans le royaume du Père. C'est peut-être là une des nombreuses raisons pour lesquelles notre Leader demande que chaque membre de L'Église Mère prie journellement comme suit: « “Que Ton règne vienne;” que le règne de la Vérité, de la Vie et de l'Amour divins soit établi en moi, et éloigne de moi tout péché; et puisse Ta Parole enrichir les affections de toute l'humanité et les gouverner! » (Manuel de L'Église Mère, Art. VIII, Sect. 4.) Les instants consacrés à ce devoir pourraient être en quelque sorte un couronnement individuel, car Dieu exauce la prière et donne à la conscience éveillée le pouvoir du royaume céleste.

Si tout membre de L'Église Mère communie chaque jour avec Dieu pour que le règne de la Vie divine s'établisse en lui comme il prévalait chez le Maître; pour que la règle de l'Amour spirituel demeure en lui; pour qu'il reconnaisse toujours la suprématie de la Vérité — ce seront là des instants bénis! Chaque membre de L'Église Mère serait ainsi vraiment préparé pour sa tâche quotidienne; s'occupant des affaires du royaume, il exclurait de sa pensée toutes les suggestions de l'erreur; il exprimerait les lois de Dieu qui gouvernent son être; il refléterait la justice de la sagesse divine et la miséricorde de l'omnipotence. Cette consécration élimine certainement le péché et permet au disciple du Christ de marcher royalement mais humblement avec son Dieu.

Cette « Prière quotidienne » indiquée dans le Manuel (Art. VIII, Sect. 4) est chose vitale. Elle contient des éléments individuels et d'autres qui sont universels. La majesté, la gloire, une vibrante responsabilité y sont empreintes. Comme elle se fonde sur l'oraison dominicale, son atmosphère est celle d'une sainte royauté. Elle s'applique à toutes les époques. Elle est imprégnée d'une noble harmonie, car la Science Chrétienne est la couronne du christianisme. Tout membre de L'Église Mère vraiment fidèle porte cette couronne. Il prend garde à l'exhortation que saint Jean adressait à l'église de Philadelphie (Apoc. 3:11): « Je viens bientôt [Moi, le Christ vainqueur]! Tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne. »

Par la Science Chrétienne, l'humanité apprend que le fils de Dieu est le seul homme véritable. Cet homme spirituel reflète toutes les qualités de l'Être infini — la majesté, l'autorité, le gouvernement absolu de Dieu. Cela s'applique à l'homme où qu'il se trouve. Il ne saurait déchoir, car le trône céleste est son héritage. Constamment cette gloire s'affirme en lui, cette puissance qui lui permet d'être semblable à Dieu. Ce n'est pas en vain, mais avec honneur et grâce, que l'homme porte sur son front le nom du Père. Il exprime à jamais la souveraineté du bien. Quand le disciple s'en rend compte, il cesse de rechercher le prestige du monde, mais il accepte la royauté spirituelle de son individualité véritable comme fils de Dieu. Monter plus haut serait chose impossible!

Grâce à cette vue scientifique de l'homme, on échange contre l'idée divine le concept humain de la royauté. Celle-ci ne semble plus être la prérogative de quelques personnes nées sur les marches du trône: c'est un trésor dont tous peuvent jouir en sachant qu'il représente leur être donné par Dieu. Tous les fils et les filles du Père céleste constituent la famille vraiment royale de l'univers, qui se perpétue à l'infini. A chacun de ses membres est donnée la maîtrise. Il n'y a là ni aînés ni cadets, car dès l'origine tous coexistent avec le Père. Aucun fils de Dieu ne nuit à son frère ou ne lui dérobe son héritage. Dans cette famille il n'y a point de favoris ni d'enfants déchus. Obéissant à Dieu, chacun règne sur sa propre conscience; il coexiste et coopère avec tous ses frères et sœurs pour exprimer le règne universel de l'harmonie.

Cette compréhension ne détruit point l'idée de noblesse, mais elle en élargit le sens et le spiritualise. Ainsi sont éliminées diverses erreurs — barrières entre les classes, privilèges spéciaux, contraste entre le sort des uns et celui des autres, attachement personnel extrême qui produit la servilité. La croyance à la nécessité d'une révolution trouve son antidote lorsqu'on reconnaît qu'il n'y a pas lieu de détrôner un souverain pour donner le pouvoir à un autre, mais que chacun doit comprendre son éternelle maîtrise comme fils du Roi. Dans cette atmosphère mentale les avantages communs à tous, la liberté individuelle menant au progrès, le respect mutuel, l'élévation du niveau général se font remarquer. Il en résulte l'unité de la vision et des buts. Comme tous servent l'Entendement divin, Celui qui possède l'autorité suprême, l'harmonie universelle prévaut. Ainsi les concepts de souverains et de sujets s'élèvent plus haut que le sens mortel, car on reconnaît que l'homme individuel se gouverne lui-même par l'autorité divine et qu'il a conscience du règne spirituel s'exerçant en lui.

Si l'on cherche sincèrement à pénétrer le sens profond de la prière contenue dans le Manuel, on perçoit le règne de la réalité à la fois ancien et nouveau qui va s'étendre sur toute la terre. Pendant ce règne on explorera davantage le domaine de l'Esprit, et les merveilles de la création se révéleront toujours mieux. Sous le gouvernement de la Science divine, les inventions humaines feront place à l'intelligence spirituelle et les visions prophétiques deviendront le riche univers de l'Entendement. Les cimes de la réalisation chrétienne et scientifique, surpassant tous les sommets de la terre, seront gravies par ceux qui avec courage, avec une vision immortelle, persévèrent dans l'obéissance à Dieu.

La pompe et les cérémonies dont s'accompagne le couronnement d'un monarque terrestre ne sont point comparables à la grandeur secrète dont fut revêtu le Conducteur lorsqu'une voix céleste le déclara fils du Très-Haut. Quand les humains venaient à lui en foule pour lui confier leurs peines, il les délivrait du péché au lieu de les en absoudre; il guérissait la maladie plutôt que de l'adoucir simplement par un don charitable. Il ne fit point mourir ses ennemis, mais il ressuscita les morts. Au lieu d'accorder à quelques personnes un rang supérieur, il s'efforçait d'élever tous les hommes jusqu'à l'union consciente avec l'omnipotence infinie. Loin de s'arroger une autorité permanente et personnelle sur ceux qui le suivaient, il leur enseigna comment chacun peut se gouverner soi-même en laissant « le règne de la Vérité, de la Vie et de l'Amour divins » s'établir en lui sans délai. Le Maître affirma que tous devraient suivre son exemple, reconnaître la stature royale de l'homme et y conformer leur vie. Le vrai christianisme enseigne que nous sommes, avec Christ, héritiers du royaume des cieux, lequel est plus grand que tous les empires du monde réunis.

Le couronnement d'un monarque ne dure en général que quelques heures. Les membres de L'Église Mère peuvent chaque jour revêtir les robes de la justice dont la blancheur est éblouissante; oints avec l'huile de la consécration, ils ont part au vin de l'inspiration et portent le diadème des devoirs accomplis. Ils représentent ainsi l'essence même de la prière que donne le Manuel, élevant la pensée humaine jusqu'à la réalisation de l'être divin. Quand les membres acceptent les charges solennelles dont s'accompagne la souveraineté véritable, ils se préparent pour le règne de l'immortalité — le fonctionnement de l'ordre suprême. Ce n'est pas sur un seul membre ou même sur quelques-uns que repose toute la responsabilité de cette grande tâche. La fidélité envers Dieu et tout ce que cela implique, tel est le devoir de chacun. Certainement personne ne voudrait abdiquer, refuser de prendre sur soi les responsabilités du haut poste auquel l'homme a droit comme fils bien-aimé de Dieu.

Lorsqu'un souverain monte sur le trône, il promet solennellement d'être fidèle à la mission qui lui est confiée. La prière quotidienne du Manuel donne aux membres de L'Église du Christ, Scientiste, un sentiment plus clair de la maîtrise que l'homme tient de Dieu; cette prière éveille également le désir et la capacité de mettre en œuvre les bienfaits reçus. L'on constate alors que Mrs. Eddy a prévu non seulement la prière de l'illumination spirituelle, mais le serment de fidélité au règne de la Science divine parmi les hommes; le sixième article de foi de L'Église Mère dit en effet: « Et nous promettons solennellement de veiller et de prier pour que cet Entendement qui était en Christ Jésus soit également en nous; de faire aux autres ce que nous voudrions qu'ils nous fissent; et d'être miséricordieux, justes et purs » (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 497). Avec espoir, le monde s'attend à ce que tous les membres de L'Église Mère observent cet engagement sacré.

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