Parler comme des enfants de Dieu

L'ancien proverbe qui dit: « La parole est d'argent et le silence est d'or » n'est pas toujours vrai. Quelquefois les paroles peuvent être une clef d'or, elles aident à révéler le royaume de Dieu à des gens qui ont surtout besoin de savoir qu'il est proche, toujours accessible aux hommes et aux nations.

La parole est-elle pour nous une arme efficace dans la lutte contre l'erreur dont les assauts semblent formidables? Parlons-nous de manière à réveiller la conscience indifférente, enténébrée, troublée, et pour lui faire reconnaître l'éternelle présence de Dieu, de la Vérité? Les mots que nous employons sont-ils des messagers agiles faisant comprendre à notre prochain que Dieu répand sur tous impartialement Ses bénédictions — l'amour, la santé, la sécurité, la liberté?

Si nous voulons annoncer d'une manière efficace la Parole qui guérit, il faut prendre garde aux instructions de notre Leader, Mary Baker Eddy, déclarant dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 117): « Dieu est Esprit; donc la langue de l'Esprit doit être spirituelle, et elle l'est en effet. » Au même paragraphe elle ajoute: « La langue essentielle de Dieu est appelée dans le dernier chapitre de l'Évangile selon saint Marc la langue nouvelle, dont la signification spirituelle est acquise grâce aux miracles qui l'accompagnent. »

L'étude, la méditation, l'intelligence spirituelle du fait que Dieu est Esprit, Entendement, Ame, Amour, Principe, Vérité, Vie, et que l'homme est Son image, voilà — est-il besoin de le dire? — des choses indispensables si l'on veut pouvoir prononcer des paroles qui guérissent. Il semble quelquefois difficile d'exprimer la pensée curative d'une manière assez simple pour qu'elle soit comprise de ceux pour qui le raisonnement spirituel est chose inusitée. Comme l'explique Mrs. Eddy à la page 349 de Science et Santé: « Pour transmettre correctement les enseignements de la Science divine à la pensée humaine, la principale difficulté consiste en ce que la langue anglaise, comme d'ailleurs toutes les langues, est inadéquate à exprimer les conceptions et les propositions spirituelles, parce que, pour présenter les idées spirituelles, on est obligé de se servir de termes matériels. »

Il est à la fois possible et nécessaire que le Scientiste Chrétien sache exprimer les idées spirituelles; il y parviendra s'il réalise sa véritable identité comme réflexion de Dieu, de l'Entendement. Dieu, l'Ame, est le Tout du bien. Dieu, l'Entendement, est la source de toute vraie connaissance. Donc il n'existe pas en réalité d'autre connaissance que celle du bien, toujours accessible à l'homme. Si nous percevons tant soit peu la richesse de ce divin héritage, nous serons sûrement capables, en parlant avec notre prochain, de lui faire entrevoir les bénédictions sans limites du divin Amour. En Science Chrétienne, les professeurs, les conférenciers, les praticiens emploient les paroles avec maîtrise pour faire comprendre à des auditeurs attentifs les vérités de l'être spirituel; nous pouvons nous aussi apprendre à rendre intelligible aux autres notre compréhension de Dieu, ce qui leur fera du bien. Mais il faut avant tout que nous désirions de grand cœur venir en aide à nos frères.

En général, quand ils se trouvent avec leurs coreligionnaires, les Scientistes Chrétiens aiment à parler de Dieu; mais quand ils sont avec des personnes qui ne connaissent point la vérité de l'être, ne négligent-ils pas souvent l'occasion de leur laisser voir ce qu'eux-mêmes comprennent quant à la nature divine? Les hommes hésitent-ils à parler de Dieu, la source de tous les biens, leur seule protection, leur unique assurance de la vie éternelle? Que de fois la journée s'achève sans qu'on ait parlé de Dieu sauf à l'église ou en famille! Si chaque jour toutes les personnes qui croient en Dieu faisaient entendre au moins une fois quelque remarque sur l'amour et la puissance de Dieu, les choses ne changeraient-elles pas dans le monde?

En général, nos ancêtres américains et les énergiques penseurs de toutes les nations n'hésitaient point à parler de Dieu, à reconnaître Son omniprésente sagesse, à penser, à dire qu'ils comptaient sur Ses directions et se reposaient sur Son amour protecteur. En conséquence Dieu les guidait, les protégeait, les délivrait de périls apparemment très graves.

Parmi les situations actuelles, si critiques qu'elles soient, il n'en est sans doute pas une qui ne puisse être comparée à tel ou tel cas historique. Comment faut-il parler pour améliorer les conditions présentes? Le Psalmiste nous le montre lorsqu'il dit (Ps. 77:12, 13): « Je me souviendrai de tes merveilles d'autrefois; je penserai à toutes tes œuvres, et j'évoquerai le souvenir de tes prodiges! » Heureusement nous pouvons suivre son exemple. La Bible rapporte un grand nombre de faits illustrant les directions de Dieu, Sa grâce rédemptrice, Son amour intarissable, Sa puissance illimitée.

La plupart des gens connaissent certains récits bibliques — l'histoire de Joseph jeté dans la citerne, celle des Israélites traversant la mer Rouge, celle de Josué devant Jéricho ou de Daniel dans la fosse aux lions; mais peu se rendent compte qu'il se passe aujourd'hui des choses comparables à ces grandes épreuves. A ceux qui sont dans la crainte, nous pouvons rappeler ces exemples du secours divin aux heures de détresse et leur assurer que le pouvoir de Dieu est toujours le même, n'a point disparu de la terre; ainsi nous aiderons à calmer la peur, à fortifier la confiance dans la protection que donne l'Amour. Du reste il n'est pas nécessaire que nous nous en tenions aux récits les plus connus qui prouvent la sollicitude de Dieu pour Son peuple; en effet l'Ancien et le Nouveau Testament relatent une foule de choses intéressantes, remarquables, qui à la lumière de la Science Chrétienne peuvent être citées pour aider les humains à comprendre et à réaliser que grâce à la confiance en Dieu, l'on trouve le bien sans limites.

Dans le Nouveau Testament, telle une eau pure jaillissant de la source éternelle, les paroles de Jésus guérissent, réconfortent; elles sont toujours pleines de fraîcheur et de vie. Ne négligeons jamais d'encourager soit chez les autres soit en nous-mêmes la réalisation bien nette de l'éternelle autorité que possède l'Entendement, car mieux nous comprenons la toute-puissance de l'Esprit, plus s'affaiblit la croyance au pouvoir du mal. Quand notre conversation aide à détruire le grand ennemi qu'est la crainte, nous parlons la nouvelle langue.

Si à l'instar de David nous méditons les œuvres de Dieu et en parlons, nous ne penserons pas seulement à Ses bontés d'autrefois; nous mentionnerons aussi les guérisons et les démonstrations dont nous avons été témoins. Tous les Scientistes Chrétiens n'ont-ils pas éprouvé une gratitude, une joie intenses quand la vérité triomphante a réduit au néant quelque croyance erronée? Cette gratitude peut être la base d'un récit simple, direct, illustrant par un exemple le fait que le bien est toujours accessible.

On entend souvent dire: « Mes paroles ne peuvent exprimer ma reconnaissance au sujet de la Science Chrétienne. » Sans doute les mots n'arrivent pas à dépeindre toute notre gratitude pour la grâce infinie de Dieu; mais ne sont-ils pas d'utiles symboles au moyen desquels nous pouvons faire sentir la profondeur de nos pensées reconnaissantes? Le cœur qui déborde de louanges trouvera certainement les paroles qu'il faut. L'on fait aussi volontiers cette remarque: « Les actes sont plus éloquents que les paroles. » Mais quand les paroles expriment la compréhension spirituelle qui guérit, ne deviennent-elles pas des actes? Sur une parole du Christ Jésus, la tentation s'enfuyait, les malades étaient guéris, les morts revenaient à la vie.

Clairement exprimées, les vérités spirituelles peuvent être un solide appui pour ceux qui en ont besoin; elles peuvent aussi faire entrevoir l'admirable lumière de l'Ame à telle personne qui ne sait pas encore que Dieu est le Principe guidant, gouvernant l'univers. Le sincère désir d'aider son prochain en lui faisant connaître les bontés du céleste Père-Mère Dieu, vaincra le sentiment personnel de réticence qui nous empêcherait de parler des choses saintes. La vérité spirituelle est toujours active, s'exprime sans cesse, bien que les hommes ne soient pas tous suffisamment réveillés pour l'entendre.

Sachant ce qu'enseigne la Science divine, nous pouvons démontrer que l'homme reflète la Vérité. Tâchons vraiment d'obéir à ces paroles du Christ Jésus (Matth. 10:27): « Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en plein jour; et ce que vous entendez à l'oreille, prêchez-le sur les toits. » Apporter le message de l'Amour à ceux qui sont dans la détresse, inquiets, accablés, n'est-ce pas une grande satisfaction? Il est bon de se rappeler chaque jour que le monde commence à notre porte et même chez nous. Il peut y avoir dans notre entourage une personne qui soupire après une existence plus harmonieuse, tout en croyant qu'elle est condamnée à une morne vie matérielle. Lorsqu'elle peut sortir de la croyance à la réalité de la matière pour apprendre qu'elle demeure maintenant et toujours dans le royaume spirituel de la conscience divine, cette personne a sans aucun doute entendu la langue nouvelle.

Au sujet des paroles, la Bible donne des instructions précises. Paul exhortait notamment les Colossiens en ces termes (4:6): « Que votre parole soit toujours accompagnée de grâce et assaisonnée de sel, en sorte que vous sachiez répondre à chacun comme il convient. » S'exprimer avec grâce, c'est parler d'une manière bienveillante et polie; un discours assaisonné de sel a de la saveur; il stimule mentalement, il attire, il est significatif. Rappelons-nous que la chose essentielle, c'est non l'abondance des paroles mais leur sagesse. Une pensée qui s'inspire du Christ devrait être exprimée sans prétention ni prolixité; c'est ainsi que Jésus parlait.

Les paroles peuvent être une grande force agissant pour le bien, mais quelquefois elles semblent produire beaucoup de mal. Il leur arrive d'être insensées, vaines, nuisibles, mensongères, perverses, tandis qu'elles pourraient être riches en inspiration, sages, convaincantes, pleines de joie, magnanimes et droites. Même dans une conversation banale, il faudrait prendre garde aux mots qu'on emploie, car ils suscitent diverses pensées chez l'auditeur et renforcent l'opinion de celui qui les prononce. Les paroles sereines, positives, s'appuyant sur la compréhension spirituelle de leur sens révélé en Science Chrétienne, chassent les concepts négatifs, décourageants, mélancoliques; elles représentent un acheminement certain vers la guérison des erreurs, pour soi-même et pour autrui.

Rappelons-nous aussi que la voix n'est pas l'unique moyen grâce auquel nous communiquons avec nos semblables. Si notre visage exprime la crainte, le chagrin, l'inquiétude, nous aurons beau parler de confiance en Dieu — personne ne sera convaincu. Notre figure doit exprimer la joie et nous devons avoir la certitude que l'inattaquable Vérité gouverne notre existence réelle.

Dans l'Hymnaire de Christian Science, le cantique 82 contient cette question:

Notre devoir envers Dieu et Son univers est assurément fort net. Nous pouvons penser avec la logique, l'amour, la sagesse qui caractérisent l'homme, réflexion de l'Entendement divin. Nous pouvons avancer avec confiance, sachant que l'homme est gouverné par le Principe infini. Nous pouvons parler des choses que, grâce à l'étude et à la démonstration de la Science Chrétienne, nous savons être vraies; nous pouvons employer des paroles encourageantes qui guérissent et fortifient. Dans la mesure où nos entretiens montrent que nous reflétons Dieu, nous hâtons le jour où chacun comprendra qu'il a sa place dans le royaume spirituel de la réalité. Ce jour n'est pas nécessairement fort éloigné. Mrs. Eddy déclare (Science et Santé, p. 354): « La nuit de la matérialité est déjà avancée, et avec l'aube, la Vérité réveillera les hommes spirituellement, et ils entendront et parleront la langue nouvelle. »