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La Coupe et la Croix

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de décembre 1952


Lorsque Paul dit au tribun romain (Actes 22:28, version anglaise): «Je suis né libre, » l'on peut estimer qu'il rendait témoignage au divin statut de l'homme; quant à la réponse du tribun: «Cette liberté, je l'ai acquise à un grand prix, » elle symbolise en quelque sorte le salut par la rédemption — ce dont nous avons tous besoin. La vérité divine, c'est que chacun est libre, exempt de souillure ou d'erreur; mais selon le sens humain, cette liberté doit s'acquérir grâce au pouvoir rédempteur de la Science Chrétienne.

Les mortels sont enclins à rechercher le bien-être dans la matière. Or ce n'est pas ce que promet la Science Chrétienne. Elle offre une connaissance de Dieu qui satisfait et guérit. Elle offre la joie qu'apporte la démonstration, et la paix qui prévaut quand les problèmes ont été résolus par l'application des lois divines révélées en Science Chrétienne; mais il ne suffit pas de croire à cette Science, d'y donner son approbation, pour jouir d'une existence facile, exempte de problèmes. Aujourd'hui comme à l'époque des Romains, la liberté coûte cher. Pour être affranchi du péché, de la maladie, de la mort — ce que promet la Science Chrétienne — il faut payer « un grand prix »; il faut effacer et vaincre dans la conscience humaine tout ce qui nie l'unité de l'homme et de Dieu. Mary Baker Eddy déclare dans son livre de texte, Science et Santé avec la Clef des Écritures (p.9): «Il y a une croix à porter avant que nous puissions jouir du fruit de notre espérance et de notre foi.»

Jésus et Mrs. Eddy se servirent de deux symboles afin d'indiquer l'effort que doivent faire ceux qui veulent aller plus loin que la croyance mortelle ou les aptitudes humaines pour exprimer et démontrer l'union avec l'infini. Ces deux symboles sont la croix et la coupe. Le Christ Jésus disait (Jean 18:11): « Ne boirai-je pas la coupe que le Père m'a donnée à boire?» En une autre occasin il affirma que quiconque voulait venir après lui devait renoncer à soi-même, se charger de sa croix et le suivre (Matth. 16:24). Ne faut-il pas en conclure que le disciple doit renoncer à tout ce qui entraverait sa marche vers l'Esprit ou l'empêcherait de connaître la liberté qu'apporte la Science Chrétienne? Au fond, ceux qui veulent suivre le Conducteur doivent nier les fausses croyances perturbatrices, les limitations dues à une éducation mal dirigée ou à la croyance que nous sommes des créatures sujettes à toutes sortes de restrictions.

A la page 213 de Miscellaneous writings, Mrs. Eddy nous donne cette assurance: «Tout ce qui s'est avéré bon dans mes écrits, mes enseignements ou ma vie est venu par la patience dans les épreuves, par l'abnégation et ma foi dans le bien.» Dès lors, ceux qui la suivent peuvent-ils s'attendre à prouver ses leçons en évitant la croix, en refusant d'y avoir part ou en se lamentant à son sujet? Notre Leader se chargea de la croix; sans doute elle nous dit que nul autre ne peut vider jusqu'à la lie la coupe qu'elle dut boire comme Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, mais elle affirme aussi qu'il faut goûter à cette coupe si l'on veut en obtenir l'inspiration (Rétrospection et Introspection, p. 30).

Pour se charger de la croix, il faut tout d'abord, comme le montre Jésus, renoncer au faux sens personnel. Quiconque s'attache au sens matériel cherche naturellement à maintenir dans le bien-être son prétendu moi, car le matérialiste ne veut pas sacrifier les intérêts de sa personne pour avoir part à la rédemption grâce à laquelle peut apparaître la véritable individualité, riche en bonheur. L'oubli de soi-même est indispensable pour parvenir au plus haut sens du moi. L'abnégation nous aide à comprendre la véritable individualité de l'homme. Afin de saisir cette individualité réelle, il faut démontrer que l'homme reflète l'Entendement où tout est inclus; aussi l'expression de l'individualité véritable est-elle un bienfait pour tous ceux qui sont en contact avec elle.

Il n'est pas toujours facile de renoncer à ce que l'entendement mortel nomme le moi. Selon la croyance, nous sommes sans cesse en train de l'affirmer, de le défendre, de le protéger, d'en déclarer la valeur ou l'indignité. Nous l'expliquons longuement. Nous affirmons qu'il est méconnu, calomnié, tandis que nous devrions simplement renoncer à lui et prendre notre croix — nous mettre en devoir de prouver que l'homme n'est sous aucun rapport dissemblable à Dieu.

Cette tâche paraît souvent exiger une lutte. Ce n'est pas sans effort ni travail que Jésus démontra son unité avec le Père; et il en va de même pour nous. Toutefois grâce à la révélation de la Science Chrétienne, nous avons un Principe qui permet de démontrer que l'homme est un avec Dieu, une Science qui nous guide. Quand on suit la route de la croix, du renoncement, l'on ne marche pas au hasard; au contraire la piste est tracée, et comme l'a fait voir Jésus, elle est étroite et directe. En y marchant nous rencontrons des obstacles, des pierres d'achoppement telles que l'orgueil, l'opiniâtreté, l'envie, la paresse. Voilà les choses qui semblent alourdir la croix et rendre le chemin pénible.

Si le poids des fausses croyances générales semble parfois nous accabler, souvenons-nous qu'en poursuivant notre marche ascendante sur la voie du renoncement et de l'abnégation, nous verrons diminuer les obstacles parce que leur irréalité sera mieux reconnue. A mesure que nous progressons, nous constatons que nos paroles et nos actes semblent inspirés souvent par un pouvoir supérieur au nôtre; les guérisons s'accomplissent plus vite, d'une manière spontanée, et nous manifestons davantage la maîtrise et la joie du Christ.

Un cœur rempli d'amour ne refuse point de porter la croix. L'immolation procure une joie, une sérénité que ne connaissent jamais ceux qui s'attachent au matérialisme. Elle nous affranchit progressivement de la personnalité mortelle, des défauts et des tendances capricieuses qui veulent troubler ou paralyser. Lorsque commence à disparaître le faux sens du moi, l'homme créé par Dieu apparaît, semblable au « roi dans sa beauté. » Paul put voir la récompense des disciples fidèles, car il écrivit (Rom. 8:18): « J'estime que les souffrances du temps présent ne méritent pas d'être comparées à la gloire qui doit se révéler pour nous.»

Une croyance de pauvreté se présente-t-elle? Prenez la croix, c'est-à-dire prouvez l'abondance divine. Dans Sa bonté infinie, Dieu assure le sort de toutes Ses idées. C'est là un fait divin que nous pouvons revendiquer, comprendre et démontrer. La crainte des douleurs ou de la mort nous assaille-t-elle? Loin de nous incliner devant elle, levons-nous, prenons la croix, prouvons que nous sommes éternellement à l'aise non dans la matière mais dans le Principe, et que la Vie divine, notre seule Vie, est immortelle, existant et s'exprimant par soi-même. L'homme, idée de Dieu, ne saurait craindre, car comme le dit la Bible (II Tim. 1:7): «Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais un esprit de force, d'amour et de prudence.»

Une forme de péché prétend-elle se dresser devant nous? Refusons de méconnaître la nécessité de la rédemption et du sacrifice. Dans Miscellaneous Writings nous lisons ceci (p. 319): «Si le sens du péché est trop minime, les mortels risquent de ne pas voir plus propre croyance au péché, mais de voir plus qu'il ne le faudrait celle de leur prochain. Dans ce cas, ils sont assiégés par l'égotisme et l'hypocrisie.» Puis au sujet des Scientistes Chrétiens, notre Leader ajoute: «Ils doivent ou vaincre le péché en eux-mêmes, ou ne point perdre de vue le péché; sinon ce sont des pécheurs de la pire espèce, dupes de leurs propres illusions.» Le désir de se justifier prétend aveugler les humains, de sorte qu'ils ne voient pas la nécessité de l'effort spirituel. Refusons de prêter notre concours à cette forme de l'antéchrist.

Voir le Christ démasque les péchés et détruit leurs prétentions. Le vêtement du Maître était sans couture, et cette robe de justice fait voir aux mortels leurs haillons; mais souvenons-nous avec joie que le Christ vient détruire l'erreur incarnée, et que la présence du Christ qui démasque le péché est aussi toujours la présence qui le guérit. Donc réjouissons-nous quand l'erreur est mise à nu dans notre conscience; cela signifie que la lumière du Christ est présente. Sans elle l'erreur passerait inaperçue et resterait indéfiniment cachée dans les ténèbres.

Ainsi ne nous lamentons plus sur les problèmes; abordons-les comme des choses qui contribuent beaucoup à nos progrès. Jésus ne recula devant aucun problème. Il but la coupe et nous l'offrit, disant que si nous voulions le suivre nous boirions à cette même coupe. Jésus prit sa croix et fit nettement voir que chacun devrait s'en charger pour le suivre. Le disciple ne peut éviter cette croix, mais elle devient légère lorsqu'on l'accepte et qu'on la porte; elle devient même un bâton, un soutien, jusqu'à ce que la croix des efforts soit échangée contre la couronne de la rédemption, précisément comme le crucifié devint le Sauveur glorifié.

La Science Chrétienne n'est pas venue pour nous éviter les ennuis et nous procurer une vie éternellement agréable, où nous n'aurions rien à faire et pourrions tout obtenir. La Science Chrétienne n'est point une voie facile conduisant à la sécurité matérielle. Elle nous délivre non pas des efforts mais de l'erreur, et cette délivrance entraîne des efforts. Les penseurs héroïques, couronnés par Dieu, sont ceux qui furent prêts à travailler, à prendre la croix, à marcher dans l'étroit chemin aussi longtemps qu'il reste des maux à guérir, des péchés à pardonner, des afflictions à soulager.

Le plus grand d'entre nous doit toujours être celui qui est le mieux disposé à servir. Nos labeurs nous élèvent parfois jusqu'à des crêtes qui paraissent glacées, où les vents se déchaînent; mais l'air y est vivifiant, la vue pleine de grandeur et de beauté; il faut gravir ces pentes pour arriver à la cime radieuse et voir apparaître l'aurore de l'Esprit dont la splendeur illumine la terre.


C'est pour la liberté que Christ nous a affranchis; demeurez donc fermes dans la liberté, et ne vous remettez pas sous le joug de la servitude.— Galates 5:1.

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