Quel contraste entre la croyance générale d'après quoi tous les hommes seraient condamnés en vertu d'une loi matérielle aux limitations, à l'imperfection, à la maladie, à la vieillesse, à la mortalité, et l'immortelle déclaration de Paul aux Romains (8:1, 2): « Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ, qui marchent, non selon la chair, mais selon l'esprit: parce que la loi de l'esprit de vie, qui est en Jésus-Christ, m'a affranchi de la loi du péché et de la mort. » Ces brèves phrases déclarent la vérité de tout le système qui constitue la Science Chrétienne; Mrs. Eddy nous en donne l'assurance après les avoir citées à la page 113 de The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany.
Il n'y a ni condamnation ni châtiment pour l'homme réel spirituel que fit voir le Maître et que la Science Chrétienne nous permet de réaliser. Connaître l'homme en tant qu'image de l'Esprit, immortelle idée de l'Entendement divin, c'est réaliser notre individualité parfaite, exempte maintenant même de toute erreur. Elle ne condamne personne la loi de l'Esprit, de la Vérité divine, de la Vie, de l'Amour, mais c'est une loi qui détruit toutes les croyances au mal, la crainte, le péché, la maladie, la mort. Elle annule complètement les lois matérielles, les limitations, les influences nuisibles. Jésus le Christ démontrait cette loi spirituelle gouvernant l'être de l'homme dans une harmonie, une liberté, une perfection constantes; et le grand Conducteur nous ordonna de suivre son exemple.
La loi de l'Esprit est un décret de liberté, de justice et de miséricorde. C'est la loi de la santé, de l'harmonie. Elle nous révèle que Dieu est le seul vrai Législateur, que l'homme est l'expression de Sa loi parfaite. Ce qui exprime la divine loi doit être éternellement illimité, sans condamnation; les prétendues lois matérielles humaines ne sauraient l'affecter. Donc l'homme réel, l'individualité spirituelle de chacun, est dès à présent indemne de tout ce qui voudrait restreindre sa réflexion du bien infini. Cet homme n'est point dans la chair ou la matière, mais a la vie, le mouvement et l'être en Dieu, dans l'Esprit, où la matière est inconnue. A la page 542 du livre de texte Scientiste Chrétien, Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mrs. Eddy déclare: « La croyance à la vie dans la matière pèche à chaque pas. » Un peu plus loin elle ajoute: « Que la Vérité découvre et détruise l'erreur comme Dieu le fait, et que la justice humaine se modèle sur la divine. » Ainsi se démontrera la Science Chrétienne.
Que dans son épître aux Romains Paul ait parlé de la loi, c'était chose logique, opportune. Voici ce que nous trouvons dans une encyclopédie: « Sous la République romaine, l'on vit pour la première fois se constituer une assemblée législative (avant-courrière de nos parlements), et dans la plupart des nations européennes les règles et les principes légaux furent empruntés au droit romain. » A ceux qui insistaient tant sur la loi humaine, Paul désirait montrer l'importance et la priorité de la loi divine. A cette fin il employa beaucoup de termes juridiques. Dans la langue éloquente d'un grand avocat plaidant une cause célèbre, l'apôtre raisonne avec force afin de prouver que l'homme réel, spirituel, est exempt de condamnation; il argumente ainsi (Rom. 8:16, 17): « L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Et si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu, héritiers avec Christ. »
Nous voyons donc que l'homme, enfant de Dieu, n'hérite que le bien, la joie, la santé, la perfection, l'immortalité. Quelle déposition, quels indices pourraient renverser ce témoignage de l'Esprit? Paul lui-même s'écriait (Rom. 8:31): « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous? » La totalité de Dieu, Son omniprésence, Son omniscience, Sa toutepuissance empêchent qu'il puisse y avoir une personne ou une force qui condamnerait Ses enfants, Ses idées, à jamais maintenus dans l'Amour divin.
Mrs. Eddy nous donne dans Science et Santé une allégorie faisant voir comment opère la loi de l'Entendement divin pour la guérison des malades. Nul ne devrait sous-estimer cette importante section du livre de texte; elle fait partie intégrante de la grande révélation qu'apporta notre Leader. Elle occupe plus de douze pages (430 à 442). L'allégorie est présentée d'une façon claire et très simple; même ceux qui ne connaissent pas les usages d'un tribunal ou les termes juridiques ne devraient éprouver aucune répugnance à l'étudier.
La lecture attentive de cette allégorie, la réalisation des vérités qu'elle contient ont plusieurs fois aidé l'auteur du présent article, elles lui ont apporté la guérison. D'après le dictionnaire, le mot « condamner » signifie notamment « déclarer incurable. » Celui qu'un diagnostic médical condamne aux souffrances et à la mort par suite d'un mal censément incurable, devrait permettre que sa conscience soit le tribunal où la Science Chrétienne plaidera en sa faveur; en présence de la justice éternelle, elle obtiendra pour lui la liberté, la guérison complète, selon la voie qu'exposent admirablement ces pages.
Dans l'allégorie en question, l'Homme Mortel est accusé d'avoir commis une maladie de foie en aidant son prochain. Condamné à mort par le Juge Médecine, l'Homme Mortel est autorisé à prendre comme avocate la Science Chrétienne, lors d'un nouveau jugement devant le tribunal de l'Esprit. Au cours de son plaidoyer, la Science Chrétienne dit (p. 435): « La seule juridiction à laquelle l'accusé puisse se soumettre est celle de la Vérité, de la Vie et de l'Amour. Si ceux-ci ne le condamnent pas, certes Juge Médecine ne pourra le faire; et je demande que l'accusé soit rendu à la liberté dont il a été injustement privé. » Pour finir, le jury rend un verdict favorable et déclare que l'accusé est innocent. Nous lisons (p. 442): « Alors le prisonnier se leva, régénéré, fort, libre; » et un peu plus bas: « L'Amour divin avait banni la crainte. »
Remarquons que dans cette allégorie comme dans l'histoire de Job, un mortel était victime de la crainte et de l'ignorance concernant la loi divine; quand sa crainte fut détruite parce qu'il reconnaissait la miséricorde et l'immuable justice de Dieu, la guérison s'accomplit. Mais si la crainte ou les maux ont leur source dans le péché, la justice exige que le pécheur se réforme avant d'être libéré. Bien que l'Amour chasse la crainte, sa nature même condamne le mal de tout genre; il faut donc vaincre le péché pour que la loi de l'Amour trouve son accomplissement. Néanmoins la miséricorde ne condamne jamais le pécheur; elle lui montre plutôt la voie certaine de la liberté par la repentance et la réformation.
La haine est une négation de la miséricorde divine, une gangrène de la conscience; à celui qui s'y livre elle ravit la santé, car la substance même de celle-ci est l'expression de l'Amour. L'improbité se prive de la liberté et du pouvoir spirituel que donne la Vérité. L'envie, la jalousie prétendent détruire la fraternité des hommes, dont le Principe est l'Amour impartial, universel. Les convoitises charnelles excluraient de la conscience la sainteté et l'intégralité de l'Ame; or la conscience de l'Ame représente la seule santé véritable. Le matérialisme ou les faux appétits aveuglent les mortels et les empêchent de percevoir les possibilités sans limites de l'homme, idée de l'Entendement infini. L'idolâtrie à l'égard des personnes ou des choses paralyse l'intégrité et la santé.
Quand le disciple reconnaît l'Amour divin et l'exprime, il peut démontrer librement la perfection de l'homme. Dans l'existence humaine, cette démonstration se manifeste par la bienveillance, la patience, le pardon, la tolérance, la bonté, la joie, la santé. La Vérité divine affranchit les hommes; elle leur fait connaître l'homme réel, image intelligente, sage, honnête et fidèle de l'unique Entendement. Parce qu'il est infini, cet Entendement se reflète dans la liberté de l'expression infinie. L'Esprit est le royaume universel du droit, de l'indépendance. L'Ame est la vraie conscience où demeurent non seulement la santé, l'harmonie, la force et la liberté, mais aussi la vie éternelle.
Une vue correcte de l'homme n'indique rien qui mérite la condamnation. En conséquence, les suggestions accusatrices qu'émet l'entendement mortel, la tentation de condamner ses semblables ou soi-même, n'ont ni base ni cause véritables; il faut les nier et les détruire. L'homme est toujours l'image parfaite de l'Entendement divin, l'objet et l'expression de Son amour, du plan qu'Il a formé. « Qui portera une accusation contre ceux que Dieu a choisis? Dieu les déclare justes; qui pourrait les condamner? » (Traduction anglaise du Nouveau Testament par Goodspeed, Rom. 8:33, 34.)
Les humains doivent se familiariser avec les lois et leur obéir, s'ils veulent conserver la liberté individuelle; de même la loi de Dieu, « la loi de l'esprit de vie, qui est en Jésus-Christ, » enseignée et démontrée dans la Science Chrétienne, doit être connue, mise en pratique avec persévérance pour que les hommes échappent aux peines et à la fausse condamnation qu'entraîne la croyance à la vie et à la loi matérielles. La prière, l'étude de la Bible et de notre livre de texte, l'application patiente de la loi divine en toute circonstance, sont autant de choses nécessaires. L'apôtre Jacques écrit (1:25): « Celui qui aura plongé ses regards dans la loi parfaite, la loi de la liberté, et qui l'aura contemplée avec persévérance, n'étant pas un auditeur oublieux, mais un fidèle observateur de ses préceptes, celui-à trouvera son bonheur dans son obéissance. »
